Les Français partagés sur les moyens à affecter aux services publics
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Les Français partagés sur les moyens à affecter aux services publics
Les Français partagés sur les moyens à affecter aux services publics
Interrogés sur les objectifs prioritaires de modernisation des services publics, les Français plébiscitent la simplification des démarches administratives. Ils sont beaucoup plus partagés sur la question des moyens, au-delà des clivages politiques.
http://www.acteurspublics.com/article/03-09-09/les-francais-partages-sur-les-moyens-a-affecter-aux-services-publics
Interrogés sur les objectifs prioritaires de modernisation des services publics, les Français plébiscitent la simplification des démarches administratives. Ils sont beaucoup plus partagés sur la question des moyens, au-delà des clivages politiques.
Au cœur de la réforme de l’État, les services publics occupent de longue date une place centrale au sein du débat public. Les Français, tout comme leurs représentants politiques, entretiennent avec eux une relation ambiguë, voire schizophrène. Attachés à leur maintien et à leur proximité, nos concitoyens n’en expriment pas moins de nombreuses critiques, lesquelles se focalisent principalement sur le diptyque coût-efficacité. Le sondage d’Acteurs publics commandé à l’Ifop vise à étudier le lien entre les Français et leurs services publics. Une relation qui fait apparaître des lignes de fracture au sein de la population.
Objectif simplification
La multiplicité des discours entendus sur les services publics et la diversité des acteurs – aux intérêts parfois contradictoires – intervenant dans le débat public ne favorise guère l’identification des objectifs de modernisation qui leur sont assignés. Une majorité relative de Français (47 %) appelle clairement à une simplification des démarches administratives, parfois complexes et potentiellement source d’incompréhension, voire de conflits. À un niveau nettement moindre et de façon plus globale, près d’un quart exprime le souhait d’une amélioration de la qualité du service rendu. Enfin, 17 % souhaitent que l’on repense l’organisation des services publics et 12 % soutiennent une innovation via les nouvelles technologies.
Cette hiérarchie des objectifs assignés par les Français aux services publics se vérifie auprès de la plupart des catégories de population interrogées. Ainsi, la simplification des démarches administratives domine de façon relativement homogène les attentes exprimées, avec toutefois une intensité supérieure au sein des catégories populaires (52 %). Signalons également la propension des jeunes générations à attendre davantage un recours accru aux nouvelles technologies : 21 % des jeunes de moins de 25 ans souhaitent des innovations en ce sens, contre 7 % seulement des plus de 65 ans. Ces derniers sont désormais, il est vrai, les principales « victimes » des inégalités en matière d’accès aux nouvelles technologies. A contrario, les personnes les plus âgées attachent davantage d’importance à l’amélioration de la qualité du service rendu (34 %, soit un score supérieur de 10 points à la moyenne).
Divisés sur les moyens
Invités à exprimer leur opinion sur les moyens à allouer aux services publics, les Français s’avèrent particulièrement partagés. Les résultats observés attestent de l’existence de véritables tensions sur ce sujet au sein de la population, lesquelles ne recouvrent que très partiellement les lignes de clivage politique classiques. Les adeptes d’une augmentation des moyens alloués aux services publics pour amortir l’impact de la crise économique sur la population ne l’emportent que de 3 points sur les tenants d’un budget maintenu en l’état (39 % pour la première solution, contre 36 % pour la deuxième). Les partisans d’une restriction budgétaire visant à alléger la dette de l’État, bien que nettement minoritaires, ne représentent pas moins une part non négligeable puisqu’ils constituent près d’un quart de la population en âge de voter.
Cet arbitrage pour le moins indécis opéré au sein de l’opinion publique se vérifie à la lecture des résultats par familles politiques. Certes, les sympathisants de la gauche apparaissent nettement plus sensibles que ceux de la droite à la perspective d’accorder davantage de moyens aux services publics, et inversement. Il n’empêche, aucune des solutions proposées n’emporte l’adhésion d’une franche majorité d’interviewés dans chaque camp. Exemple : 55 % des sympathisants du PS soutiennent une augmentation des moyens accordés aux services publics, 3 sur 10 souhaitent qu’ils soient maintenus en l’état et 14 % se prononcent en faveur d’une restriction.
Parallèlement, à l’UMP, les partisans d’une stagnation des moyens alloués aux services publics font jeu égal avec les tenants d’un tour de vis budgétaire (respectivement 40% et 39%). Un cinquième des sympathisants du parti présidentiel allant même jusqu’à se prononcer pour une augmentation des moyens.
Notons enfin la position singulière des proches du MoDem (dont différentes enquêtes ont montré la forte sensibilité à la question du déficit public), parmi lesquels une majorité relative (50 % exactement, soit 14 points de plus que l’ensemble des Français) opte pour une stabilisation des moyens alloués aux services publics, près de 4 sur 10 (39 %) préférant au contraire une augmentation de ces moyens.
Potentiel d’attractivité
Dernier point de l’enquête, le service public apparaît comme un secteur d’avenir d’abord aux yeux des milieux modestes. Cette image est nettement mieux ancrée chez les ouvriers (68 %) que chez les CSP+ : 47 % chez les travailleurs indépendants, 60 % chez les cadres. Mais, par rapport à la moyenne, elle est aussi plus contrastée chez les employés (55 %) et les professions intermédiaires (56 %). Enfin, la proportion de personnes trouvant que la fonction publique est un secteur d’avenir s’avère beaucoup plus faible en Île-de-France (54 %) que parmi l’ensemble des Français (65 %). La question semble toutefois peu clivante d’un point de vue politique, les sympathisants de gauche étant aussi nombreux que ceux de droite à voir dans le service public un secteur d’avenir.
Yves-Marie Cann et François Kraus
Directeur et chargé d’études au département opinion et stratégies d’entreprise de l’Ifop
Sondage réalisé par l’Institut Ifop auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Le sondage a été réalisé par téléphone auprès de 966 personnes, interrogées du 30 au 31 juillet 2009. Échantillonnage par
la méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, après stratification par région et catégorie d’agglomération.
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