Les vieux coucous de Cerny auront bientôt un vrai musée

Il était une fois, en 1912, trois vieux avions dont personne ne voulait. Sauf Jean-Baptiste Salis, un adolescent de 16 ans un peu fou, qui les racheta pour 600 F, les restaura et leur délia les ailes. Presque un siècle après, sa collection, exposée à l’aérodrome de Cerny-La Ferté-Alais, figure parmi les plus belles du monde. Avec 35 000 entrées par an, c’est l’un des musées les plus visités de l’Essonne.

Mais l’endroit n’est plus à la hauteur de l’inestimable trésor : cinquante avions se serrent dans le hangar principal, une vingtaine d’autres sont disséminés dans des bouts de hangars selon une organisation peu propice à la visite… Plus pour longtemps : d’ici à deux ou trois ans, le site devrait se métamorphoser en musée digne de ce nom.
« C’est un projet ambitieux, qui valorisera le sud de l’Essonne », s’enthousiasme Jean Salis, le fils de l’aviateur collectionneur, qui a repris le flambeau de la collection dans les années 1970 en créant l’Amicale Jean-Baptiste-Salis (AJBS).
L’ensemble des partenaires (sous-préfet, consort Salis, conseil général, parc naturel du Gâtinais, ville de Cerny, communauté de communes du Val d’Essonne) se sont réunis le 18 décembre pour parler du projet. « On arrivera à boucler la révision du plan d’occupation des sols d’ici à 2009 », prévoit Jacques Mittelette, adjoint au maire de Cerny, chargé de l’urbanisme.

« Une vitrine de notre patrimoine local et un énorme potentiel touristique »

« Ce projet est attendu par tout le monde. Il y a plein de choses à imaginer, c’est une vitrine de notre patrimoine local, avec un énorme potentiel au niveau touristique », renchérit Patrick Imbert, président UMP de la communauté de communes du Val d’Essonne, qui en fait son dossier prioritaire. Le département et la région devraient apporter 10 millions d’euros au projet, dont le coût oscillera entre 10 et 13 M€.
Si tout se déroule comme prévu, le site se redéploiera pour mettre en place un vrai parcours muséal. 10 000 m 2 de hangars seront ouverts au public, contre 6 000 aujourd’hui. « On enlèvera quelques avions pour y mettre des pièces rares, comme un B17 quadrimoteur des années 1940 qui n’existe qu’en 12 exemplaires. En tout, il y aura une centaine d’avions », explique Jean Salis. Un pôle festif, plus commercial, sera réservé aux conférences et aux réceptions. Le nouveau musée créerait environ 80 emplois et ferait le bonheur des élèves du lycée professionnel de Cerny, qui viendraient bichonner les moteurs des vénérables coucous.

Le Parisien