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"Sarkozy sait écouter les angoisses des Français"

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Message  Invité Dim 15 Fév - 20:55

"Sarkozy sait écouter les angoisses des Français"

Personne n'en dit du mal. Lui n'en dit pas non plus des autres... A 68 ans, Raymond Soubie, le conseiller du président, chargé du social, est devenu un intouchable de la République, qu'il a commencé de servir en 1964. Au début du quinquennat, il était là pour acclimater la rudesse des promesses de Nicolas Sarkozy aux susceptibilités syndicales. Il a porté toutes les réformes : service minimum, régimes spéciaux de retraite, temps de travail, etc. Avec la crise, son rôle a changé : désormais, il lui faut empêcher la Cocotte-Minute d'exploser. Homme aux multiples vies, passé du public au privé et vice versa, Soubie est d'une espèce rare : lui qui a fait fortune connaît par coeur les rites désuets de la démocratie sociale française. A la fois profondément libéral dans ses convictions et très social dans sa méthode. Sa parole est peu fréquente, souvent mesurée. Toujours contrôlée.



Quand vous préparez une émission comme celle du5 février, prévenez-vous les syndicats de ce que Nicolas Sarkozy va annoncer ?


Je suis en relation permanente avec eux et je les interroge sur leurs analyses et leurs propositions. La réunion du 18 février était, dans son principe, prévue de longue date, et j'en parlais avec eux depuis des semaines. Dans les heures qui ont précédé l'émission, ces échanges ont continué. Ils n'ont donc pas été totalement surpris par les propos du président ! Les syndicats ont deux missions : la négociation et la protestation, légitime dans une démocratie. Notre objectif n'est pas tant d'empêcher les manifestations - même s'il vaudrait mieux s'en passer - que d'apporter des solutions concrètes aux Français par un dialogue permanent et constructif avec les partenaires sociaux. La rencontre du 18 février sera donc suivie par d'autres. De même, il y aura de nouvelles mobilisations, après celle du 29 janvier, après tout compréhensibles dans la situation d'inquiétude actuelle.


Entre ce jour-là et le 5 février, y a-t-il eu des contacts personnels entre le président et les syndicats ?


Non, mais le président les avait reçus à trois reprises depuis début décembre. De manière générale, chaque rencontre fait l'objet d'un communiqué, préparé à l'avance, et soumis pour approbation à chaque partenaire. J'ai institué cette pratique, claire et nette, afin qu'ils sachent qu'ils ne seront jamais pris en traîtres.

Vous avez pris le métro, le jour de la grève du 29 janvier. Pour mesurer le climat social ?

Je m'y suis rendu, près de chez moi, à la station Rennes, pour vérifier que le service minimum fonctionnait bien. C'était le cas, mais les gens n'y croyaient pas et le métro était presque vide. Je ne me contente pas des sources d'information de l'Etat pour évaluer une situation sociale. Je dispose de multiples relais, au sein des syndicats ou des entreprises. J'avais demandé à des directeurs de ressources humaines de me fournir leur analyse de la situation. Je dispose également de modèles qui me permettent des comparaisons très fines dans le temps. Par exemple, je peux savoir comment réagissait telle catégorie dans telle situation, il y a quelques années.

En quoi le métier de conseiller social a-t-il changé depuis votre passage à Matignon [de 1974 à 1981]?

Mon métier comporte deux volets. D'un côté, les relations avec les syndicats et le patronat ; de l'autre, le traitement des sujets de fond. Concernant le premier volet, ma pratique n'a pas changé. J'ai appris à Matignon que la confiance avec les syndicats se construit dans la durée. Il ne faut donc pas faire de coup, ni raconter d'histoires. Je suis, depuis toujours, convaincu de la nécessité du dialogue social, de l'écoute de l'autre. Pour le traitement des dossiers, la grande nouveauté vient de la pression des médias. Quand vous parliez d'opinion publique à Raymond Barre [Premier ministre de 1976 à 1981], il vous regardait très étonné. Une constante, toutefois : une partie de nos élites préfère le discours sur la réforme à la réforme elle-même.

