L'approche des élections limite la marge de manœuvre de Berlin
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L'approche des élections limite la marge de manœuvre de Berlin
LE MONDE | 04.10.08 | 11h05 BERLIN, CORRESPONDANCE
Marie de Vergès
Angela Merkel a répondu "présente" au mini-sommet convoqué à Paris par Nicolas Sarkozy. Mais à l'heure où les Européens du G8 tentent d'élaborer une réponse commune à la crise, la chancelière allemande chrétienne-démocrate semble disposer d'une marge de manœuvre limitée, freinée par le contexte politique outre-Rhin.
Un an, tout juste, sépare l'Allemagne des prochaines élections législatives et les deux grands partis du gouvernement de coalition, les Unions chrétiennes CDU-CSU et le Parti social-démocrate (SPD), se trouvent dans une situation délicate : il y a une semaine, un scrutin régional en Bavière s'est soldé par une défaite historique pour l'Union chrétienne-sociale (CSU), petite sœur bavaroise de la CDU, et un échec cuisant pour le SPD.
La glissade de la CSU compromet la réélection de Mme Merkel et fait planer la menace d'une nouvelle grande coalition avec le SPD. Cette perspective alimente les tensions entre les deux partis, partenaires contraints du gouvernement. La situation avait commencé à se détériorer début septembre avec la désignation du vice-chancelier et ministre des affaires étrangères, Franz-Walter Steinmeier, comme candidat des sociaux-démocrates pour les législatives. Cette nomination met Mme Merkel en compétition directe avec le numéro deux de son gouvernement. Au risque de sérieusement ralentir le rythme des réformes.
Dans la perspective des élections, l'Allemagne n'est pas prête à tous les compromis avec ses partenaires européens. Elle l'a fait comprendre en "torpillant" mercredi soir l'idée d'un plan Paulson à l'européenne avant même que celui-ci soit officiellement acté. En vertu du principe de subsidiarité, Berlin estime que le contribuable allemand n'a pas à assumer les bêtises des banques françaises ou italiennes.
Après le plan de sauvetage de 35 milliards d'euros accordé à la banque Hypo Real Estate, le gouvernement craint déjà de ne pouvoir tenir son objectif d'un budget fédéral équilibré en 2011. La consolidation des finances publiques a pourtant été érigée en priorité de la coalition. Engagées dans la précampagne, ni la droite ni la gauche n'entendent la remettre en question.
"NOUS DEVONS AGIR"
Le calendrier électoral allemand pèse sur d'autres dossiers communautaires : Berlin mène par exemple la fronde contre le paquet législatif qui doit permettre à l'UE de respecter ses engagements en matière de réduction d'émissions de CO2. Des engagements pris par les chefs d'Etat et de gouvernement en mars 2007 sous la houlette de… Mme Merkel, devenue au fil des mois particulièrement sensible aux arguments des industriels.
Pour autant, face à la crise financière, l'Allemagne n'entend pas rester les bras croisés. Les dirigeants allemands y voient d'ailleurs l'occasion de plaider à nouveau pour plus de régulation sur les marchés financiers. "Maintenant, nous devons agir et non plus attendre. Nous devons mieux définir les règles du jeu des marchés", a exhorté vendredi Jürgen Rüttgers, ministre président du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et l'un des hommes forts de la CDU. La revendication n'est pas nouvelle : lors de la présidence allemande du G8 en 2007, Mme Merkel avait réclamé davantage de transparence dans les opérations financières, chez les agences de notation et les fonds d'investissement.
Marie de Vergès
Re: L'approche des élections limite la marge de manœuvre de Berlin
Mme Merkel avait réclamé davantage de transparence dans les opérations financières, chez les agences de notation et les fonds d'investissement.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fonds_souverainDe même, le gouvernement allemand envisage de prendre des mesures pour réduire les rachats potentiels par des fonds souverains en imposant une autorisation délivrée par l'administration fédérale dès lors qu'un fonds dépasse 25 % du capital d'une entreprise locale. Cette mesure protectionniste est cependant fortement critiquée par le FDP, principal parti d'opposition et la plupart des milieux financiers. Pareillement, Steffen Kern, responsable de la politique des marchés financiers internationaux à la Deutsche Bank, considère que « Le protectionnisme n'est pas un bon outil politique. [..]. Trop de responsables occidentaux voient ces fonds occidentaux ou asiatiques comme des menaces alors qu'ils peuvent représenter un afflux important de capitaux frais »
le problème n'est pas tant les fonds occidentaux mais...orientaux !
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