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Les gendarmes d’Internet sauvent une mère suicidaire

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Les gendarmes d’Internet sauvent une mère suicidaire Empty Les gendarmes d’Internet sauvent une mère suicidaire

Message  livaste Sam 20 Déc - 12:43

PUTEAUX.

Une mère avait annoncé sur un blog qu’elle comptait mettre fin à ses jours et à ceux de ses cinq enfants. Elle est en garde à vue depuis jeudi soir.
Florence Hubin et Gaëtane Bossaert | 20.12.2008, 07h00


Elle avait annoncé sur Internet son intention de se suicider le jour de Noël, et d’emmener avec elle ses cinq enfants. Cette mère de 31 ans a été interpellée jeudi en fin d’après-midi à son domicile de Puteaux. Hier soir, elle était toujours en garde à vue au commissariat local, où elle devait être soumise à une expertise psychiatrique.

Les fonctionnaires de police ont été alertés par la division de lutte contre la cybercriminalité. Les gendarmes de cette cellule spécialisée avaient en effet détecté un message inquiétant, laissé par la jeune femme sur un blog, mardi dernier.
Dans ces quelques lignes, l’intéressée annonçait son intention de mettre fin à ses jours et à ceux de ses enfants. La date était fixée au 25 décembre. Et la maman cherchait manifestement à se renseigner sur une méthode douce pour parvenir à ses fins. Une fois sur sa piste, les cybergendarmes ont passé le relais aux policiers de Puteaux, qui sont intervenus jeudi vers 19 heures.

Déboires conjugaux

La jeune femme habite dans une petite maison, au fond d’une cour du centre-ville. Pompiers et policiers ont sauté par-dessus le mur qui sépare un étroit passage de la courette et ont forcé deux portes de la maison principale, vide, pour finalement trouver lamaman et le dernier de ses cinq enfants dans la maisonnette voisine. Le bambin, âgé de 2 ans, a été confié temporairement à sa tante. Les quatre autres ont passé la nuit chez leur grand-père et ont fait leur dernier jour de classe hier. Tous ont été placés.
Issue d’une famille nombreuse d’originemaghrébine, installée à Puteaux depuis des décennies, la jeune femme vit dans ce logement appartenant à son père avec ses deux aînés de 9 et 10 ans, des jumelles de 3 ans et demi et le petit dernier, âgé de 2 ans.
Depuis environ septmois, raconte le grand-père, la jeune mère est en instance de divorce. Mais son mari, parti vivre chez sa mère à une trentaine de kilomètres, refuse la procédure. Toujours selon le grand-père, lemari de sa fille, âgé de 50 ans, « déboule parfois à l’improviste dans leur maison pour voir les enfants et réclamer la carte bleue, qu’il utilise pour ses dépenses personnelles… » La jeune femme aurait déjà appelé la police pour intervenir lors de ces visites indésirables.
Outre ses déboires conjugaux, la maman cherche un logement plus grand : « Elle a fait une demande à la mairie de Puteaux et à la préfecture il ya troisouquatremois », indiqueencore le grand-père. Jamais sa fille ne l’a informé de ses intentions suicidaires, assure-t-il : « C’est les policiers qui m’ont dit qu’elle avait écrit quelque chose sur Internet. »

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Message  livaste Mar 23 Déc - 0:16

Sur Internet, la police traque ceux qui incitent au suicide

Agnès Leclair
10/12/2008 | Mise à jour : 08:16 |

Installés à Nanterre, les «cyberpatrouilleurs» de l'Office de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'informationet de la communication organisent une veille sur Internetpour lutter contre les contenus illicites.
Gendarmes et policiers peuvent intervenir dès le signalement de propos suicidaires en ligne.


Pour avoir fourni à une adolescente un mode d'emploi au suicide, un jeune internaute a été condamné lundi à quatre ans de prison, dont un ferme. Sa condamnation pour «non-assistance à personne en danger» par le tribunal correctionnel de Guingamp (Côtes-d'Armor) soulève à nouveau la question de la surveillance du mal-être adolescent sur la Toile. Néanmoins relaxé pour «provocation au suicide», le jeune homme avait rencontré l'adolescente en 2005 sur un forum de discussion avant d'échanger des courriels et des SMS. Il lui avait indiqué comment falsifier une ordonnance pour obtenir de la morphine. Elle lui avait communiqué la date de son passage à l'acte.

Empêcher ce genre de dérive, c'est une des missions des spécialistes de la «cyberveille». Gendarmes ou policiers peuvent en effet être amenés à intervenir dans le monde réel à la suite d'un signalement d'un pacte suicidaire ou d'une annonce d'un suicide dans le monde virtuel. «Depuis quelques années, nous avons pu empêcher plusieurs drames», raconte le commissaire divisionnaire Christian Aghroum, de l'OCLCTIC (Office de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication). Et ce grâce à la veille organisée par les policiers et gendarmes sur Internet, à la plate-forme nationale installée dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire à Nanterre qui reçoit les messages d'alertes des fournisseurs d'accès à Internet (FAI), ou via l'intervention des «cyberpatrouilleurs». «Nous ne ciblons pas les affaires de suicide en particulier mais il nous arrive d'intervenir à la suite de signalements» , commente Christian Aghroum.


Plusieurs drames évités

Ainsi, il y a quelques années, l'OCLCTIC est allé frapper à la porte d'un père de famille ayant annoncé dans un «chat» son intention de tuer sa famille puis de se donner la mort. Plus récemment, en Bretagne, deux adolescents en train de planifier un suicide sur un forum de discussion ont également reçu la visite des forces de l'ordre. Leurs adresses sont fournies par les FAI, priés d'apporter leur aide. Grâce à ces interventions, le pire a peut-être pu être évité. Mais encore faut-il pouvoir distinguer les propos désinvoltes des promesses alarmantes. «Mieux vaut rendre visite aux parents d'adolescents qui menacent de se suicider, même s'ils ne passeront pas à l'acte. Cela entraîne au moins une prise de conscience du problème», prône Christian Aghroum.

L'incitation au suicide ou la non-assistance en personne en danger ne sont pas des infractions spécifiques à Internet, rappelle un policier. Et, heureusement, le phénomène «suicide en ligne» n'a pas la même ampleur en France qu'au Japon. L'association de protection des mineurs contre les dangers du Net, Action Innocence, espère pour sa part que la condamnation à la prison du jeune internaute va inciter à une meilleure surveillance des forums de discussion. «Internet ne rend pas suicidaire, tempère Véronique Fima, directrice de l'association. Cela dit, les adolescents en souffrance ne trouvent pas forcément des bonnes réponses à leurs problèmes sur la Toile. Ils peuvent tomber sur des individus qui les confortent dans leur mal-être.»

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