procès de la Formation professionnelle

Chefs d'entreprise, gérants ou dirigeants et salariés de l'Opcareg, le plus gros organisme de formation professionnelle francilien, viennent d'être renvoyés au tribunal. Ce dossier relance le débat sur la gestion de l'argent de la formation.

ONZE MILLIONS d'euros d'argent public détournés sur deux années, en 2000 et 2001, et vingt et une personnes renvoyées en correctionnelle. Des dizaines d'entreprises impliquées. Le scandale sans précédent dans le petit milieu de la formation professionnelle vient de connaître une étape judiciaire importante.


Six ans après avoir été dévoilée, l'affaire de l'Opcareg Ile-de-France - ce très gros collecteur francilien(1) compte 6 650 entreprises adhérentes - rebondit : le 22 mai, selon nos informations, le vice-président chargé de l'instruction au tribunal de grande instance de Paris, Roger Le Loire, a renvoyé 21 des 25 mis en examen devant le tribunal, dans cette affaire requalifiée en « escroquerie en bande organisée » et « abus de biens sociaux » dans laquelle sont impliqués chefs d'entreprise, gérants de société, salariés d'organismes de formation professionnelle ou informaticiens.

En attendant le procès, douze personnes restent placées sous contrôle judiciaire, dont Olivier David, l'ancien directeur de l'ARFP(2), le bras armé de l'Opcareg en matière de gestion. Ainsi prend fin une longue instruction, au cours de laquelle avait été entendu, comme témoin assisté, Philippe Chodron de Courcel, le cousin de Bernadette Chirac, à l'époque des faits élu du Medef Paris et président de l'ARFP.

« Reversement volontaire »

Le mécanisme de cette escroquerie à vaste échelle était aussi simple qu'efficace : main dans la main avec des salariés complices de l'Opcareg-ARFP, des chefs d'entreprise demandaient que leurs sociétés bénéficient de formations, tandis que les organismes chargés d'effectuer ces formations, eux, certifiaient les avoir faites. Imparable : si, en 1997, l'Opcareg a formé 128 tuteurs, ce chiffre a bondi à 6 517 en 2000 et à... 19 000 en 2001. Dans son ordonnance de renvoi, le juge décrit par le menu les sommes perçues par les unes ou les autres des sociétés bénéficiant des formations : plus de 1,4 million de francs en 2000 et 2001 pour DF France ; 1,2 million pour Dominfo etc.

Après avoir encaissé leurs subventions, les entreprises en réallouaient une partie à l'Opcareg, sous forme de « reversement volontaire ». Une autre partie - entre 20 et 30 % des sommes perçues en espèces, selon les témoignages - revenait soit à l'un des cadres dirigeants de l'ARFP, Paul Cohen, ou bien à Didier Vastra, un dirigeant de sociétés. Ce dernier apparaît comme la pièce maîtresse de la fraude. Contacté hier, son avocat, Me Jean-Dominique Leboucher promet « un procès au cours duquel sera relancé le débat sur la manière dont les partenaires sociaux gèrent les organismes de formation ». Me Jean-Gilles Halimi, le défenseur de Paul Cohen, souligne que si son client a été « l'un des seuls à faire de la détention dans cette affaire, il n'entend pas porter le chapeau ». Aucun des deux conseils ne fera a priori appel de l'ordonnance.

(1) Rebaptisé Opcalia, cet organisme interprofessionnel a collecté 89 M€ en 2006, et formé 60 000 salariés. (2) ARFP : Association régionale de la formation professionnelle.

Pastaga a écrit:Le contenu des concours est très critiquable pour certains, mais le principe de base est juste.

Pour ce qui est du concours que je passe cette année, l'agrégation de sciences physiques, je le trouve bien adapté.