Somalie : démission du président sur fond de chaos

La démission du président somalien, Abdullahi Yusuf Ahmed, annoncée lundi matin, sonne comme un double échec. Dans un discours devant le Parlement, le président a d'ailleurs reconnu avoir échoué à «ramener la paix». Il aurait dû ajouter qu'il n'a pas réuni le pays, miné par dix-huit ans de guerre civile, qu'il a plus dirigé comme un chef de clan que comme un chef d'État. Élu en 2004 dans le cadre d'un processus complexe soutenu par l'ONU, Adbullahi Yussuf assumait le pouvoir réel depuis janvier 2007 quand, soutenu par l'armée éthiopienne, il avait chassé de Mogadiscio les tribunaux islamiques. La victoire avait été de courte durée. Al-Shabab, une milice islamiste, a vite repris la lutte et contrôle aujourd'hui une grande partie du pays. L'envoyé spécial de l'ONU, Ahmedou Ould-Abdallah, a estimé que cette démission ouvrait « une nouvelle page dans l'histoire somalienne ».