Crise : les Français saluent le rôle de Sarkozy

Si l'opinion n'a pas encore le recul nécessaire pour apprécier l'efficacité de l'action de Nicolas Sarkozy face à la crise financière, elle apprécie la façon dont il gère cette période. C'est le principal enseignement du dernier sondage OpinonWay pour Le Figaro et LCI - première enquête d'opinion depuis la réunion des 15 chefs d'État et de gouvernement de la zone euro dimanche à Paris.

Les personnes interrogées sont 60 % à porter une appréciation favorable sur l'action du chef de l'État. 48 % de sondés jugent que Nicolas Sarkozy gère «assez bien» la tourmente des marchés, et 12 % qu'il la gère «très bien».

Seuls 39 % des sondés émettent un avis défavorable sur l'action de l'hôte de l'Élysée. Les personnes interrogées sont respectivement 27 % et 12 % à juger que le président de la République gère «assez mal» ou «très mal» la tempête actuelle. «On constate peu de nuances selon les catégories socioprofessionnelles», précise Bruno Jeanbart, directeur des études politiques d'OpinionWay.

L'appréciation positive portée sur l'action du chef de l'État dépasse les rangs de son électorat. Si 60 % des salariés du privé approuvent la ligne de conduite de Sarkozy, 55 % des salariés du public - traditionnellement en majorité à gauche - en font autant. Sur ce sujet, surtout, le président de la République bénéficie de la confiance de 69 % des électeurs bayrouistes de 2007, de 55 % des électeurs de Jean-Marie Le Pen et de 40 % de ceux qui ont voté Ségolène Royal.


«Important mais pas essentiel»

Les mesures annoncées le week-end dernier par les 27 dirigeants de l'Union européenne sont-elles imputables au premier chef à Sarkozy ? La réponse du panel est plus nuancée. Les sondés sont 49 % à juger que l'hôte de l'Élysée a eu un rôle «important mais pas essentiel», tandis que 18 % d'entre eux le tiennent pour «secondaire». Pour 32 % des personnes interrogées, le rôle de Nicolas Sarkozy a été « essentiel».

«Ceux des sondés qui sont convaincus que le président de la République a été une locomotive sont particulièrement sensibles à sa qualité de président en exercice de l'Union européenne, analyse Bruno Jeanbart. C'est une chance pour Nicolas Sarkozy d'affronter cette crise avec cette “double casquette”.»

L'appréciation portée sur le rôle moteur ou non de Sarkozy dans les décisions prises dimanche dernier par les pays membres de l'Eurogroupe dépend bien sûr de la sensibilité politique des sondés. Les personnes interrogées qui ont voté pour lui dès le premier tour de la présidentielle de 2007 sont 59 % à juger qu'il a été le chef d'orchestre de la riposte européenne à la tourmente des marchés. Et seuls 14 % des sondés qui ont accordé leur suffrage à Royal dès le premier tour de la présidentielle de 2007 sont du même avis.

Le caractère exceptionnel de la crise financière et de l'effondrement des Bourses dans le monde a évidemment éclipsé les autres sujets d'actualité cette semaine. Les personnes interrogées sont 60 % à y voir l'événement qui les a le plus marquées. Et 62 % des sondés ont commenté avec leur entourage l'adoption par l'Assemblée du plan gouvernemental d'urgence en faveur des banques.