La santé de Chirac
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La santé de Chirac
Une grande lucidité et des moments d'absence
La santé de Jacques Chirac pose problème. Il est décrit par un de ses vieux compagnons comme "fatigué, très vieilli, déclinant" alors que le mot "Alzheimer" a été prononcé par sa femme, Bernadette.
qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas , cela fait tout drôle , il a pendant des décennies , nourrit l'actualité politique de la France !
La santé de Jacques Chirac pose problème. Il est décrit par un de ses vieux compagnons comme "fatigué, très vieilli, déclinant" alors que le mot "Alzheimer" a été prononcé par sa femme, Bernadette.
Il y a toujours eu deux hommes dans cette grande carcasse de 1,90 m. L’aventurier et le casanier. Le mari et le séducteur. Le rebelle et le président. Aujourd’hui encore ils sont deux à cohabiter. Les deux derniers Chirac. Le premier met la dernière main à ses Mémoires, désireux de laisser une trace de sa "cohérence" dans la marche du monde. Ce premier travaille deux matinées par semaine avec son biographe, Jean-Luc Barré, qui témoigne de "son humour intact et de sa grande lucidité". Le second Chirac est un homme de 78 ans qui perd par moments la mémoire et ne reconnaît pas tout le monde.
"Fatigué, très vieilli, déclinant", raconte un de ses vieux compagnons, "triste" au sortir d’un entretien avec "l’ombre du grand Chirac que j’ai connu", confie ce proche, devant lequel Bernadette Chirac "a prononcé le mot d’Alzheimer". "Elle nous a dit devant ma femme et moi que les médecins ne pouvaient être certains, mais que compte tenu de son AVC et de ses troubles de mémoire, il était question de cette maladie", confie au JDD un très ancien fidèle du président, qui le connaît depuis les années 1960. L’entourage officiel dément catégoriquement toute forme de maladie. "Tout le monde me demande, réagit Barré. Je ne suis pas médecin, mais cela m’étonne beaucoup. Nous n’en parlons, quoi qu’il en soit, jamais." "Chirac a l’âge de mon père, s’emporte Christian Jacob, un de ses ex-ministres. Mais enfin, c’est normal qu’au bout de deux heures il soit fatigué. Ce sera l’éternel problème de Chirac, les gens ont l’image de quelqu’un qui fait des enjambées de deux mètres, avale deux choucroutes et demande ce qu’il y a après!" "Je souhaite à chacun d’avoir à son âge la santé de Jacques Chirac", renchérit Hugues Renson, son précieux conseiller qui ne le quitte pas d’une semelle.
Cocktails à La Rhumerie.
La santé de Chirac serait-elle un tabou? "C’est sûr qu’il ne rajeunit pas. Mais enfin, on ne cache pas Chirac. Il sort, s’installe à la terrasse des cafés et quand il assiste à des cérémonies officielles, il tient son rang, droit et digne. Moi, je ne vois pas la même chose que Mme Chirac", lâche un très proche collaborateur. Un autre, qui s’est inquiété récemment devant sa fille Claude de l’état de santé et de la "fatigue" de son père, s’est vu répondre un "Chirac va très bien" qui coupait court à toute discussion. Beaucoup de ses amis admettent qu’il a traversé une période "difficile" cet été après la mort de son ami et ancien ministre Henri Cuq, à qui Chirac a encore rendu hommage, mardi, lors de ses vœux à la questure de l’Assemblée. Ce soir-là, il est resté une heure et demie au milieu de ses fidèles. Touchant, disponible, mais certes fatigué. "On a eu très peur", confie un de ses anciens ministres. "Son voyage en Chine à la fin de l’année lui a fait beaucoup de bien", poursuit ce proche, ravi d’avoir retrouvé cet automne son "Chirac" autour de deux Piña colada à La Rhumerie, un café du boulevard Saint-Germain que l’ancien président aime fréquenter. "Je ne peux témoigner que de ce que je vois mais, avec moi, Jacques Chirac a toujours été parfait", répète son biographe, même si "l’après-pouvoir" est "toujours une grande épreuve". Ce qui impressionne, en premier lieu, c’est sa démarche, parce qu’il glisse sur le sol, comme s’il était sur un parquet ciré sans lever les jambes. "Bernadette explique qu’à cause de son AVC il est sous médicaments pour faire baisser sa tension, et diminuer le risque de rechute, ce qui le fatigue énormément", détaille un proche
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Le concert de "Mme Moutarde".
