Bayrou espère prendre l'avantage sur Borloo

En vieux routard de l'exercice, François Bayrou sait qu'une campagne présidentielle est une longue marche. Et celle de 2012, qui semble déjà lancée depuis plusieurs semaines, confirme la règle. Le président du MoDem choisit donc de laisser à d'autres les affres de l'agitation préélectorale.

Si l'ancien candidat à la présidentielle de 2002 et 2007 préfère rester loin des médias, il n'entend cependant pas laisser le terrain électoral sans surveillance. Bayrou a souhaité, la semaine dernière, poser à nouveau un jalon sur des thèmes que les centristes revendiquent comme identitaires: l'Europe, l'euro, les équilibres budgétaires et les solutions qui doivent être apportées à la crise. «Aujourd'hui, une grande partie de la zone euro, de la Grèce au Portugal en passant par l'Espagne et l'Italie et au bout du compte la France, se trouve ou va se trouver exposée au plus grand risque», expliquait-il en concluant que «c'est la zone euro tout entière qui est fragilisée et vacille».

Pas question dès lors pour François Bayrou de commenter la dernière initiative de Jean-Louis Borloo: le radical a demandé lundi à Nicolas Sarkozy de réunir le Congrès pour un débat sur la crise. «Borloo a une semaine de retard sur nous», ironise-t-on au MoDem à propos de l'ancien ministre qui souhaite lui aussi voir se rallier à son panache les forces centristes à l'occasion de la présidentielle.

Satisfaction discrète
«Je pense que les gens qui votent pour le centre veulent un centre indépendant et autonome», martèle François Bayrou pour mieux marquer la différence avec Borloo le radical. «Et ils veulent un projet distinct de celui de la majorité comme de celui de la gauche», poursuit-il. Un projet que François Bayrou souhaite porter devant les Français le moment venu.

En attendant, c'est avec une satisfaction discrète que les partisans du président du MoDem enregistrent une éclaircie dans les sondages. Dans le dernier baromètre Ipsos-Le Point, François Bayrou gagne 7 points (à 42% d'opinions favorables), aussi bien auprès des sympathisants du PS (+6) que de ceux de l'UMP (+7). Et comme dans le même temps Jean-Louis Borloo perd 4 points… Dans les dernières études d'intention de vote, en cas de premier tour de la présidentielle, les deux candidats non déclarés sont crédités, au total, de 13 à 16 points. Reste à savoir si les deux iront jusqu'au premier tour.