Dans la rue contre AIG

Les primes A.I.G. mobilisent vraiment les américains contre les excès de Wall Street. Comme vous savez bien, il y a rarement des manifestations ou des grèves aux Etats-Unis – c’est vraiment très différent que la France. Et pourtant, là, maintenant, il commence a y en avoir … à Washington, à Chicago, à Boston, à Seattle, etc. Les gens sont dans la rue, et ça, ça ne se voit jamais.


Ce qu’il faut comprendre, c’est que A.I.G. appartient aux contribuables. L’État américain est propriétaire à 80% de l’entreprise – grace au bailout de plus de $170 milliards. Et le PDG, Edward Liddy, ancien patron à Allstate, avait été mis à la tête du groupe par l’administration Bush – donc il est en fait déjà un PDG nationalisé. Pas question, donc, simplement d’avarice privé, genre Merrill Lynch. Ici, c’est l’État même qui participe a cette redistribution insensée.


L’administration Obama n’a pas réagit à temps, ni assez sévèrement. Geithner aurait du être plus décisive et opposé aux primes la semaine dernière – jeudi dernier quand il en a apprit. Il aurait du immédiatement s’imposer et les éliminer. Lundi matin, Obama dirigeait déjà Geithner a révoquer les primes, mais c’était trop tard.
Geithner ne semble pas comprendre les ressentiments américains sur toute cette question de bailout et de primes – il est presque trop piégé par Wall Street. Ça se ressent, ça se voit quand il parle. Du reste, c’est bien le procureur général de New York, Andrew Cuomo – fils de l’ancien gouverneur de New York, Mario Cuomo – qui devient la porte-parole de l’opposition aux primes. Cuomo a déjà commencé une nouvelle enquête sur les primes A.I.G. – comme il en mène déjà en ce qui concerne les primes Merrill Lynch.
On appelle pour la résignation de Geithner, mais Obama ne peut certainement pas le lâcher si tôt. Ce serait un désastre pour Obama, une vraie défaite. Donc ils vont devoir s’en sortir ensemble. L’assemblée vient de passer un nouvel impôt pour effectivement éliminer les primes. Et entre temps, les projets de secours et de relance de l’administration Obama vont devoir attendre le calme.