ECHOS DE CAMPAGNE...

Bertrand serre la vis aux futurs eurodéputés

Après le 7 juin, les députés européens UMP devront filer doux. Xavier Bertrand a «annoncé la couleur» aux candidats:«Le mandat à venir ne peut pas être comme les mandats précédents, notamment à cause de la crise. Ils vont devoir rendre des comptes et ne pas jouer les intermittents.» Entonnant le principal argument de campagne de l’UMP, le modèle de la présidence française de l’UE, le secrétaire général appelle les futures recrues de son parti au Parlement européen à «faire bouger les lignes, comme le président de la République, et à ne pas hésiter à sortir des torpeurs de Bruxelles».

En marge d’une rencontre, lundi soir à l’UMP, avec des blogueurs, il a aussi indiqué qu’il avait confié à Michel Barnier, tête de liste en Ile-de-France, le soin d’animer des sessions de formation sur l’Europe pour les cadres et élus, après les élections. Dernière mise en garde de Bertrand: «Je ne veux pas de grands voyageurs, je veux de grands élus.»

La Turquie, boomerang du PS et de l’UMP
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, a rappelé mardi la position de l’UMP sur la Turquie, «résolument hostile à [son] adhésion» à l’Union européenne et reproché au PS de chercher à «brouiller» la position de la majorité présidentielle sur cette question. Une contre-attaque aux accusations de Benoît Hamon, plus tôt dans la matinée. Le porte-parole du PS avait affirmé sur France Info: «Nicolas Sarkozy agite à Paris le chiffon rouge de la Turquie, mais à Bruxelles, il a donné systématiquement son accord à la poursuite du processus de négociation». «Dites la vérité aux Français», a intimé Hamon.

Frédéric Lefebvre a voulu renvoyer la balle turque au camp socialiste: «Il est parfaitement ridicule de la part du PS, après avoir tergiversé pendant des semaines, d’accompagner son aveu par une attaque mensongère contre le président de la République.»

«Nous, on est clairs: c’est non aujourd’hui et demain», avait rappelé Xavier Bertrand lundi au siège de l’UMP, se disant favorable à «un partenariat privilégié». «Il ne s’agit pas d’ignorer ou de mettre de côté la Turquie. Mais l’Europe a-t-elle vocation à avoir des frontières avec l’Irak et l’Iran? Pour moi, c’est non», a tranché le secrétaire général de l’UMP.

Sarnez accuse Cohn-Bendit de «conservatisme total»
La tête de liste du Modem en Ile-de-France, Marielle de Sarnez, a ciblé mardi ses attaques sur son rival d’Europe Ecologie, Daniel Cohn-Bendit, aussi candidat dans la région capitale, l’accusant de faire «le jeu de l’Elysée». «C’est assez cocasse de voir» Cohn-Bendit «reprendre les argumentaires de l’Elysée. C’est assez rigolo» de la part de «l’ancien leader, entre guillemets, révolutionnaire», a raillé Sarnez sur Canal+.

«Il est d’un conservatisme total dans son argumentation politique et, d’une certaine façon, il fait le jeu de l’Elysée, c’est-à-dire du pouvoir en place: que surtout rien ne change, qu’on fasse l’Europe toujours entre initiés, que surtout ça ne soit pas l’affaire des gens, ce ne soit pas l’affaire des Français», a ajouté le bras droit de François Bayrou.

C'est un thème qu'il affectionne particulièrement. Philippe de Villiers, invité de France Inter ce mardi matin, a eu l'occasion d'évoquer le dumping social. Et le vicomte eurocritique de se lancer dans une démonstration très personnelle: «La charge mensuelle d'un chauffeur français, c'est 3700 euros. Un chauffeur bulgare c'est 700 euros.» Donc, déduit l'eurodéputé sortant et candidat sur les listes Libertas, «pour survivre, j'ai intérêt à licencier mes chauffeurs français et à prendre un chauffeur bulgare, qui ne mange que deux fois par semaine, qui n'a pas d'horaires de travail et qui est sous-payé.»

L’UMP (avec ses partis alliés), crédité de 28% des intentions de vote, devance de six points le PS (22%), selon un sondage Ipsos pour SFR, Le Point et 20 Minutes, publié mardi. Les listes UMP-Nouveu centre gagnent un point par rapport au précédent sondage (réalisé les 30 avril et 2 mai) et le PS recule d’un point. Le MoDem est stable à 11% et devance d’un point les listes Europe Ecologie (10%). Les autres listes se situent sous la barre des 10%: le NPA à 7% des voix, devant le Front de gauche à 5%. Libertas, de Philippe de Villiers et Frédéric Nihous, est stable à 6%, comme le FN à 5%.