Les deux morts de Matignon : un drame familial

Hier, les gendarmes poursuivaient leurs investigations dans la maison, située dans un hameau. Le maire récemment élu de Matignon et son épouse devaient prochainement emménager dans le bourg. : Jérôme Fouquet

Les enquêteurs sont formels, le maire de Matignon (Côtes-d'Armor) a tué sa femme puis s'est suicidé. Les causes du drame restent inconnues.
DINAN. - « Les dernières constatations confortent la thèse du drame familial, il n'y a eu aucune intervention d'un tiers, » a affirmé Éric Bouillard, le procureur de la République de Dinan, hier, en fin d'après-midi. Patrick Dessauvages, le nouveau maire de Matignon, 61 ans, a tué son épouse Marie, 63 ans, avec « un objet tranchant » avant de se noyer dans sa baignoire. Il est également établi que l'élu a noyé les douze chiens pékinois du couple, après la mort de sa femme. Les cadavres des chiens, qu'elle présentait régulièrement à des concours, ont été retrouvés à proximité de son corps, dans la maison.

Rien n'indique la préméditation

« Il y a des traces de luttes très violentes à plusieurs endroits de la maison. Mme Dessauvages a été frappée à plusieurs reprises. Et il semble que Patrick Dessauvages se soit infligé des blessures à l'arme blanche avant de mettre fin à ses jours. »

L'enquête ne peut actuellement déterminer avec certitude le moment du drame. « Cela s'est passé entre mercredi matin et jeudi matin, rajoute le procureur. Les analyses n'indiquent pas encore le laps de temps entre la mort de Mme Dessauvages et celle de son époux. » Des minutes, des heures ?

Pas de piste sur les raisons de l'homicide et du suicide, affirme le procureur de la République. « Nous ne connaissons pas les motivations de M. Dessauvages. Il n'avait aucun antécédent psychiatrique connu. Et, selon l'enquête de proximité, le couple s'entendait très bien, n'avait pas de problèmes particuliers. M. Dessauvages a laissé un message sur une ardoise, indiquant seulement qu'il allait rejoindre sa femme. Rien n'indique que son acte ait été prémédité. »

Le drame avait été découvert, mercredi, à 12 h 45. La secrétaire de la mairie de Matignon et la factrice, (par ailleurs conseillère municipale dans la majorité), inquiètes de l'absence du maire, avaient décidé de se rendre ensemble au domicile du couple. Après la macabre découverte, très choquées, elles avaient immédiatement alerté la gendarmerie : « Ce que nous avons vu est trop terrible, cela ne se décrit pas. » « Certains éléments ne seront pas dévoilés, reconnaît Éric Bouillard. Pour préserver les proches du couple, particulièrement leur fille et leurs trois petits-enfants. »