Alerte Enlèvement

Le plan Alerte Enlèvement a été déclenché en début d'après-midi pour retrouver une fillette enlevée à Arles. Ce vendredi vers midi, Elise, 3 ans et demi, a été enlevée à Arles (Bouches-du-Rhône) par deux hommes et une femme, qui ont agressé le père avec qui elle se promenait.

Cinq critères d'application. Inspirée de l’Amber Alert lancée en 1996 aux Etats-Unis, Alerte Enlèvement connaît probablement son succès grâce à cinq critères d’application :
1/ L'enlèvement est avéré et non d'une simple disparition, même inquiétante.
2/ La vie ou l'intégrité physique de la victime doit être en danger.
3/ Le procureur de la République est en possession d'éléments d'informations dont la diffusion peut permettre de localiser l'enfant ou le suspect.
4/ La victime doit être mineure.
5/ Chaque fois que cela est possible, les parents de la victime devront donner leur accord au déclenchement du plan.


Un dispositif qui a fait ses preuves. C'est la huitième fois que le plan Alerte enlèvement est déclenché pour l'enlèvement d'un enfant depuis la mise en place en février 2006 en France de ce plan inspiré du plan «Amber», créé au Texas en 1996. Le dispositif français d'alerte massive et immédiate est lancé par l'intermédiaire de messages diffusés à intervalles réguliers, notamment avec le signalement de l'enfant, sur des radios et des télévisions ainsi que sur les panneaux d'informations dans les gares et sur les autoroutes. Il est prévu de déclencher ce dispositif uniquement en cas d'enlèvement criminel.

La voiture dans laquelle une fillette a été enlevée aujourd'hui à Arles (Bouches-du-Rhône) a été flashée par un radar à 16H35 en direction de Nîmes (Gard) et est suivie par un hélicoptère, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Le dispositif mis en place pour retrouver les ravisseurs d'une fillette enlevée vendredi à Arles (Bouches-du-Rhône) mobilise plusieurs centaines de policiers, gendarmes et douaniers dans les gares, les aéroports et sur les routes. La voiture dans laquelle se trouve l'enfant a été repérée et suivie cet après-midi par un hélicoptère.

Elle a été flashée au moins une fois, à 12h31 entre Nîmes et Montpellier, à hauteur de Saint-Aunès (Hérault).

Selon des sources proches de l'enquête, l'étau semblait se resserrer en fin d'après-midi autour de Saint-Gilles et Vauvert (Gard), où lusieurs témoignages ont signalé la voiture.

Le plan Alerte enlèvement a été déclenché en début d'après-midi après l'enlèvement d'Elise, 3 ans et demi. Les ravisseurs présumés ont pris la fuite à bord d'un véhicule de location Renault Modus immatriculé 399 ABD 76 (couleur beige ou marron).

Le père violemment agressé


La fillette a été enlevée par deux hommes et une femme alors qu'elle se promenait avec son père, qui a été violemment frappé et hospitalisé. «C'était une agression très violente. Selon lui, ils semblaient être des spécialistes», a dit le procureur. «Il est tombé à terre alors que sa fille était à l'avant du vélo et a vu une femme tout de noir vêtue et qui portait une perruque s'approcher de la scène. Il ne l'a pas vue directement mais il imagine que c'est elle qui a pris la fillette».

Les deux hommes, âgés d'une trentaine d'années et vêtus comme des agents de sécurité, peuvent être considérés comme dangereux, selon le procureur. La PJ demande, en cas de localisation de «l'enfant ou des suspects, de ne pas intervenir» mais d'appeler la police au 0805 200 200.


Née d'un père français et d'une mère russe, la fillette avait été enlevée une première fois par sa mère après une procédure de divorce très conflictuelle courant 2007, selon une source judiciaire. Elle avait été emmenée de France en Russie où le père était récemment allé la chercher. La mère fait l'objet depuis début 2008 d'un mandat d'arrêt international pour cet enlèvement.

Incroyable rebondissement dans l'affaire de la petite Elise, enlevée à Arles (Bouches-du-Rhône) vendredi. Malgré le déchement du plan Alerte Enlèvement, les ravisseurs seraient en ce moment en vol vers la Russie. En effet, deux hommes et une femme, accompagnés d'un enfant, correspondant au signalement des ravisseurs présumés se trouvent samedi en fin d'après-midi dans un avion en vol entre la Suisse et Moscou, d'après une source policière.


Ces trois adultes accompagnés de l'enfant doivent être contrôlés à leur arrivée à Moscou, a-t-on ajouté de même source sans autre précision. Ces mêmes personnes, toujours selon la source, avaient été aperçues samedi matin en Suisse, «apparemment à bord d'une voiture». Selon une autre source proche de l'enquête, ces 4 personnes auraient déjà atterri à Moscou.

Plus tôt dans la journée, la voiture ayant servi à l'enlèvement a été retrouvée garée dans une avenue de Montpellier. Le véhicule de location, une Renault Modus de couleur beige foncé métallisé, immatriculé 399 ABD 76, se trouvait toujours garée en début d'après-midi samedi le long de cette avenue passante de Montpellier, non loin des locaux du Conseil régional de Languedoc-Roussillon et d'une université.

Selon une source proche du dossier, la voiture aurait été repérée par les policiers aux premières heures de la matinée samedi. Interrogé, le procureur de la République de Tarascon, Antoine Paganelli, n'a pas souhaité commenter cette information. Des centaines de policiers, gendarmes et douaniers sont en alerte sur tout le territoire depuis le déclenchement, vendredi, du plan Alerte Enlèvement. Ce dispositif a été étendu à toute l'Europe.

