DIPLOMATIE CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS À PARIS

La conférence annuelle, à Paris, des ambassadeurs français a été en partie consacrée, jeudi 28 août, à la présentation d'un nouveau plan de réforme du Quai d'Orsay, axé sur l'idée que la France doit mieux adapter son réseau diplomatique à la "mondialisation". L'une des innovations est la création d'une direction générale consacrée aux enjeux "globaux", qui regrouperait des spécialistes de questions transversales (l'énergie, les matières premières, la santé, la démographie, le développement sont mentionnés comme des thèmes centraux).


Une cellule de crise permanente est par ailleurs opérationnelle depuis le mois de juillet. Il est prévu en outre que les capacités de prospective et d'analyse soient renforcées.

Ces changements ont été voulus par l'équipe de Nicolas Sarkozy et celle de son ministre des affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner. Ils ont fait l'objet de longues analyses dans le Livre blanc intitulé La France et l'Europe dans le monde, remis en juillet à M. Kouchner par une commission coprésidée par Alain Juppé et Louis Schweitzer.

L'un des débats qui ont animé cette commission portait sur la question de savoir s'il fallait préserver ou non "l'universalité" du réseau diplomatique français dans le monde, le deuxième après celui des Etats-Unis.

La réponse a été tranchée par une sorte de compromis : "l'universalité" est maintenue, mais avec un fort allégement de certaines ambassades. Trois catégories sont créées : les ambassades "polyvalentes" opérant avec toute la gamme des compétences (une trentaine), les ambassades consacrées à des "missions prioritaires" (une centaine), et des "postes de présence diplomatique" à effectifs très réduits devant assumer une fonction de "veille" et orientés vers la "diplomatie d'influence" (une trentaine).
Ces postes seraient confiés de préférence à de jeunes diplomates. Le Livre blanc a recommandé qu'au terme d'une période d'évaluation, si cette formule des ambassades à missions simplifiées ne s'avère pas "concluante, la fermeture de nos postes dans les pays où une présence permanente présente le plus faible intérêt pour la France devra être à nouveau envisagée".

La France dispose dans le monde de 158 ambassades et de 17 représentations auprès d'organisations internationales. Depuis dix ans, les effectifs du ministère des affaires étrangères ont été réduits de 11 %.

La réforme du "Quai" prévoit de promouvoir et de rémunérer des diplomates "au mérite", et de favoriser une féminisation du corps des ambassadeurs.