Les solutions de Benoît XVI à la crise économique

Plan de relance, grand emprunt... Face à la crise économique mondiale, les gouvernants mondiaux multiplient les propositions. Pour sortir du marasme financier planétaire, le pape propose, lui, une "nouvelle synthèse humaniste". Dans sa nouvelle encyclique ( Caritas in Veritate ; L'amour dans la vérité ), la troisième de son pontificat, mais la première à teneur sociale, Benoît XVI livre les solutions de l'Église face à la conjoncture mondiale. "La crise nous met face à des choix qui regardent de plus en plus le destin même de l'homme", estime le souverain pontife, qui, en 128 pages, déroule ses propositions pour "projeter à nouveau notre chemin".

Le souverain pontife réclame la création d'une "autorité politique mondiale" pour "assainir les économies frappées par la crise", un mot qui revient à 22 reprises dans l'encyclique. Objectif : "prévenir son aggravation et de plus grands déséquilibres". Cette instance pourrait être placée sous l'autorité d'une ONU refondée. "L'urgence de la réforme de l'Organisation des Nations unies, comme celle de l'architecture économique et financière internationale, trouve un large écho", juge le Saint-Père. Constituant "un degré supérieur d'organisation à l'échelle internationale de type subsidiaire pour la gouvernance de la mondialisation", la nouvelle autorité pourrait ainsi "procéder à un souhaitable désarmement intégral, parvenir à la sécurité alimentaire, assurer la protection de l'environnement et réguler les flux migratoires", souligne Benoît XVI.

Benoît XVI prône une "autorité qui jouisse d'un pouvoir effectif"

Concernant le fonctionnement de cette nouvelle institution, elle devrait, affirme le Pape, "être réglée par le droit, se conformer de manière cohérente aux principes de subsidiarité et de solidarité (et) être ordonnée à la réalisation du bien commun". Il faudrait également qu'elle soit "reconnue par tous" et "jouisse d'un pouvoir effectif pour assurer à chacun la sécurité, le respect de la justice et des droits". Elle possèderait "la faculté de faire respecter ses décisions par les différentes parties", de même que "les mesures coordonnées adoptées par les divers forums internationaux".

Dans son encyclique, publiée ce mardi, le pape dénonce l'idée d'un contrôle des naissances qui va jusqu'à "imposer l'avortement". "Considérer l'augmentation de la population comme la cause première du sous-développement est incorrect, même du point de vue économique", écrit le pape défendant une nouvelle fois la conception chrétienne de la famille et de la procréation. "Il suffit de penser d'une part à l'importante diminution de la mortalité infantile et à l'allongement moyen de la vie qu'on enregistre dans les pays économiquement développés, et d'autre part, aux signes de crises qu'on relève dans les sociétés où l'on enregistre une baisse préoccupante de la natalité", poursuit Benoît XVI. Il appelle dans ce contexte à une "procréation responsable qui constitue, entre autres, une contribution efficace au développement humain intégral" et où la sexualité ne peut pas se réduire "à un pur fait hédoniste et ludique".