Barroso réélu président de la Commission européenne

Sans surprise. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, seul candidat, a été réélu mercredi pour un second mandat de cinq ans par le Parlement européen avec une majorité absolue des votes, par 382 voix contre 219 sur 736 députés.

Le score est confortable, mais toutefois inférieur à celui obtenu lors du premier mandat de l'ancien Premier ministre portugais qui, en juillet 2004, avait réuni sur sa candidature 413 voix pour, 251 contre et 44 abstentions.

Il pourrait néanmoins être suffisant pour éviter une crise majeure en cas de difficulté avec la première échéance de ce nouveau mandat, la ratification finale du Traité de Lisbonne. Le traité, qui vise à améliorer le fonctionnement administratif d'une Europe progressivement élargie à 27, attend encore le bon vouloir de l'Irlande (qui se prononce par référendum le 2 octobre) et la ratification de la Pologne, de la République tchèque et de l'Allemagne. Sur ce plan du gouvernement de l'Europe, le "nouveau" président a fait savoir qu'il comptait prendre un profond tournant dans sa politique et sa gestion de la Commission, écrit le correspondant des Echos à Bruxelles.

On attend désormais la composition de la nouvelle équipe de la Commission, un exercice de haute-voltige diplomatique, dont José Manuel Barroso devra s'acquitter avec succès pour montrer son indépendance vis-à-vis des grandes puissances de l'Union, point qui avait focalisé sans doute le plus grand nombre de ses détracteurs avant l'élection, y compris au sein de la droite, majoritaire à l'Assemblée européenne. Dans l'opposition, on lui reprochait principalement sa culture économique libérale, grande responsable de la crise aux yeux de la gauche.

L'autre grand chantier de "Barroso II" est évidemment, précisément, la sortie de crise. Jusqu'ici, le plan européen a reposé sur une addition de décisions nationales plus que sur de véritables initiatives de l'Union.

Les socialistes ont régulièrement critiqué Barroso par le passé. Néanmoins, quelques-uns ont voté pour lui ce mercredi. Pourquoi?

Dans la plupart des Parlements nationaux, il y a une discipline de vote au sein des partis: suivre obligatoirement la ligne fixée par le parti en tant qu'institution. Mais dans le Parlement européen, cette discipline est plus faible, et des solidarités nationales viennent se greffer. Aujourd'hui, par exemple, par solidarité ibérique, les partis socialistes portugais et espagnols ont voté pour Barroso. Et il ne faut pas non plus négliger les considérations tactiques des soutiens. Le cas de Martin Schulz (président du parti socialiste européen au sein du Parlement, NDLR): comme il veut être président du Parlement européen, il a fait un deal avec le PPE (Parti populaire européen, auquel appartient Barroso).

Pourquoi personne n'a proposé un autre candidat?

Il y a un important déficit de leadership dans la présidence. A gauche comme à droite, il n'y a pas de figures. C'est l'absence totale d'alternatives. Pour le moment, en plus, selon le traité de Nice actuellement en vigueur, ce n'est que le Conseil européen (qui regroupe les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays, NDLR) qui fait une proposition de candidature au Parlement.

Et c'est dans ce contexte que le candidat portugais est réélu...

Barroso est réélu parce qu'il connaît la machine. Et aussi, c'est un succès symbolique que de réélire quelqu'un à la présidence de la Commission européenne, même si cette institution s'est beaucoup affaiblie depuis la présidence Delors (1985-1995) face à un Parlement qui gagne du poids législatif.

Quelles auraient été les grandes différences si le traité de Lisbonne était en vigueur (son sort dépend du référendum irlandais du 2 octobre et de la ratification tchèque)?

Deux grandes différences: d'abord, les eurodéputés pourront faire émerger un candidat. Ensuite, pour être élu, il faudra une majorité absolue des membres (la moitié+1 de tous les députés, même s'ils ne sont pas présents). Aujourd'hui, Barroso ne devait obtenir qu'une majorité relative pour passer.

witness - 17/09/2009 13:54:44

Barroso a obtenu le soutien de "socialistes" européens, mais la gauche ne voulait pas laisser passer Cohn-Bendit c'est ça le problème.

provoc - 17/09/2009 12:30:45

la position des socialistes est incompréhensible les socilaistes Espagnols disent que dimineur les impots est une position de gauche ce que contestent les français les socialistes portugais se félicitent de ne remplacer qu'un fonctionnaire sur 2 ; on connait la position des socialistes français à ce sujet et vous voulez qu'ils soient d'accord à Bruxelles!!!

patriote reformiste a écrit:Je n'en suis guère surpris et déplore que la politique qui a montré ses insuffisances aient été reconduite en la personne de Barroso.

Mais c'est le fonctionnement des institutions européennes qu'il conviendrait de revoir afin de les rendre plus conforme et démocratiques qu'actuellement.

En l'absence d'une telle évolution je ne vois pas de changement profond dans les pratiques et dans les orientations poursuivies.