des ex jeunes délinquants

Le hold-up d'une agence havraise du Crédit Mutuel le 8 juillet 2008 a connu son épilogue judiciaire, lundi soir, devant le tribunal correctionnel du Havre. Zabrahil Konate, 26 ans, et Abou Hane, 21 ans, sont condamnés à quatre ans de prison ferme. Julien Lefebvre, 23 ans, écope de deux ans de prison ferme. Tous les trois sont maintenus en détention.
Abou et Julien ont été interpellés dans les minutes suivant ce braquage sans arme exhibée. Zabrahil est passé entre les mailles du filet, avant d'être placé en garde à vue quelques jours plus tard. Dans le box, ce jeune homme déjà condamné en mai à un an et demi de prison ferme pour trafic d'héroïne, continue de nier toute implication dans l'attaque. Il avait adopté la même stratégie après la découverte d'1,3 kg d'héroïne dans la voiture interceptée à la frontière belge.
Pourtant, « on a rarement un dossier d'instruction avec autant de preuves ! » observe le président. Parmi un large faisceau d'indices figurent les images enregistrées sur la vidéosurveillance d'un bus. Les réquisitions téléphoniques révèlent aussi les nombreuses communications échangées entre les prévenus.
Abou et Hane, pris la main dans le sac, ne peuvent nier. Leur gourmandise financière leur a été fatale : « Leur sac de sport pesait environ 70 kg », résume le procureur. Ils le traînaient dans une rue adjacente quand la police a surgi. Les 14 000 € de billets et surtout de pièces étaient au-dessus de leurs forces.
Juste après son arrestation, Zabrahil, usuellement appelé Djiby, son deuxième prénom, a nié être monté dans le bus. Il justifie ce mensonge : « Entre-temps, j'ai appris qu'ils avaient été arrêtés. J'avais peur d'être soupçonné, alors que j'allais juste voir un copain ce matin-là. »
Le procureur l'interroge : « Pourquoi au début déclarez-vous que vous ne connaissez pas Hane et Lefebvre ? » « Je les connais vite fait ! » réplique Zabrahil. « Est-ce qu'on appelle à 6 heures du matin des personnes que l'on connaît vite fait, comme vous dites ? » « C'est eux qui l'ont appelé ! » bondit son avocate, Me Lemmonier. Le procureur se confond en excuses, ironiquement. Zabrahil, imperturbable, avance une explication : « C'est une fausse touche ! » Il a réponse à tout mais n'a pas convaincu les juges.