Neuilly : incidents dans une annexe de l'ambassade d'Iran.

Une violente altercation entre des opposants au régime iranien et d'autres membres de la communauté iranienne en France a eu lieu mercredi soir au cours d'une cérémonie funéraire dans une annexe de l'ambassade d'Iran à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), a-t-on appris jeudi de source proche du dossier, qui a requis l'anonymat. Ces incidents ont donné lieu au dépôt d'une plainte pour violences.

«Une dizaine d'opposants au régime iranien, munis d'écharpes et de brassards verts ont fait irruption dans le local» où était réunie «une centaine de personnes», explique cette source. Les opposants, appartenant au Comité indépendant contre la répression des citoyens iraniens, ont été «pris à parti» et il s'en est suivi «une altercation». La plupart des opposants sont alors sortis du local, «trois ou quatre» restant «retenus» à l'intérieur un certain temps avant d'être relâchés. Ils «ont déposé plainte au commissariat de Neuilly», a ajouté cette source sans fournir plus de précisions.

Interrogés sur ces incidents, ministère de l'Intérieur et Quai d'Orsay, auxquels renvoyaient toutes les sources officielles, disaient ne «pas être au courant» ou n'avaient pas réagi jeudi en fin de matinée.

«Elles ont été séquestrées pendant une heure et demi»

Selon une autre source se présentant comme «journaliste indépendant» alertée par les membres du Comité, les faits sont survenus entre 19h30 et 21 heures, alors que l'ambassade organisait dans ces locaux, qui abritent une mosquée, une cérémonie religieuse chiite, correspondant au début du mois de Moharram. Selon cette source, 11 membres du Comité indépendant contre la répression des citoyens iraniens sont entrés dans l'enceinte, arborant des foulards et brassards verts en signe de solidarité avec l'opposition au régime iranien.

La cérémonie n'étant pas mixte, filles et garçons se sont séparés. Côté garçons, pas d'incident. Côté filles, alors que les militantes sortaient des portraits d'opposants au régime, 4 d'entre elles ont été prises à parti, notamment par la femme de l'ambassadeur, et conduites dans une chambre au rez-de-chaussée du bâtiment.

«Elles ont été séquestrées pendant une heure et demi, frappées par le premier consul, tandis que la femme de l'ambassadeur aurait tenté d'étouffer une fille avec son foulard vert. On leur a confisqué leur portable, pris leurs cartes d'identité qui ont été photocopiées, et fait signer des promesses de ne plus jamais participer à des manifestations de l'opposition à Paris. Elles ont signé pour pouvoir sortir».

La police a été prévenue par les membres du Comité, selon la même source. «C'est à l'arrivée d'une vingtaine de policiers que les filles ont été relâchées. Une des filles a été blessée à la main». Il n'y a pas eu d'interpellation mais toutes les victimes ont porté plainte : 11 pour menace de mort, deux (filles) pour violences volontaires aggravées, trois pour violences volontaires.