Grâce à Eva Joly, les comptes des verts sont dans le rouge .

L'équipe de campagne d'Eva Joly vient d'envoyer un email aux personnes inscrites sur le site de campagne afin de les appeler aux dons afin de "boucler au mieux les comptes de campagne avant leur dépôt fin juin".

"Vous avez été très nombreux et nombreuses à m'apporter votre soutien au plan financier et cela a joué un rôle irremplaçable compte tenu de l'attitude des banques", peut-on lire dans cette missive signée Eva Joly. "Le niveau dépasse très largement ce que nous avions envisagé grâce à votre engagement et votre générosité".

"Cependant je me permets de lancer un nouvel et dernier appel pour que cette dynamique se poursuive et que toutes celles et ceux qui le peuvent contribuent à notre combat commun". Le mail permet d'accéder directement à une page de dons pour l'Association de financement de la campagne présidentielle d'Eva Joly.

Loin des 5% nécessaires au remboursement intégral de ses frais de campagne, l'ex-candidate à l'Elysée a lancé un appel aux dons mercredi, afin de remettre à flot les écolos qui espèrent capitaliser davantage sur les législatives.


Créditée de 7 % en juillet, Eva Joly s'est révélé moins "bankable" que prévu. AFP/DIRK WAEM / BELGA
Nombreux sont les écologistes – Daniel Cohn-Bendit le premier – a avoir douté de l'utilité de la candidature Eva Joly. D'un point de vue strictement financier, ils n'avaient peut-être pas tout à fait tort. Créditée de 7 à 8% dans les intentions de vote au lendemain de sa victoire contre Nicolas Hulot lors de la primaire écologiste, la franco-norvégienne s'est révélée moins « bankable » que prévu.

En dégringolant à 2,31% le 22 avril, elle a privé Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) des joies du remboursement intégral d'une campagne qui, dans la catégorie poids léger, n'aura pas été la plus économique. Les nostalgiques de Nicolas Hulot auraient sûrement la mauvaise fois d'avancer qu'il aurait fait mieux. Reste que, dans l'histoire des Verts, seul Noël Mamère a franchi la barre fatidique des 5%. Triste record en vérité que celui réalisé par le marieur de Bègles en 2002, année d'un Le Pen au second tour.


Frilosité des banques

Qu'à cela ne tienne! Non contente d'avoir contracté un prêt personnel pendant la campagne, Eva Joly a été envoyée au front mercredi pour combler les pertes d'un parti dont la situation financière était déjà tendue. « Chaque don supplémentaire, même modique, nous permettra de boucler au mieux les comptes de campagne avant leur dépôt fin juin », a plaidé la franco-norvégienne, rappelant la frilosité des banques à son égard.

« Eva Joly, pour l'instant, a coûté 450 000 euros financé par le parti », a formulé d'une façon peu délicate sur RTL Yves Contassot, le trésorier d'EELV. En octobre, la candidate aux lunettes rouges avait déjà fait appel aux porte-monnaie des militants, chose assez nouvelle chez les écolos. Avec à la clef 440 000 euros récoltés. Depuis mercredi, « 90 personnes » ont répondu présent avec des contributions allant de « 5 à 6 000 euros », a affirmé Contassot à l'AFP. L'ardoise globale s'élève à 1,7 million d'euros, dont 800.000 remboursés par l'Etat. Restent donc 900.000 euros à trouver.

Planche de salut

Pour les législatives, la barre est moins haute. Toute formation dont au moins 50 candidats obtiennent plus de 1% des voix reçoit une aide de l'Etat : 1,68 euro par voix et par an pendant cinq ans. Rien d'insurmontable pour les écologistes qui ont fait de l'accord conclu avec le PS leur planche de salut. « Si on fait autour de 5% avec une quinzaine de députés, non seulement les finances du parti seront remises à flot mais chaque année on dégagera des excédents », s'emballe Yves Contassot. Bref, pas de quoi blâmer Eva Joly.