La petite Jeanne était le visage du Téléthon en 2004 : ses parents abusés par un escroc

La petite Jeanne, de Lezennes, près de Villeneuve-d'Ascq, avait été le visage du Téléthon 2004. Depuis, la myopathie rend la fillette de plus en plus dépendante... et ses parents, déjà en grande souffrance, ont été victimes d'un escroc. Leur pétition, pour que la justice rouvre le dossier, a recueilli deux mille signatures. Six autres familles de la région sont concernées.

Sa jolie frimousse avait illuminé les affiches du Téléthon, il y a quatre ans. Jeanne Pelat souffre d'une myopathie dont le gène n'est pas identifié. La maladie ne cesse de gagner du terrain. La jeune fille (elle a aujourd'hui 12 ans) dépend de son entourage pour tous les gestes de la vie quotidienne. « Cela devenait impossible de la porter pour la coucher, ou pour aller dans la salle de bains », raconte Isabelle, sa maman.
Les parents font donc appel en janvier 2006 à une société spécialisée dans la médicalisation. Devis, acompte de 20 000 euros pour construire une chambre avec baignoire et lève-malade au rez-de-chaussée, créer une nouvelle entrée, élargir les portes, etc. Mais les travaux ne verront pas le jour. Et pour cause, l'entreprise est en cessation de paiement depuis décembre 2005.

« C'est écoeurant... »
« Nous avons découvert en mai que la société était en liquidation judiciaire depuis le 14 avril, raconte Mme Pelat. Nous avons donc porté plainte. Nous avions confiance en la justice, d'autant que le fait qu'il avait encaissé l'argent sur son compte personnel devait faciliter les choses. »
Alors, quand les Pelat apprennent, en juin 2008, que le substitut du procureur de Béthune a classé l'affaire sans suite, « c'est comme si un rouleau compresseur nous passait sur le corps ». À cette date, ils savent que six autres familles ont été victimes de la même société, des habitants de Jeumont, Cuincy, Somain, Sains-du-Nord, Beugnies. Cinq ont porté plainte. Classement sans suite pour tous.


Il faudra au couple encore du temps, de l'énergie, afin de trouver de nouveaux financements, car les travaux deviennent urgents. Mais aussi pour lancer une pétition pour que la justice rouvre le dossier. Elle a déjà recueilli deux mille signatures, qu'Isabelle Pelat est allée porter mardi à un collaborateur de Valérie Létard, secrétaire d'État à la Solidarité.