«J'ai reconnu la mère de ma fille»

La petite fille a été enlevée vers 11h50 vendredi dans le centre d'Arles alors qu'elle revenait à vélo de l'école avec son père, Jean-Michel André, un chercheur océanographe français. Deux hommes habillés en agent de sécurité ont violemment frappé M. André. Une femme vêtue de noir et portant une perruque brune a ensuite pris l'enfant et les trois ravisseurs ont pris la fuite. Le père est formel : «J'ai reconnu la mère de ma fille. Nous avons vécu cinq ans ensemble, je n'ai pas de doute.»

Elise est au centre d'une bataille qui dure depuis près de deux ans entre ses parents, séparés et en instance de divorce. En 2007, le père a obtenu de la justice française la garde de la fillette. La mère, russe, Irina Belenkaya, est cependant partie en Russie avec Elise à l'automne 2007. Une procédure judiciaire a été lancée contre la mère en France ainsi qu'un mandat d'arrêt international, en janvier 2008. Irina Belenkaya a cependant obtenu un jugement de la justice russe lui reconnaissant la garde de l'enfant, a-t-il ajouté.

Samedi matin, Jean-Michel André a exhorté la mère à «se signaler le plus vite possible» à la police, se disant prêt à aller jusqu'en Russie pour retrouver sa fille. Le procureur a souligné que la piste de la mère était «sérieuse» mais qu'elle ne constituait qu'une des hypothèses de travail. Une enquête de flagrance a été ouverte pour séquestration et enlèvement de mineur en bande organisée.

franline a écrit:le père était vraiment dans un sale état.... impressionnant ! il semble que le père était déjà allé rechercher sa fille en Russie .... avant cet enlèvement .Mais je ne sais pas si ces faits sont avérés ou que rumeurs.

livaste a écrit:Si la mère kidnappeuse est déjà en Russie il ne faut pas compter sur la justice russe pour rendre compte à la France , la Russie n'a signé aucun acord international .

L’enlèvement de la petite Elise pose à nouveau le problème de la double nationalité. Pour les autorités russes, Elise est russe, étant de mère russe, et son père, français, l’a enlevé. Au regard du droit français en revanche, elle est française, son père étant français, et c’est sa mère russe qui l’a enlevé. Cette situation ubuesque, préjudiciable aux intérêts de l’enfant, montre l’absurdité de la double nationalité, qui crée deux droits concurrents, deux allégeances concurrentes et éventuellement contradictoires, comme c’est le cas en l’espèce.

Au final, Elise subit, outre l’insécurité affective issue de l’explosion de son foyer, une incroyable insécurité juridique. Le Front National rappelle qu’à rebours d’une classe politique unanimement antinationale, il s’est toujours prononcé pour la clarté du rattachement national des individus, et donc contre la double nationalité.

livaste a écrit:ce problème de double nationalité , quand les couples se séparent , devient généralement dramatiques , chaque année le ministère de la justice , et celui des affaires étrangères , ont plusieurs dizaines de cas à gérer , avec souvent " des enlèvements " et donc un des parents privés de ses droits .

Le cadre de coopération entre la France et la Russie est très limité dans le cas d'un enlèvement d'enfant franco-russe comme celui de la petite Elise, enlevée vendredi à Arles. Le dossier comporte deux aspects - civil et pénal.

[b]Au civil, la Russie, contrairement à la France, n'est pas signataire de la Convention de La Haye (1980) prévoyant le rapatriement d'un enfant enlevé dans le pays où il vit. En l'absence d'accord bilatéral franco-russe, et dans le contexte d'un divorce conflictuel, "on procède au cas par cas", explique le porte-parole du ministère de la Justice Guillaume Didier. Concrètement, des négociations sont menées par les ministères français de la Justice et des Affaires étrangères avec leurs homologues russes afin de "trouver un arrangement dans l'intérêt de l'enfant". Un service des médiateurs internationaux au ministère de la Justice essaie de trouver une solution consensuelle. Ces dernières années, en moyenne, le ministère a géré une cinquantaine de dossiers par an, une vingtaine environ aboutissant à un accord amiable.

Sur le plan pénal, puisque dans le cas d'Elise il y a eu "enlèvement avec violence", il existe des conventions de coopération judiciaire avec la Russie, soulignent des sources judiciaires, relevant cependant que ce pays n'extrade pas ses ressortissants.

Les précédents

Deux affaires de garde d'enfants avaient déjà empoisonné les relations franco-russes ces dernières années. Fin 1998, Maria alors âgée de 3 ans, avait été retirée de la garde de sa mère et placée en famille d'accueil en région parisienne. Son père français Patrick Ouari et sa mère, une célèbre actrice de théâtre russe Natacha Zakharova, s'accusaient mutuellement de violences sur l'enfant dans le cadre d'un divorce conflictuel. Les appels de la mère avaient donné lieu à des interventions diplomatiques au plus haut niveau. Mais en 2004, la cour d'appel de Versailles avait privé l'actrice de ses droits parentaux et accordé au père le droit exclusif d'assurer l'éducation de la fillette.

En août 2006, une autre petite franco-russe, Sophie, alors âgée de 4 ans et demi, avait été enlevée au Touquet par sa mère russe alors que le père français, Laurent Dubois, en avait obtenu la garde provisoire. En prononçant le divorce entre les parents en novembre 2006, la justice française avait confié la garde à la mère, qui vit à Moscou. Selon Laurent Dubois, la mère a depuis été mise en examen en France pour enlèvement et une convention amiable a été signée, permettant à la fillette de passer les vacances scolaires avec son père.