Le double langage des syndicats, plus durs sur le perron de l'Elysée que dans le bureau du président, reste-t-il un grand classique ?


Oui, il leur arrive même d'évoquer publiquement des sujets dont on n'a pas dit un mot ! Ce décalage s'explique par deux raisons. Les syndicats ne sont pas sûrs d'être toujours suivis par leurs troupes ; et ils sont nombreux, avec un taux de syndicalisation plus faible qu'ailleurs. Leurs discours, parfois convenus, doivent être décryptés. S'ils disent, par exemple, que l'entretien a été décevant, que l'attitude du président ou du gouvernement n'est pas à la hauteur, que les camarades vont réagir, mais qu'il y a des pistes intéressantes, alors cela signifie qu'ils sont prêts à discuter.

C'est exactement ce qu'ils ont fait après l'émission du 5 février ?...

L'avenir nous le dira ! Vous savez, J'ai beaucoup de considération et d'amitié pour les dirigeants syndicaux. Ils ne sont pas toujours en position facile. Ils ont leur base. Ils doivent faire face à des surenchères. Vous savez, Il faut toujours les écouter, même si le jeu social est parfois compliqué. On doit agir de même avec le patronat, qui est un acteur essentiel des négociations interprofessionnelles.

La France est coutumière des tournants qui ne se disent pas. N'était-ce pas le cas le 5 février ?


Non. Le président n'a pas tourné le dos à la politique qu'il avait définie, en particulier à la priorité donnée à l'emploi par le soutien aux investissements. Mais il sait écouter les inquiétudes ou les angoisses des Français, et il a la volonté d'y apporter des solutions par le dialogue et par plus de justice sociale. Dans la situation présente, incertaine et difficile, l'essentiel est de savoir vers quels buts tendre et il le sait. Ajoutons que la crise va durer, ce n'est pas simplement un phénomène éphémère, et une bonne gestion du temps est plus que jamais indispensable.

Que pensez-vous apporter au président ?


Il faut le lui demander ! Peut-être mon expérience.

Le président n'est pas réputé pour sa capacité d'écoute. A-t-il fait des progrès ?

Quand Nicolas Sarkozy est devenu président, il aurait pu choisir de tout faire par la loi. Il a préféré confier un grand nombre de sujets à la négociation. Pour avoir assisté à tous ses entretiens avec les syndicats et le patronat, je peux vous dire qu'il a plus débattu avec eux en moins de deux ans que ses prédécesseurs pendant tout leur mandat.

Dans son livre (1), François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, affirme que, le 26 octobre 2007, le président lui a proposé d'assortir d'une amnistie une loi sur le financement des syndicats. Nicolas Sarkozy a démenti. Que s'est-il vraiment passé ?

Il n'y a jamais eu de projet d'amnistie. Si celui-ci avait existé, vous l'auriez eu entre les mains depuis longtemps.

Chérèque fait donc du roman ?

Le président a vu, à ce moment-là, tous les leaders syndicaux et patronaux. Il a évoqué avec eux les voies d'un renforcement du dialogue social : règles de la représentativité, financement des organisations. Ces projets ont d'ailleurs en partie abouti, grâce à un accord conclu l'année dernière. François Chérèque est un homme profondément honnête. J'ai beaucoup d'estime pour lui, mais le président a été choqué de voir un entretien privé se retrouver dans son livre de manière, à ses yeux, inexacte. Mais tout cela est derrière nous.

N'avez-vous pas spontanément plus d'atomes crochus avec la CGT et Force ouvrière qu'avec la CFDT ?


Pas du tout, j'en ai avec tout le monde. Mes atomes, comme vous dites, ne sont ni plus ni moins crochus avec François Chérèque qu'avec MM. Thibault, Mailly, Van Craeynest ou Voisin. Ce qui est vrai, c'est que, pendant très longtemps, l'Elysée ne recevait pas la CGT, ou alors très épisodiquement. Le président a rompu avec cette pratique pour nouer avec la CGT des relations non complaisantes, mais normales. Ce n'est en aucun cas un témoignage de moindre intérêt à l'égard des autres syndicalistes.