La première alerte publique de cet état de santé déclinant a eu lieu au théâtre Marigny, le 25 janvier 2010. Devant le Tout-Paris invité spécialement pour assister à la réconciliation publique de François Pinault et de son rival Bernard Arnault. Bernadette Chirac s’installe entre les épouses de Bernard Arnault et de François Pinault. Jacques Chirac est placé près d’un bout de rang, entre Jean-Louis Debré et Marc Ladreit de Lacharrière. Au programme, trois sonates de Brahms pour piano et violon, avec, au violon, une virtuose de classe mondiale, Anne-Sophie Mutter. "Au bout d’une demi-heure Chirac s’est levé, bougonnant une phrase du genre “qu’est-ce que je fous là!” Ils l’ont fait se rasseoir. Il s’est relevé plusieurs fois… se demandant à plusieurs reprises et à haute voix qui était “cette Mme Moutarde”. Tous les invités des premiers rangs ont assisté à cela sans rien dire", raconte un témoin direct de la scène. "Chirac déteste la musique, il appelle cela le “crin-crin”", explique un proche. "Cette soirée l’ennuyait", l’excuse Jean-Luc Barré… Jérôme Monod confirme sa gêne parfois. "Il lui arrive de ne pas reconnaître les gens, mais par moments il peut être parfait. Cela me fait un peu mal de le voir comme cela… C’est vrai, d’un côté, il peut paraître très fatigué mais, de l’autre, il peut être impeccable pendant deux heures à lire un discours", pondère son ami Monod. Les proches ont aussi plein d’exemples d’interventions de Jacques "sans le moindre accroc".
Le nouvel an avec Jean Daniel.
A La Gazelle d’Or, l’hôtel de Taroudannt, au Maroc, où les époux Chirac ont passé quinze jours entre Noël et le nouvel an, certains visiteurs de l’hôtel ont été surpris "par l’état de santé" de l’ancien président. "Il discutait parfois très fort autour de la piscine, où il ne se baigne jamais, raconte un témoin. Il n’entend pas grand-chose, et se demande parfois sur quoi on l’interroge." A La Gazelle d’Or, la vie des Chirac et de leurs deux officiers de sécurité est réglée comme du papier à musique. Hammam le matin, vers 11 heures, puis apéritif autour de la piscine à midi. "On lui apporte des boissons toutes prêtes, impossible de savoir quoi, mais il aime bien la bière", confie un vacancier. Déjeuner vers 13 heures. Puis sieste et vers 17 heures, sortie. "Il peut répéter dix fois la même chose, tout fort, “où est Bernadette?”. Il semble impatient, il ne reste pas en place, a besoin de s’asseoir, puis au bout d’un quart d’heure a besoin de bouger… Il aime bien se promener dans le souk, signer des autographes, se laisser prendre en photo, mais rapidement il revient dans la voiture, tout l’épuise", raconte un proche. Le 30 décembre les Chirac ont invité à leur table Jean Daniel, 90 ans, et Renaud Donnedieu de Vabres, un fidèle que le Président surnomme affectueusement "Peugeot", jeu de mots avec son prénom. Jean-Luc Barré était là aussi. "Ce soir-là, Chirac était affûté, ça s’est bien passé… Lui qui refuse d’ordinaire de parler de politique intérieure s’est un peu laissé aller à parler de Sarkozy, et sa réélection qui s’annonce délicate… Mais c’était peut-être pour faire plaisir à son invité, qui l’avait lancé sur DSK, et dont Chirac a commencé par dire du bien…" Le président n’est pas non plus intervenu dans la longue discussion entre Jean Daniel et Jean-Luc Barré sur l’homosexualité présumée de Claude Mauriac. Le lendemain, le soir du nouvel an, Jean Daniel a été réinvité. Cette fois-ci, la soirée a été un peu longue. "Le président est un vieux monsieur", admet un témoin.
"Fillon, il fait quoi maintenant?"
Un vieux monsieur qui a aussi une manie déroutante : prendre apparemment plaisir à taquiner sa femme. "Il passe son temps à tutoyer Bernadette, qui déteste ça, s’en plaint ouvertement, lui interdit de le faire, et lui, il répète qu’il tutoyait déjà son père, et ça la met en rogne…" Chamailleries de vieux couple. "Un soir, il peut aller bien, avoir des moments lucides, comme la fois où il a assuré qu’on “déteste toujours son successeur… et aussi son prédécesseur”… Parfois, il peut déraper complètement et répéter en boucle: “Fillon, il fait quoi maintenant?”"… Jean-Luc Barré avance une explication: "Il peut s’ennuyer. Et s’il s’ennuie, il est libre au point de ne plus faire d’efforts. Il peut aussi blaguer… C’est encore un adolescent…" Toujours ces deux Chirac dans le même homme. Le vieux président et l’éternel adolescent…
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