déni de démocratie par les médias?
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déni de démocratie par les médias?
UMP: Qui va porter le chapeau?
Jugement d'un ministre: "La majorité s'est auto-émasculée!" Sentant le
vent de la défaite aux régionales, l'UMP cherche déjà un responsable.
A un jour du premier tour du scrutin, l’ombre de la défaite annoncée se
porte déjà sur la majorité présidentielle. L’UMP a beau proclamer que
chaque région gagnée sera une victoire et Xavier Bertrand, son
secrétaire général, continuer sincèrement à espérer de bonnes
surprises, la question est tout de même là, lancinante: qui va porter
le poids de l’échec? Avec son corollaire, comment évaluer ledit poids?
Depuis le début de la semaine, Nicolas Sarkozy s’est employé à
minimiser la portée de ces élections régionales, qui doivent, selon
lui, entraîner "des conséquences régionales" et non nationales. L’analyse des résultats sera, bien entendu, subordonnée au taux d’abstention. "Un
taux égal ou supérieur à 50% signifierait plus qu’un rejet de la
politique de Nicolas Sarkozy, que les électeurs sont dans l’attente de
voir les résultats des réformes", note-t-on dans la majorité.
Mercredi, lors du Conseil des ministres, le Président a, en tout cas,
anticipé le pire. S’adressant aux membres du gouvernement engagés dans
la bataille des régionales, il leur a assuré en substance que ceux qui
se seraient bien battus ne courraient pas le risque de perdre leur
portefeuille en cas de défaite. Manière de rassurer notamment Valérie
Pécresse, qui a fait l’objet d’incessants dénigrements tout au long de
la campagne, critiques venues surtout de son propre camp.
Le "kilomètrethon" de la crise et des régionales
La question de l’avenir de François Fillon revient, bien entendu, au
premier plan. Le Premier ministre s’est affirmé comme la star
incontestée de la majorité pendant ces régionales. Il s’est
démultiplié, galvanisant les foules sur son passage, surtout quand il
utilise –comme cela a été le cas jeudi à Nantes– l’arme,
particulièrement efficace à l’applaudimètre, de la loi contre le voile
intégral. Ces bonheurs de campagne vont-ils l’empêcher de jouer le rôle
désagréable de bouc émissaire? Hier, dans une interview au
Figaro Magazine
,
Nicolas Sarkozy a semblé raccourcir légèrement son espérance de vie
sous les lambris de Matignon. Le Président a ouvert la voie à un
remaniement d’ampleur au mois de septembre. "Nous verrons, a-t-il confié, s’il conviendra d’envisager une nouvelle étape politique après la réforme des retraites."
Déjà, les ambitions s’affichent. "Nicolas
Sarkozy, qui n’a pas intérêt à donner trop d’impact aux régionales,
pourrait ainsi entendre, mais à retardement, le message des Français",
espère-t-on dans l’entourage d’un "premier ministrable". A contrario,
Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie et numéro deux du
gouvernement, est persuadé que François Fillon pourrait très bien
passer l’automne. "A partir du moment où le Président est aux affaires, on n’est plus dans le schéma habituel", estimait-il jeudi soir, juste avant de participer à un meeting de Valérie Pécresse à Vélizy (Yvelines).
D’autres rumeurs de remaniement vont bon train. On entend avec
insistance revenir le nom de Christine Lagarde pour le Quai d’Orsay. "On aurait une Hillary Clinton à la française!",
s’enthousiasme-t-on dans un ministère ami. A l’heure des comptes, c’est
finalement plutôt du côté de l’appareil UMP que se tournent les
regards. Vers le combat des deux frères ennemis, Xavier Bertrand et le
chef des parlementaires UMP, Jean-François Copé. Ils se sont affichés
unis lors de meetings cette semaine. Mais leur rivalité a instillé
selon un ministre "du poison dans la campagne", la plupart des critiques venant là encore de l’intérieur. Du coup, poursuit ce poids lourd du gouvernement, "on
a oublié d’être fiers de la façon dont on avait résisté à la crise et
les régionales se sont transformées en “kilomètrethon”, comme si les
distances parcourues primaient sur l’enthousiasme! Finalement, avec ses
dissensions internes, la majorité s’est auto-émasculée."
Paradoxe de cette campagne: ce ne seraient donc pas les alliés, au
premier rang desquels le Nouveau Centre, servi au-delà de ses
espérances dans les listes d’union de premier tour, qui auraient posé
problème, mais bien le parti présidentiel lui-même, blessé par
l’ouverture et pris d’un véritable doute alors que la cote de
popularité du Président est retombée à son niveau le plus bas.
Qu'on dise ça et là, sur les foras que tel ou tel va perdre dans un scrutin à deux tours ne pose pas de problème s'il s'agit de discussion de café dans un café ou sur un forum. Par contre, qu'on anticipe les résultats et qu'on en fasse déjà les bilan dans la presse nationale, est un véritable hold-up démocratique. Ce n'est pas la première fois.
Les journalistes devraient se contenter d'interroger tous les candidats de manière impartial, avec leurs bilans et leurs propositions et arrêter de remplacer les électeurs. Les électeurs ont le droit de voter.
Cet article parle de la défaite de l'UMP, mais on aurait pu parler du faible score de M. Besancenot, du recul du Fn, ou de la montée des verts. Les électeurs sont privés de démocratie par les médias.
Invité- Invité
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