Cure d’austérité à l’Elysée

Sous l’œil de la Cour des comptes, l’Elysée s’est converti aux économies. A quelques dérapages près.

Compression des effectifs, mise en concurrence des fournisseurs, diminution de la taille des délégations : l’heure est aussi à la rigueur à l’Elysée. Dans un rapport rendu public lundi, la très sévère Cour des comptes salue les efforts d’économies réalisés par la présidence de la République. Alors que leurs premiers rapports avaient pointé gaspillages et opacité des procédures, c’est une bonne note, à quelques réserves près, que les magistrats ont accordé cette année aux services de Sarkozy. Ils ont dépensé au total 112,2 millions d’euros en 2010, un montant stable par rapport à 2008 (– 0,3 %).

Les charges de fonctionnement courant ont ainsi chuté de 11,3 % entre 2009 et 2010, notamment grâce au transfert au ministère de la Culture de certaines résidences inutilisées, mais aussi avec la suppression des chasses présidentielles et de la garden-party du 14 Juillet. Par ailleurs, « la mise en concurrence des fournisseurs, à peu près inexistante jusqu’en 2008, est devenue la règle », se félicite la Cour des comptes. Avec à la clé une baisse des prix de 10 à 25 %. Certaines économies sont spectaculaires : les frais postaux et de télécommunication ont diminué de moitié depuis 2008. Côté personnels, l’heure est aussi à la réduction des effectifs : 896 personnes travaillaient à l’Elysée le 17 mars dernier, contre 1.031 en 2008. Le nombre de conseillers de Nicolas Sarkozy est lui-même passé de 82 à 46.

Vertement tancé par la Cour les années passées, l’Elysée a aussi fait le ménage dans les contrats conclus avec des instituts de sondages. Résultat : les dépenses de communication sont passées de 3,3 millions en 2008 à 1,4 million en 2010. Par ailleurs, la Cour ne formule pas de « critique majeure » sur la gestion du parc de 96 véhicules de l’Elysée, auxquels s’ajoutent 25 voitures mises gratuitement à disposition par les constructeurs.

Un déplacement à 285.000 €

Egratigné l’an dernier pour le coût de ses nombreux déplacements (102 en 2009, 99 en 2010), Sarkozy a fait un effort : le budget est en baisse de 11 % en un an. La Cour note en particulier la diminution « substantielle » de la taille des délégations : alors que 132 personnes accompagnaient le chef de l’Etat à l’Assemblée générale des Nations unies à New York en 2009, ils n’étaient plus « que » 76 en 2010.

Toutefois, la facture de certains déplacements en France reste salée. Une visite d’une matinée de Sarkozy en Haute-Marne a ainsi coûté la bagatelle de 285.000 €, dont « 121.289,6 € pour l’aménagement d’une voie d’accès et la location d’un chapiteau ». Un autre déplacement, en Dordogne, a, quant à lui, coûté quelque 130.000 €.
Tout n’est donc encore pas rose dans le petit monde élyséen, surtout quand c’est la saison des cadeaux. L’arbre de Noël de l’Elysée, qui a accueilli 920 enfants en 2010, a coûté 335.000 €, soit tout de même 350 € par enfant. Le théâtre Mogador avait été loué pour l’occasion. Une fête « particulièrement onéreuse », note la Cour des comptes.