Le Cambodge, 30 ans après les Khmers rouges
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Le Cambodge, 30 ans après les Khmers rouges
Par Thien, publié le 07/01/2009 17:02 -
Le 7 janvier 1979, les Vietnamiens entraient à Phnom Penh, et mettaient fin au régime sanglant des Khmers rouges. Un soulagement pour les Cambodgiens certes, mais aussi le début de nouvelles inquiétudes selon Benoît Fidelin, journaliste et spécialiste du pays.
DR
un pays qui mettra beaucoup de temps à se relever , pauvre Cambodge !
Le 7 janvier 1979, les Vietnamiens entraient à Phnom Penh, et mettaient fin au régime sanglant des Khmers rouges. Un soulagement pour les Cambodgiens certes, mais aussi le début de nouvelles inquiétudes selon Benoît Fidelin, journaliste et spécialiste du pays.
7 janvier 1979. Les Vietnamiens entrent à Phnom Penh, font fuir les Khmers rouges et mettent ainsi fin à leur terrible régime sanglant. Ces derniers se réfugient dans le maquis et organisent une résistance, tandis que les Vietnamiens mettent en place au Cambodge un régime marxiste. Ils ne quitteront le pays qu'en 1989 sous la pression internationale.
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Cela fait 30 ans aujourd'hui. Et pourtant c'est un anniversaire mi-figue mi-raisin qui met "mal à l'aise", selon Benoît Fidelin, journaliste reporter au magazine Pélerin et spécialiste du Cambodge depuis une vingtaine d'années, que j'ai rencontré récemment.
Car cette date repère ne met pas un point final aux difficultés que rencontre le pays. C'est entre le soulagement et l'inquiétude que les Cambodgiens sont partagés à la libération : d'un côté débarrassés des Khmers Rouges, de l'autre délivrés par leurs ennemis de toujours, les Vietnamiens nourris de vieux rêves d'annexion.
"Les Cambodgiens ont bien peu de temps pour se réjouir. Les villes sont abandonnées, les familles éparpillées, les gens tombent dans l'errance", meraconte Benoît Fidelin. La famine, l'exil vers des pays tel que la France, les Etats-Unis, le Canada ou l'Australie, ainsi que des attaques régulières de Pol Pot et ses hommes contre le gouvernement, jusque dans le milieu des années 90, frappent le pays.
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Benoît Fidelin
Actuellement journaliste reporter au magazine Pélerin, il se passionne très tôtpour le Cambodge dont il évoque la beauté naturelle, sa saison des pluies et cite Loup Durand pour parler du "Pays de l'inimaginable douceur de vivre". Benoît a écrit J'ai vécu la guerre du Cambodge, un recueil de témoignages de réfugiés pour mettre en lumière la tragédie des Khmers rouges et Prêtre au Cambodge, récit de l'histoire khmère à travers un parcours, celui de François Ponchaud, prêtre français qui a connu l'irruption des Khmers. Benoît Fidelin est également président de l'association Espace Cambodge, qui, en lien avec les structures sociales existantes, s'occupe de l'insertion des familles khmères dans le tissu social français.
"Le Cambodge peine à se reconstruire, d'autant plus que les hommes que le Vietnam installe aux pouvoirs sont d'anciens Khmers rouges qui ont changé de camp et qui ne respectent pas la démocratie. Ces derniers n'ont pas cessé de nuire au Cambodge. C'est un pays très corrompu, dans lequel les militaires affairistes au pouvoir ont exploité leur autorité pour piller le peuple".
En 2008, selon de nombreux classements internationaux, le Cambodge reste l'un des pays les plus corrompus au monde (166e place au classement 2008 de Transparency International qui établit un classement de 180 pays, du moins corrompu au plus corrompu).
Benoît Fidelin rappelle néanmoins qu'on ne peut pas accuser les Khmers rouges d'être les seuls responsables des difficultés que rencontre le pays. Les Américains d'un côté, avec les bombardements sous Richard Nixon et Henry Kissinger au début des années 70 sur les zones rurales du Cambodge ont tué près d'un demi-million de paysans cambodgiens. Les Vietnamiens de l'autre, motivés par leur désir de domination, ont destructuré le pays à leur arrivée, avec d'importants transferts de population. Leurs dix années d'occupation ont encore accentué une forte rancune anti-vietnamienne.
Une des raisons pour lesquelles le pays a beaucoup de mal à se restructurer s'explique en partie par la perte de sa ressource humaine durant la guerre. "Les plus instruits, les cadres, les ingénieurs, les intellectuels, ceux qui travaillaient dans l'administration ont été supprimés ou se sont exilés".Début 1979, relève Benoit Fidelin, "il ne restait qu'une dizaine d'instituteurs dans le pays". Aujourd'hui encore, le Cambodge demeure dans la liste des "pays les moins avancés" établie par l'ONU, révisée tous les trois ans par le Conseil économique et social, aux côtés de neuf autres pays d'Asie.
Pour Benoît Fidelin, le pays mettra encore bien du temps pour se relever et recouvrer une capacité certaine à gouverner, se réguler, transmettre des valeurs et gérer convenablement les biens communs. "L'espoir naîtra du côté de la société civile", conclut-il en misant sur tout projet de développement, toute initiative entreprise pour faire avancer le pays.
un pays qui mettra beaucoup de temps à se relever , pauvre Cambodge !
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