La menace de la "pasionara" d'Al-Qaïda contre la France

Dans une interview au Parisien, Fatiha Mejjati affirme que la politique de Sarkozy a transformé la France en cible pour le réseau lié à ben Laden.
La menace intervient à la veille de la visite de Pervez Musharraf, le président pakistanais, à Paris.
- le 21/01/2008 - 11h58
"Le sanctuaire français n'existe plus. La politique étrangère de la France s'aligne sur celle des Etats-Unis. La France ne sera donc plus épargnée". Interrogée par Le Parisien au Maroc où elle vit en résidence surveillée, Fatiha Mejjati, surnommée "la veuve noire" d'Al-Qaïda, lance une menace sans ambiguïtés contre la France.

Aujourd'hui âgéede 47 ans, Fatiha Mejjati avait vécu une vie libérée d'étudiante marocaine jusqu'à la première Guerre du Golfe. C'est à ce moment qu'elle bascule dans l'islamisme radical. Elle rencontre notamment Karim Mejjati, avec qui elle vivra un temps en Afghanistan lors de la domination des talibans. Fondateur du Groupe islamique marocain combattant, lié à ben Laden, Karim Mejjati est soupçonné d'être le cerveau des attentats du 11 mars 2004 à Madrid. Il fut abattu en Arabie saoudite en avril 2005. Depuis, Fatiha Mejjati est devenue l'"égérie" de Al-Qaïda. Ses dires, quoique outranciers, sont à prendre au sérieux selon plusieurs experts de la lutte anti-terroriste.

Dans son interview au Parisien, Fatiha Mejjati explique que la France était auparavant à l'abri des attentats en raison de la politique pro-arabe de Jacques Chirac. La tendance se serait inversée depuis la prise de fonctions de Nicolas Sarkozy. "Le voyage de votre président à Kaboul a provoqué un déclic", lance-t-elle. "Quand Sarkozy va en Arabie saoudite (ndlr : régime qu'elle considère comme impie), c'est pour vendre des armes contre les musulmans". Cette politique vous expose dangereusement alors que vous pourriez vivre en paix. Que la France s'occupe de la France", assène-t-elle.