Fusion Caisse Epargne Banque Populaire - Main basse de l'Elysée

La crise financière a accéléré le rapprochement des deux groupes qui donneront naissance à la deuxième banque française. François Pérol, secrétaire adjoint de l'Élysée et ancien de Rothschild et Compagnie, pourrait en prendre la direction.

La Caisse d'Epargne et Banque Populaire devraient annoncer jeudi leur union et donner naissance à la deuxième banque française, un mariage dont la conclusion a été hâtée par le gouvernement, soucieux de mettre un terme à des négociations tendues entre les deux banques.

Une décision sur cette fusion interviendra "cette semaine", a déclaré dimanche à Berlin le président Nicolas Sarkozy "Le processus de fusion (...) progresse. La décision, ce sera pour cette semaine", a déclaré Sarkozy en réponse à une question lors de la conférence de presse suivant un sommet des Etats européens membres du G20.

Le projet de rapprochement remonte à 2006, date de la création de leur filiale commune Natixis. Il a été réactivé cet automne après l'aggravation de la crise financière et l'annonce de la reprise du belgo-néerlandais Fortis par BNP Paribas, opération aujourd'hui en péril.

Pertes historiques en 2008

Depuis, la tempête financière a rattrapé les deux groupes mutualistes, qui s'apprêtent à publier jeudi des pertes historiques en 2008, selon la presse, en partie plombés par Natixis, qui pourrait perdre plus de 2,5 milliards d'euros.

Entamées en octobre, les négociations ont été retardées par les départs du patron emblématique de la Caisse d'Epargne, Charles Milhaud et de son successeur désigné, Nicolas Mérindol.

Les deux hommes ont été poussés à la démission après l'annonce, mi-octobre, d'une perte de 751 millions d'euros attribuée aux opérations hasardeuses d'un trader de la banque.

Un coup sévère, qui a compliqué encore davantage les pourparlers entre deux banques contraintes à un mariage de raison. En quatre mois, les dirigeants ne sont d'ailleurs parvenus à s'entendre ni sur le périmètre du nouvel ensemble ni sur sa gouvernance, avant que l'Etat ne tape du poing sur la table.

En jeu, le contrôle d'un mastodonte du secteur, fort de près de 100 000 salariés, 8000 agences et 35 millions de clients.

Début février, le chef de file de Banque Populaire, Philippe Dupont, parlait encore de "redéfinir précisément" le projet, "compte tenu des incertitudes et des risques liés au contexte inédit".

Mi-février, la ministre de l'Economie Christine Lagarde leur a finalement demandé publiquement d'"accélérer la manoeuvre", alors que les deux parties avaient initialement prévus de n'annoncer les détails de la fusion qu'au printemps.

Une demande appuyée notamment sur l'aide apportée aux deux groupes dans le cadre du plan de soutien aux banques, sous la forme d'un prêt de deux milliards d'euros.

Quelle part pour l'Etat?

L'échéance fixée au 26 février, selon plusieurs sources, le dossier a pris un tour résolument politique, l'Etat envisageant dès lors de s'inviter au capital du nouvel ensemble et de lui imposer une direction renouvelée.

D'après Mediapart et Le Point, François Pérol, secrétaire adjoint de l'Élysée et ancien de Rothschild et Compagnie, prendra la direction de la nouvelle entité, une information que n'a cependant pas confirmé l'Elysée.

Selon Mediapart, l'Etat envisage de prendre 20% de la nouvelle banque.

En fin de semaine, rien n'était encore tranché, selon une source proche du dossier. Parmi les schémas à l'étude, figurait notamment la possibilité pour l'Etat de "frapper un grand coup" et de devenir actionnaire significatif de l'entité fusionnée.

Il était également question, toujours selon cette source, de placer à la barre un haut-fonctionnaire ou un banquier issu d'un autre établissement, au détriment des dirigeants aujourd'hui en place, même si leur sort n'était pas encore réglé.

A quelques heures de la date butoir restait aussi en discussions le périmètre du nouveau groupe. L'essentiel du débat portait sur les filiales immobilières des deux banques, étant entendu que le reste serait apporté.

Selon la source, le promoteur Nexity (contrôlé par la Caisse d'Epargne) et le groupe administrateur de biens et de transactions immobilières Foncia (Banque Populaire) ne figureraient pas dans la corbeille de mariage. L'avenir du Crédit Foncier, filiale de crédit immobilier de l'Ecureuil, ne serait lui pas encore arrêté.

@Matthieu Macrisebienaimee. Le point ici n'est pas de créer une force de frappe mais d'encaissement. La 2ème vague du Tsunami arrive au galop et les banques qui ne seront pas "too big to fail" vont se faire balayer. A partir de mars, ça va tanguer très dur sur les marchés et c'est pour ça que ce mariage s'est fait en urgence. Cette fusion est urgente et nécessaire et le gouvernement à bien fait de leur forcer la main. Bien sûr Sarkozy n'a pas pût s'empêcher d'en profiter pour faire main basse et placer un "ami", on connait l'animal (sic...), mais c'est une très bonne initiative.

Si cette fusion permet de créer un groupe détenant une taille critique dans l'univers de la finance, deux questions se posent : - A quoi bon créer un tel mastodonte avec une telle force de frappe ? - Comment sera-t-il effectivement géré, étant donnée la structure particulière aux établissements mutualistes. Je pense qu'il est temps que les banques au sens propre (telles la BNP, la Société Générale...) et leurs collègues mutualistes (les deux mentionnées dans l'article, le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel...) se parle pour qu'enfin une stratégie un minimum concertée soit élaborée dans le but de conférer à la France une force de frappe financière internationale. Je suis atterré par le spectacle de ces banquiers si fiers de s'en sortir si bien (?) par rapport à leurs homologues européens, mais qui restent sur une posture défensive, isolés les uns des autres. En ce moment se joue la redéfinition de la place des banques quelles qu'elles soient dans la société. Toutes n'en sont pas conscientes. Souhaitent-elles travailler pour elles seules, ou également pour un projet plus vastes, plus fédérateur ? Pourquoi ne pas profiter de ce que l'Etat s'implique tant en ce moment dans ce secteur pour introduire des éléments de stratégie de long terme que les industries et le politique pourraient utiliser pour relancer la confiance, la croissance, et le développement durable ?

livaste a écrit:si tu ne viens que pour troller , tu ne vas pas faire long feu ce soir !

livaste a écrit:ce que j'édite ce sont tes provocations et tes insultes à mon égard , insultes puisque , à longueur de tes messages , tu me dis systématiquement des " tu ne sais pas lire , tu ne comprends pas .. "
Tu es sur mon forum , et je n'admets pas ton ton agressif , supérieur et machiste :!

livaste a écrit:Il semblerait qu'on n'ait pas le choix , ou bien la fusion se fait ou bien , ces banques risquent de s'effondrer .
Il est interessant de constater que l'état rentrerait dans le capital et aurait donc un contrôle sur les exercices que ce soit la politique des prêts ou celle des investissements ( à condition bien sûr que les fonctionnaires fassent sérieusement leur job de controleur ).