La moitié des entreprises créées en 2002 existent encore cinq ans plus tard

Les français sont de plus en plus nombreux à vouloir lancer leur entreprise. Ils ont été 327 396 à tenter l'aventure l'an dernier. Une année record. Et ils devraient être 200 000 à adopter en 2009 le nouveau statut de l'autoentrepreneur, qui permet à un salarié de compléter ses revenus sans prendre de risque. Un signe supplémentaire de l'évolution des mentalités françaises. En quelques années, la création d'entreprise a gagné ses lettres de noblesse.

Alors que s'ouvre demain à Paris le Salon des entrepreneurs, qui devrait attirer 50 000 visiteurs, l'Insee publie une enquête sur la génération 2002 des créateurs d'entreprise. Premier constat, 52% des 215 000 sociétés créées sont toujours actives cinq ans plus tard. Seulement 12% ont cessé leur activité dès la première année.

Très logiquement, le secteur des services aux entreprises, qui a connu une forte croissance ces dernières années et employait 4 millions de personnes en 2006, a attiré le plus de vocations. 140 500 emplois salariés ont été créés. Les destructions touchent surtout les indépendants dont la société a dû mettre la clef sous la porte. Ils sont 105 800 dans ce cas.

Les mises de départ sont en général faibles. 34% des personnes mobilisent moins de 4 000 euros. Les créateurs recourent à leur argent personnel trois fois sur quatre et pour 55% du montant investi. Près d'un projet sur trois a bénéficié d'une aide publique ou régionale. Le dispositif d'aide aux chômeurs qui reprennent ou créent une société est notamment utilisé.

Des professionnels entre 35 et 45 ans

Mais les faits sont têtus, car une entreprise a plus de chance de durer quand les montants investis sont importants. 67% des projets qui ont mobilisé au moins 80 000 euros sont encore en activité cinq ans après. Le pourcentage tombe à 46% pour ceux de moins de 2000 euros. Autre constat, les sociétés ont plus de chance de durer que les entreprises individuelles. Le taux de réussite atteint 59% dans le premier cas. Il tombe à 47% dans le second cas.

Le métier choisi est aussi important. 53% des entreprises ayant une activité industrielle sont toujours en activité en 2007 contre 46% pour celles dans la réparation et le commerce. L'expérience professionnelle est un atout important.

Le profil qui garantit le plus de chance de succès est celui d'un homme ou d'une femme âgée de 35 à 45 ans en activité. Mais exception faite du secteur des services aux particuliers, les femmes ont un taux de réussite inférieur aux hommes. 49% de leurs entreprises atteignent la cinquième année contre 53% de celles dirigées par les hommes.

Une nouvelle fois, cette enquête confirme que le besoin de gagner sa vie explique la décision de tenter l'aventure de la création. 54% des personnes se sont lancées car elles souhaitaient créer leur propre emploi. L'environnement personnel compte également. Les hommes et les femmes qui sautent le pas comptent deux fois sur trois des chefs d'entreprise et des indépendants dans leur entourage.

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