La pénurie de carburant pourrait s'étendre à toute la Corse

Une réunion de négociation se tiendra mercredi à Ajaccio pour tenter de mettre un terme au conflit, a indiqué mardi le Syndicat des travailleurs corses (STC) après avoir rencontré le préfet de région. "Le préfet a usé de son pouvoir pour faire venir Total (propriétaire des deux dépôts de carburant de l'île) à la table des négociations", a précisé de son côté Étienne Santucci, responsable du STC à Ajaccio, à l'issue d'une rencontre avec le préfet de Corse Stéphane Bouillon. "Le préavis de grève déposé pour le dépôt de carburant de Lucciana (sud de Bastia) est maintenu, les chauffeurs (des camions-citernes) vont se réunir mardi soir avec les employés du dépôt pour décider de l'attitude à adopter", a-t-il précisé.

À l'origine de ce nouveau conflit social, la mutation d'un employé du dépôt d'Ajaccio à Dijon. "Qu'il n'y ait qu'un seul salarié concerné ne change rien, nous n'allons pas le laisser tomber", a affirmé le STC, dont le principal cheval de bataille est de promouvoir le droit des Corses à travailler au pays. En outre, en signe de solidarité, le mouvement est également suivi par les conducteurs des camions-citernes qui refusent de charger et de livrer le carburant aux stations-service.

Ainsi, en Corse-du-Sud, toutes les cuves des stations sont à sec, à l'exception d'une. Les grévistes présents devant les grilles du dépôt ont accepté lundi de laisser passer un camion de livraison afin de pouvoir alimenter les véhicules des services de secours et d'urgence. La pénurie affecte particulièrement les habitants des villages où les camions de livraison commencent à ne plus pouvoir se rendre et où les infirmières n'effectuent plus que les visites indispensables. À Ajaccio, les services de transports en commun sont également menacés d'immobilisme car certains employés, qui utilisent leur voiture pour se rendre à leur travail, ne peuvent plus assurer leur service.