La Corée du Nord menace sa voisine du Sud

Avertissant également qu'elle ne garantissait pas la sécurité des navires sur sa côte ouest, la Corée du Nord entend réagir à l'adhésion annoncée de Séoul à l'Initiative américaine de sécurité anti-prolifération (PSI) qui, depuis le 31 mai 2003, tente d'empêcher les Etats tels que l'Iran et la Corée du Nord de se procurer des armes de destruction massive (ADM). La Corée du Sud, qui avait un statut d'observateur au PSI, a annoncé mardi sa décision d'en devenir membre à part entière après que la Corée du Nord a procédé à un nouvel essai nucléaire et au lancement de plusieurs missiles.

«La péninsule coréenne va revenir à un état de guerre»

La Corée du Nord avait récemment prévenu qu'une éventuelle participation de Séoul au PSI serait considérée comme une déclaration de guerre. Et c'est bien un langage guerrier qu'utilise Pyongyang : «Tout acte hostile envers notre république, notamment le fait de stopper ou de perquisitionner nos navires...donnera lieu à une réponse militaire forte et immédiate», a ainsi prévenu l'armée nord-coréenne dans son communiqué cité par KCNA. «Notre armée ne sera plus liée par l'accord d'armistice dans la mesure où les Etats-Unis ont fait entrer les pantins (la Corée du Sud, ndlr) au sein du PSI», a ajouté le communiqué. «La péninsule coréenne va revenir à un état de guerre», a encore prévenu l'armée.

«Ceux qui nous ont provoqués vont devoir affronter une sanction sans pitié et inimaginable», menace Pyongyang qui accuse «les impérialistes (américains) et les traîtres entourant Lee Myung-bak (le président sud-coréen, ndlr)», d'avoir «poussé la péninsule coréenne à l'état de guerre». Les relations entre les deux voisins coréens, toujours officiellement en état de guerre depuis le sanglant conflit de 1950-53, se sont détériorées après l'arrivée au pouvoir à Séoul en février 2008 de Lee Myung-bak, tenant d'une ligne ferme envers le Nord et soumettant notamment l'aide de son pays à des progrès tangibles dans le processus de dénucléarisation.

Condamnation de la communauté internationale

Après l'annonce lundi d'un essai nucléaire, condamné par le Conseil de sécurité de l'ONU, la Corée du Nord a procédé mardi et mercredi, selon des sources sud-coréennes, à de nouveaux tirs de missiles, malgré les appels internationaux à de nouvelles sanctions contre elle. Le Conseil prépare une résolution devant comporter de nouvelles sanctions contre Pyongyang, a déclaré son président pour le mois de mai, l'ambassadeur de Russie Vitaly Tchourkine. Mais selon des diplomates, il a besoin de temps pour mettre au point les termes d'une résolution. «Nous travaillons, nous avons besoin d'un peu de temps», a déclaré l'ambassadeur de France, Jean-Maurice Ripert.