La vérité sur votre épargne
Page 1 sur 1
La vérité sur votre épargne
Que vont perdre les Français à cause du séisme qui a eu lieu dans la finance américaine ? Réponses concrètes aux questions que beaucoup formulent tout bas.
Il y a de quoi en perdre son latin. Après leur chute des derniers jours, les marchés financiers ont violemment rebondi vendredi, le CAC 40 reprenant plus de 9% en une seule séance, du jamais-vu à Paris depuis vingt ans. Pourtant, tout n'est plus comme avant. Revue de détail des conséquences pour les particuliers.
Les comptes sont-ils menacés?
Non. Les particuliers n'ont pas de raisons de s'inquiéter.
«Les banques françaises sont solides, elles ont des fonds propres élevés et les moyens de traverser des périodes difficiles» affirme la Fédération bancaire française (FBF). Considérées comme moins risquées que bon nombre de leurs concurrentes, car plus diversifiées, certaines pourraient même profiter de l'aggravation de la crise pour croître. De leur côté, les clients sont en partie protégés. Les sommes déposées sur chaque compte- courant sont assurées à hauteur de 70 000 euros par le Fonds de garantie des dépôts. Autrement dit, si vous disposez de deux comptes courants, par exemple, vous disposez d'une assurance de 140 000 euros. La majorité des produits d'épargne (actions, obligations, OPCVM, PEA, Livrets) bénéficient des mêmes garanties (70 000 euros par déposant).
Quelles pertes sur les actions?
Cette semaine, le CAC 40 n'a finalement perdu que 0,18%.
Malgré le violent rebond de vendredi, le CAC 40 recule de 23 % depuis le début de l'année. Tous les grands indices boursiers souffrent : le DJ EuroStoxx 50 chute de 26 % depuis le 1er janvier et le Dow Jones de plus de 14 %. Les Bourses des pays émergents ont été rattrapées par la crise. À commencer par la place russe, fermée une partie de la semaine. Même si leurs cours ont fortement rebondi vendredi, les titres des valeurs financières restent largement dans le rouge depuis le 1er janvier. Viennent ensuite les secteurs de la construction, des médias et de l'automobile.
L'assurance-vie est-elle sûre?
Le placement préféré des Français reste a priori sûr.
La crise ne devrait pas avoir de conséquences immédiates sur la sécurité des contrats : la plupart des compagnies d'assurances françaises sont solides et ont des réserves suffisantes.Mais le rendement des fonds en euros pourrait en pâtir un peu. Avant l'été, les assureurs annonçaient des performances 2008 proches de celles de l'an dernier (4,1 % en moyenne), elles pourraient être légèrement inférieures à ce chiffre. Les supports investis en unité de compte, donc en actions, souffrent de la chute des marchés.
Quelle impact sur les sicav?
Les fonds marchés émergents sont parmi les plus touchés.
Il y a sicav et sicav. Celles qui investissent en actions seront les plus touchées. Mi-septembre (derniers chiffres disponibles), les sicav actions perdaient 20% depuis le début de l'année. Les pertes sont lourdes sur les produits marchés émergents. Aux États-Unis, les fonds monétaires sont sur la sellette: le Trésor a annoncé vendredi qu'il allait garantir leurs actifs jusqu'à 50 milliards de dollars. Objectif : maintenir la confiance alors que le plus vieux fonds monétaire du pays a perdu les deux tiers de sa valeur après la faillite de Lehman Brothers. Le Primary Fund et deux autres fonds plus petits ne pouvaient plus rembourser les investisseurs souhaitant «sortir» en totalité. En France, la situation n'est pas comparable. Les spécialistes estiment l'exposition au risque Lehman limitée. Sauf mauvaise surprise, l'impact devrait être faible pour les porteurs de sicav de taux. «Au vu des informations actuelles, on devrait perdre au pire un mois de performances sur certaines sicav monétaires», explique Olivier Nahum, directeur général de B Capital.
Livret A, un havre de paix ?
Oui, le livret A, produit d'épargne réglementé, est sans risque.
Le livret A que toutes les banques pourront diffuser à partir de l'an prochain est sans surprise. Son taux de 4 % est le même partout, et il est net, c'est-àdire exonéré d'impôts y compris de prélèvements sociaux et de taxe RSA. Il peut donc faire figure de havre de paix, mais reste destiné aux capitaux en attente ou à conserver en cas de coup dur.
L'immobilier va-t-il baisser ?
Oui, la plupart des spécialistes tablent désormais sur un recul.
Pour les candidats à l'achat dans la pierre, la défaillance de Lehman Brothers et l'effet domino qui en a résulté est une mauvaise nouvelle. Pas directement bien sûr, mais par ricochet. En effet, les banques, qui avaient déjà commencé à resserrer le robinet du crédit depuis plusieurs mois, vont certainement donner un tour de vis supplémentaire. Certains ne pourront plus acheter, parce qu'ils n'obtiendront plus de crédit. Ce qui devrait au bout du compte peser sur les prix. Dans le neuf, deux dossiers sur cinq étaient déjà recalés…une proportion qui pourrait augmenter.
Sera-t-il plus difficile d'emprunter ?
Oui, les banques referment le robinet du crédit.
Depuis quelques mois, les particuliers ont de plus en plus de mal à emprunter pour leurs projets immobiliers ou personnels. Mais, fragilisées par la crise et contraintes de se refinancer de plus en plus cher, les banques devraient refermer un peu plus le robinet du crédit. Ce qui pourrait passer par une (légère) hausse des taux des crédits aux particuliers et aux entreprises. Mais, elles devraient surtout être beaucoup plus sélectives avec leurs clients. Et durcir les conditions d'octroi de prêt (apport personnel, endettement). Depuis quelques jours, l'Association française des usagers des banques (Afub) reçoit de plus en plus de témoignages de refus de prêts.
Invité- Invité
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum