Le patron de Chrysler bientôt payé un dollar par an ?

Un dollar. Ce pourrait être bientôt, en tout et pour tout, le salaire annuel de Robert Nardelli, le PDG de Chrysler. Ce dernier a indiqué hier qu'il serait prêt à se contenter d'un salaire annuel d'un dollar, dans un contexte d'effort pour redresser sa société à court de liquidités.

Robert Nardelli s'exprimait lors d'une audition hier au Sénat américain. Comme les patrons de ses concurrents Ford et General Motors, il était venu plaider devant le Congrès en faveur d'un crédit-relais de 25 milliards de dollars pour sauver les trois grands constructeurs automobiles américains. L'homme fort de Chrysler pourrait néanmoins ne pas être le seul dans sa démarche. Son homologue de General Motors, Rick Wagoner, s'est dit «prêt à participer au sacrifice», en faisant toutefois remarquer qu'il avait déjà accepté de diviser par deux son salaire.

Les trois dirigeants des constructeurs avaient été interrogés par le sénateur démocrate du Montana, Jon Tester, sur cette question. Lequel avait rappelé le précédent de l'ancien PDG de Chrysler, Lee Iacocca, qui avait de lui-même proposé qu'on ne lui verse qu'un seul dollar de salaire annuel quand le groupe avait été renfloué en 1979 par les autorités. Seul le directeur général de Ford, Alan Mulally, s'est montré plus évasif sur la question, en soulignant qu'il ne s'agirait que d'un «geste symbolique». Il a plutôt mis l'accent sur les mesures de réduction générale des salaires et de suppression des primes.

«Je sais que c'est symbolique», a rétorqué le président démocrate de la Commission des affaires bancaires, Chris Dodd, mais «je crois qu'il est très important que vous compreniez la réaction du public à tout cela», a-t-il indiqué. Car il existe une «inquiétude des gens qui pensent» que les autorités «subventionnent» les salaires des dirigeants, a-t-il conclu.