Néanmoins, ne partagez-vous pas davantage la conception du syndicalisme de la CGT ou de FO que celle de la CFDT ?


Pas du tout. J'ai beaucoup poussé les nouvelles règles de légitimité des accords dans l'entreprise demandées aussi par la CFDT. Je suis un grand adepte de la négociation et j'ai toujours soutenu les réunions d'agenda social, auxquelles la CFDT tient beaucoup.

Qu'avez-vous appris aux côtés de Nicolas Sarkozy ?

Quand je suis arrivé ici, je voyais Nicolas Sarkozy comme un homme déterminé, qui voulait transformer la société française. J'étais en dessous de la réalité. Le président est un homme qui intègre tout sujet en un quart de seconde. Son énergie est formidable. De tous les dirigeants que j'ai connus, et il y en a beaucoup, il est le plus rapide et le plus volontaire.

Vous a-t-il proposé d'être ministre ?

Non. D'ailleurs, je ne le souhaite pas. Tout ce qui m'intéresse, c'est de mettre ce que j'ai pu apprendre au service d'un homme d'Etat.

Une astuce, un truc que vous avez donné à Brice Hortefeux, le nouveau ministre du Travail ?

Il est très fin, il n'a pas besoin de conseils et travaille beaucoup, notamment son langage. Il en a compris l'importance pour un ministre du Travail.

Quand vous êtes arrivé ici, envisagiez-vous de rester jusqu'à la fin du quinquennat ou de partir une fois les grandes réformes lancées ?

Cinq ans, cela me paraissait long, mais je ne me suis fixé aucun échéancier. Pour l'heure, mon départ n'est pas d'actualité. Aurai-je une carrière professionnelle après mon passage à l'Elysée ? Bien sûr.

Vous êtes très intéressé par la presse. Ce sera la prochaine étape de votre parcours professionnel ?

Nous verrons. Quand, avant mon entrée à l'Elysée, j'ai cédé, en 2005, Altedia, la société de conseil que j'avais créée avec des associés, j'avais décidé que les fonds retirés de la cession serviraient à aider des entrepreneurs dans le financement de leurs projets. C'est ce qui a été fait, dès 2005, y compris, mais pas exclusivement, dans des activités d'information par Internet.

Via une société familiale, votre femme, Danielle Deruy, vient de prendre le contrôle d'une agence de presse, l'AEF, notamment spécialisée en matière sociale...


Et dans d'autres domaines que ma femme connaît bien. La holding familiale était depuis trois ans et demi déjà présente dans le capital d'AEF à un niveau important. Le renforcement de sa participation a eu pour but de fournir à l'agence et à son président, Marc Guiraud, les moyens de développement de ce groupe.

N'est-il pas gênant d'être à la fois conseiller social à l'Elysée et, indirectement, patron de presse ?


Pas du tout, parce que je ne suis pas patron de presse. Un patron de presse, c'est un patron. Moi, je ne patronne rien du tout.

Mais votre femme l'est...


Vous êtes sexistes ! Elle a quand même le droit de faire ce qu'elle veut. Moi, je n'occupe aucune fonction, aucun mandat, ni au sein d'AEF, ni dans la holding familiale, ni ailleurs.

Votre passion, c'est l'opéra... Une invitation musicale vous a-t-elle permis de dénouer une situation ?


Dénouer une situation, non. Mais déstresser, oui, car la musique a des vertus thérapeutiques. Mais, rassurez-vous, je n'invite pas que des personnes stressées. Simplement, je dois toujours adapter le répertoire au goût de chacun, ce qui demande, sans en avoir l'air, de petits questionnements.

Qui avez-vous convié ?

Je ne vous donnerai pas de noms récents. Mais, heureusement, les amateurs de musique sont plus nombreux qu'on ne pense. Pour le passé, Henri Krasucki [secrétaire général de la CGT], grand amateur de musique. Mais je veille toujours à ce que mes invitations ne soient pas prises comme une pression amicale. Je les évite donc quand elles pourraient être ainsi interprétées.

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/sarkozy-sait-ecouter-les-angoisses-des-francais_741006.html?p=2

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