Un Allemand sur 4 est nostalgique du Mur de Berlin

ALLEMAGNE
Un Allemand sur 4 est nostalgique du Mur de Berlin
NOUVELOBS.COM | 15.03.2010 | 13:09

Effet de la crise ou pas, selon un sondage, 80% des Allemands verraient d'un bon œil la vie sous un régime socialiste.

Selon un sondage publié lundi 15 mars par le quotidien populaire Bild, que l'on se trouve à l'ouest ou à l'est de la frontière qui séparait la RFA de la RDA jusqu'en 1990, 23% et 24% des personnes interrogées regrettent la disparition du Mur de Berlin. Ils sont même 16% à l'ouest et 15% à l'est à considérer que "rien de mieux ne pourrait arriver".

5000 euros le vote

Quelque 80% des 1.001 personnes interrogées par l'institut Emnid accepteraient de vivre dans un régime socialiste, tant qu'on leur assure "un emploi, la solidarité et la sécurité". Même à l'ouest, ils sont 72% à envisager favorablement la vie sous le socialisme. La "liberté" ne constitue un but politique important que pour 28% des sondés à l'est et 42% à l'ouest. En outre, une personne sur sept à l'est et une sur douze à l'ouest se dit prête à "vendre" son vote à n'importe quel parti pour 5.000 euros.
Ce sondage a été réalisé dans le cadre de la diffusion lundi soir de la première partie d'un téléfilm d'anticipation en deux épisodes, où l'Allemagne est sur le point d'être à nouveau coupée en deux, à la suite d'une attaque terroriste qui provoque des affrontements entre partisans de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite.

(Nouvelobs.com)

voilà qui est surprenant !

Surprenant du côté des allemands de l'ouest mais beaucoup mois pour ceux de l'Est ... c'est moint de vue et mon vécu qui me fait penser cet état de fait !

je pensais effectivement aux Allemands de l'est .

Il y a beaucoup de choses qui peuvent expliquer cela, à commencer par une réunification bâclée par les autorités ouest-allemandes (en gros, la réunification peut s'assimiler à une annexion pure et simple), ce qui a empêché une intégration convenable des habitants de l'ex-RDA...
Viennent s'ajouter à cela des problèmes socio-économiques aigus, qui perdurent encore aujourd'hui. Et là encore, on peut remettre en question la politique économique mise en place au moment de la réunification par le gouvernement Kohl...

j'ai eu l'occasion de discuter avec des Allemands qui viennent nombreux chez nous , il apparaît que la condition de vie des Allemands n'est pas aussi idyllique que les médias ont voulu nous le faire croire en nous donnant l'Allemagne comme exemple .Certes , certains salaires ( qualifiés ) sont plus élevés que les salaires français , mais il existe aussi une nette différence quant à l'aide apportée aux plus pauvres .
On nous a parlé des chiffres du chômage , en oubliant de préciser que s'ils ont moins de chômeurs , il faut entendre moins de chômeurs indemnisés puisque ils ont fait une sorte d erépartition du travail , en diminuant le nombre d'heures travaillées et payées de beaucoup de salariés .
mais j'essaie de trouver des précisions sur leur système de sécurité sociale ,j'ai l'impression à travers mes lectures , qu'il est moins généreux que le notre quant à la prise en charge des hospitalisations et remboursements .

Beaucoup moins généreux, ça c'est sûr. En Allemagne, c'est le dogme du saint libéralisme qui domine encore, parce qu'il est considéré comme le fondement de la réussite économique de la RFA après la guerre. Le "social" de l'économie "sociale" de marché, principe économique fondateur de la RFA, est de moins en moins présent avec depuis les foutues réformes introduites par le SPD de Schröder: entre autres boulots à 1 euro de l'heure (sympa non?) , une politique de déremboursement drastique pour les soins (salauds de malades!), et autres joyeusetés.
Le comble du comble, c'est qu'un des principes les plus importants de l'économie allemande, la négociation des salaires par branche (en gros patrons et syndicats négocient et fixent les salaires minimum) se retourne aujourd'hui contre l'intention première de son inventeur: toutes les crises sont bonnes pour imposer aux salariés des salaires scandaleusement bas. Les tentatives d'imposer un salaire minimum pour les employés de la Poste ont échoué, alors que ces pauvres gens touchent parfois moins de 1000 euros par mois (je crois que la moyenne c'est 900 euros). Certains ont parlé à ce moment-là de socialisme (dans le sens communisme quoi...) . La mesure avait quand même été introduite, mais ensuite invalidée par les tribunaux.
Mais tout cela ne concerne pas spécifiquement les Länder de l'Est, ou plutôt ils ont d'autres problèmes en plus de cela. Parce que devine quoi? Les Allemands de l'Est travaillent plus et leurs salaires sont inférieurs à ceux des Allemands de l'Ouest. Les grands groupes trouvent que l'Allemagne de l'Est est super compétitive et payent ceux qu'ils embauchent au lance pierre mais y'a toujours un chômage deux fois supérieur à celui de l'Ouest.
Que du bonheur, et en plus les Allemands de l'Est se font insulter. Tu m'étonnes qu'ils puissent en avoir marre...

livaste a écrit:j'ai eu l'occasion de discuter avec des Allemands qui viennent nombreux chez nous , il apparaît que la condition de vie des Allemands n'est pas aussi idyllique que les médias ont voulu nous le faire croire en nous donnant l'Allemagne comme exemple .Certes , certains salaires ( qualifiés ) sont plus élevés que les salaires français , mais il existe aussi une nette différence quant à l'aide apportée aux plus pauvres .
On nous a parlé des chiffres du chômage , en oubliant de préciser que s'ils ont moins de chômeurs , il faut entendre moins de chômeurs indemnisés puisque ils ont fait une sorte d erépartition du travail , en diminuant le nombre d'heures travaillées et payées de beaucoup de salariés .
mais j'essaie de trouver des précisions sur leur système de sécurité sociale ,j'ai l'impression à travers mes lectures , qu'il est moins généreux que le notre quant à la prise en charge des hospitalisations et remboursements .

l'Autriche , les Pays-bas sont des adeptes des temps partiels.... d'où les chiffres bas du chômage chez eux.

C'est le but, mais en Allemagne, ces mesures-là ne sont que provisoires, le Kurzarbeit comme ils disent, aurait permis de sauver bien des emplois menacés par la crise...

Aurélie a écrit:C'est le but, mais en Allemagne, ces mesures-là ne sont que provisoires, le Kurzarbeit comme ils disent, aurait permis de sauver bien des emplois menacés par la crise...

il est préférable de garder une main d'oeuvre qualifiée même en "veille" que de licencier et, après la crise devoir réinvestir dans la formation des salariés ....et perdre un savoir-faire , les compétences , l'expérience.

Voilà, ici je crois que c'est plutôt cela le but que d'enjoliver les chiffres du chômage. Par contre, il y a beaucoup d'autres choses qui ne vont pas en Allemagne au sujet de l'emploi ou du social...