Le Rubicon de Bayrou

Décidément, il va falloir s'habituer à l'idée que François Bayrou est un homme de gauche. Ancien ministre UDF et ancien admirateur d'Édouard Balladur, qui fut le mentor de Nicolas Sarkozy, le président du MoDem a lancé dimanche un vibrant appel «antisarkozyste» aux socialistes : «Nous aurons besoin les uns des autres en 2012.»

L'homme ne doute de rien : c'est son charme et sa faiblesse. Son charme parce qu'après tout, au pays de Cyrano, on aime bien les bretteurs et les «grands riposteurs du tac au tac». Sa faiblesse parce que, jusqu'à preuve du contraire, son affaire paraît mal engagée.

D'abord, François Bayrou aura du mal à se défendre dans le procès en opportunisme qu'on lui fait à droite comme à gauche. Il n'est ni tout à fait de droite ni tout à fait de gauche. Soit. Mais d'autres que lui, ces trente dernières années, se sont essayés à cette posture, jamais pour leur bien. Il vous cite le de Gaulle de 1944 ou celui de 1958, mais ce n'est pas faire de l'anti-bayrouisme primaire que de prétendre que l'époque n'est plus la même. Quoi qu'il en dise, la patrie n'est pas en danger.

Ensuite, quand on lance un appel aux socialistes, il est raisonnable de se demander ce que les intéressés en pensent. Or la déshérence idéologique dans laquelle ils se trouvent ne les empêche pas d'être un peu clairvoyants. Dans la grande partie de bonneteau qu'il propose au PS, François Bayrou trouvera toujours quelqu'un de plus à gauche que lui, qui le lui fera remarquer. Il suffit de voir les réactions que provoque la question des relations avec le MoDem dans les débats internes au PS. Ce sera sans doute l'un des enjeux du congrès de Reims : qui tient François Bayrou pour un homme fréquentable sera suspecté de dérive droitière, qui se pince le nez en prononçant son nom sera applaudi par les militants. Parce qu'on ne voit pas pourquoi un parti toujours convalescent viendrait se jeter dans les bras d'un homme dont la culture lui est étrangère. François Bayrou sait tout cela, mais il s'en moque, parce qu'il pense que le PS, dans l'état où il est, n'aura pas le choix. Oubliant au passage que les socialistes, majoritaires dans les Régions, les grandes villes et les conseils régionaux, pourront lui dire à tout moment : «Le MoDem, combien de divisions ?»

Enfin, avec son «appel du 7 septembre», François Bayrou se coupe un peu plus de cette droite dont il est issu et qui, de longue date, s'est lassée de sa stratégie personnelle. Cette droite-là ne tient pas Nicolas Sarkozy pour «un ennemi de la République». Elle se contente d'attendre ce que la politique engagée l'an dernier va donner et, malgré des réserves, se félicite de constater que le mouvement général correspond à ce qu'elle a toujours défendu. Bref, elle ne suit pas François Bayrou dans ses indignations et ses stratagèmes.

Il reste donc là, tout seul, au milieu, penchant un peu plus vers la gauche que vers la droite, déjà prêt pour 2012, sans doute aussi pour 2017. Peu lui importe, il est persuadé que l'avenir lui donnera raison. Mais souvent, l'avenir dure longtemps…

Si le ps ne veut pas de lui comme leader charismatique , il le tendra ce poing , et tentera de prendre le leadership du pc !!!!!!!!!

[b]"Encore un effort pour être de gauche!" C'est en substance le message adressé à François Bayrou par le PS, qui continue de privilégier le rassemblement de la gauche, aux dépens d'une alliance avec le MoDem, même si certains de ses responsables sont plus nuancés.

Sans surprise, les socialistes n'ont pas saisi au bond la balle envoyée dans leur camp par le député béarnais le week-end dernier. Le président du MoDem, qui aspire à être le pivot de l'opposition à Nicolas Sarkozy, a appelé les socialistes, sans les nommer, à se rassembler avec lui pour réussir l'"alternance" en 2012.


François Bayrou remue ainsi le couteau dans les plaies socialistes, la question des alliances étant l'un des ferments des divisions du PS. Elle sera d'ailleurs à nouveau sur la table au congrès de Reims en novembre.

Le leader centriste a exploité aussitôt des déclarations de l'eurodéputé PS Vincent Peillon, l'un des "lieutenants" de Ségolène Royal. "Il faudra bien entrer dans un débat sincère qui pourrait à terme déboucher sur un contrat de gouvernement", avait affirmé vendredi M. Peillon.

Un rendez-vous nocturne entre l'ex-candidate PS à l'Elysée, à l'origine de cette initiative, et François Bayrou, avait capoté entre les deux tours de la présidentielle.

La révélation de cet épisode - "à l'opposé de la délibération collective" nécessaire sur un tel sujet, a glissé Lionel Jospin il y a dix jours - avait laissé pantois les dirigeants PS.





Le temps est loin où, alors en concurrence pour l'Elysée, le PS classait invariablement M. Bayrou "à droite".

Le président du Mouvement Démocrate (MoDem), François Bayrou, a indiqué lundi qu'il voterait le texte sur le RSA (Revenu de solidarité active) même s'il commence à ressembler à "une usine à gaz", mais pas son financement qui constitue "une terrible injustice".

Concernant le RSA, "si l'idée est maintenue et si elle est juste, je le voterai", a indiqué M. Bayrou sur RMC, regrettant qu'aujourd'hui "on s'approche beaucoup d'une usine à gaz" alors qu'"au départ c'était une idée toute simple".

"Le financement c'est autre chose. Je ne donnerai pas ma voix à un financement qui ciblerait les classes moyennes et exonèrerait les plus fortunés. C'est niet! Pour moi c'est quelque chose d'inacceptable", a-t-il lancé. "Naturellement, le PS a applaudi" au principe de taxer le capital "mais ce n'est pas parce que le PS applaudit que c'est juste", a ajouté le député des Pyrénées-Atlantiques.







Il a souligné que "les classes moyennes vont porter toute la charge" du financement alors que "les 300.000 foyers les plus fortunés du pays, eux, vont être mis à l'abri", grâce au bouclier fiscal. "Je ne comprends même pas ce qui, dans l'esprit du gouvernement, peut les amener à faire ça. Ils ne se rendent pas compte que c'est une terrible injustice", a conclu le leader centriste.

Opinion partagée par le député UMP du Morbihan François Goulard qui a déclaré lundi qu'il voterait pour le RSA mais contre "ses modalités de financement" qui "pénalisent les épargnants petits et moyens".

"Je voterai pour le RSA en tant que dispositif social" mais, "en l'état actuel des choses, je voterai contre ses modalités de financement parce qu'elles pénalisent les épargnants petits, moyens et ne touchent pas les épargnants les plus aisés" bénéficiant du bouclier fiscal, a déclaré M. Goulard sur France Info.

Il y a dans le mode de financement de cette mesure "une profonde anomalie, et puis moi je suis contre la hausse des impôts", a-t-il ajouté.

Selon M. Goulard, "c'est dans la réduction de la dépense publique qu'on doit chercher des solutions" pour financer le RSA. Dernière mise à jour le: Lundi 8 Septembre 2008, 17:19