Sarkozy pourrait s'adresser de nouveau aux Français

Réactions syndicales :

«Il y a quelques éléments qui bougent un peu, notamment sur le chômage partiel et la fiscalité, mais c'est beaucoup trop court», a commenté le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly. «Mais il y a des oublis, notamment pour les jeunes, et une fin de non-recevoir sur les salaires et la Fonction publique. Il faut maintenir la pression pour faire bouger les lignes sur les salaires, les jeunes, les seniors non pris en considération dans le plan», a-t-il ajouté.

«L'action syndicale a permis une première inflexion dans la politique gouvernementale. Mais face à la situation des salariés, les mesures sont insuffisantes», a martelé le secrétaire général de la CFDT François Chérèque, très solennel. «Comme l'action syndicale commence à payer, la CFDT estime qu'il faut continuer à mettre la pression sur le gouvernement et le patronat. Il faut aller jusqu'à un vrai changement de cap».

Bernard Thibault qui a décrit une réunion «tendue» où «il y a eu du sport» a souligné que «le chef de l'Etat a été contraint d'organiser cette rencontre pour nous annoncer une série de mesures d'accompagnement social». Mettant en parallèle les «2,6 milliards de mesures annoncées» et les «huit milliards d'exonérations de taxes professionnelles dont bénéficie le patronat», le secrétaire général de la CGT a annoncé qu'il se rendrait à l'intersyndicale prévue lundi prochain «dans l'esprit de travailler à un nouveau mouvement revendicatif le 19 mars».

Le président de la CFTC Jacques Voisin considère comme ses homologues que «le compte n'y est pas» et que Nicolas Sarkozy a annoncé des «mesures ponctuelles» telles que des primes de rentrée et des aides exceptionnelles à la famille «qui ne régleront pas les questions de fond».

Le patron de la CGC Bernard von Craeyenest a lui eu cette formule laconique: «On répartit la pénurie».

Réactions politiques :

«Nicolas Sarkozy n'a toujours pas pris la mesure de la crise et ses dernières mesures sociales ne sont pas à même de relancer l'économie française», a fustigé le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon. «Annoncer 2,6 milliards d'aides sociales, c'est presque cent fois moins qu'aux Etats-Unis. Le chef de l'Etat a distribué les restes du banquet des banquiers, il s'est contenté de faire l'aumône aux plus fragiles»

Réactions des associations :

Le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) a jugé les mesures de l'Elysée «totalement insuffisantes». Les revenus les plus faibles ont besoin, d' «une amélioration permanente et non de primes ou remises d'impôts exceptionnelles», souligne l'association qui fait référence au versement d'une prime exceptionnelle de 500 euros à tous les salariés ayant travaillé seulement deux à quatre mois, annoncé par Nicolas Sarkozy. La réunion des syndicats et du patronat à l'Elysée a été une «caricature de dialogue social», déplore le MNCP. «Les grands absents de ce sommet restent les chômeurs, les précaires et leurs organisations».