Bourse : les Etats-Unis et l'Europe

Un mercredi bien sombre. Après un début de semaine positif, et parfois euphorique, les marchés financiers ont dévissé en Europe et aux Etats-Unis. A la Bourse de Paris, le CAC 40 chute de 6,82% à 3.381,07 points. En Allemagne, le Dax perd 6,49%. La baisse est encore plus importante à Londres, le Footsie-100 termine à -7,16% à 4.



Les menaces de récession, qui touchent non seulement les Etats-Unis mais d'autres pays notamment en Europe, ont plombé le moral des places boursières confrontées au risque de propagation de la crise à l'économie réelle.

L'Europe peaufine son plan de sauvetage

Alors que l'Union européenne tente de généraliser à ses membres le plan de crise conçu par l'Eurogroupe, les Etats-Unis, jugés responsables de la crise, sont plus que jamais montrés du doigt.
Mercredi matin, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le Premier ministre britannique Gordon Brown les ont exhortés à une plus grande coopération internationale pour surveiller le système financier après la crise. Cependant, dans la soirée, les dirigeants du G8 se sont prononcés, dans un communiqué commun, pour la tenue, dans «un avenir proche», d'un sommet consacré à la crise.



Décidés à agir groupés, les dirigeants de l'Union européenne sont réunis depuis 16 h 30 à Bruxelles ce mercredi pour deux jours au cours desquels ils vont tenter de généraliser aux 27 pays membres le plan d'aide massif aux banques de près de 2.000 milliards d'euros décidé dimanche par les 15 pays de la zone euro et le Royaume-Uni. Hormis quelques réserves de la République tchèque, le texte fait l'objet d'un «large consensus» et la nouvelle version devrait être avalisée sans difficultés jeudi matin, ont indiqué dans la soirée plusieurs sources diplomatiques.

Cellule de crise financière

Les Européens s'apprêtaient à entériner la création d'une «cellule de crise financière» regroupant les présidents de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission européenne, de l'Eurogroupe et du Conseil européen, selon un projet de déclaration dont l'AFP a obtenu copie.

La Commission européenne a proposé de relever de 20.000 à au moins 100.000 euros, d'ici un an, le montant minimum de garantie bancaire des particuliers dans l'UE. Cette proposition va au-delà de la garantie de 50.000 euros décidée la semaine dernière. Une semaine après la baisse concertée des taux de plusieurs grandes banques centrales, dont la Fed américaine et la BCE, la banque centrale norvégienne a abaissé à son tour son taux directeur d'un demi-point à 5,25%.

La crainte de la récession

Des deux côtés de l'Atlantique, le spectre de la récession cristallise désormais toutes les craintes: la reprise de l'économie américaine n'est pas pour «tout de suite», a averti le président de la Banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke.

Les signes de détérioration de la conjoncture qui se multiplient en Europe étaient aussi au menu du sommet de crise des dirigeants européens qui s'est ouvert mercredi pour deux jours à Bruxelles. L'économie allemande, la première d'Europe, est «au bord de la récession», selon les instituts allemands de conjoncture, et l'Irlande y est déjà. De son côté, le Premier ministre français François Fillon a évoqué mercredi une crise «profonde» et «exceptionnelle». Il a avoué craindre «une panne de croissance» pour la France en 2009, avec des «conséquences» sur l'emploi.

Autre signe d'un ralentissement de l'économie: la nouvelle baisse des cours du pétrole, le baril est retombé autour de 75 dollars mercredi à New York.