Agenda , c'est arrivé en janvier ...
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Agenda , c'est arrivé en janvier ...
3 janvier
C'est sa fête :
Geneviève
Geneviève est la sainte patronne de Paris... et de la gendarmerie. En quelque sorte une «Jeanne d'Arc des temps mérovingiens»...
Issue de la haute noblesse gallo-romaine, Geneviève se voue à Dieu dès sa plus tendre jeunesse tout en exerçant de hautes responsabilités dans la cité. D'un caractère trempé, elle construit une église sur l'emplacement du tombeau de Saint Denis, premier évêque de Paris (qu'en ces temps anciens, on appelle encore Lutèce).
En 451, la vierge convainc les habitants de Lutèce de ne pas abandonner leur cité aux Huns et elle détourne la colère d'Attila par ses prières.
Elle reçoit les fidèles dans l'ermitage de la montagne qui porte aujourd'hui son nom, au coeur de l'actuel Quartier latin de Paris. C'est là qu'elle meurt en 502, à l'âge de 89 ans, et c'est au même endroit qu'elle est inhumée. Sur son tombeau, le roi Clovis, son plus célèbre disciple, fait bâtir la basilique des Saints Apôtres. Il y est lui-même enseveli à sa mort, en 511. Sa femme Clotilde l'y rejoindra beaucoup plus tard.
Consacrée le 24 décembre 520 et devenue église Sainte-Geneviève, la basilique sera beaucoup plus tard reconstruite par l'architecte Soufflot puis reconvertie en Panthéon des gloires nationales. Dispersées sous la Révolution, les reliques de la sainte sont depuis lors honorées dans l'église voisine de Saint-Étienne-du-Mont.
1875
Décès de Pierre Larousse, 57 ans
Lexicographe, encyclopédiste et éditeur
Auteur du Grand dictionnaire universel du 19e siècle en 15 volumes.
1858
C'est en 1856 que paraît le Nouveau Dictionnaire de la langue française, l'ancêtre du Petit Larousse ; il rencontre un succès immédiat. Mais Pierre Larousse a depuis longtemps en tête un autre projet, celui d'une encyclopédie qu'il voudrait semblable à celle de Diderot et d'Alembert, un livre, dit-il, « où l'on trouvera, chacune à son ordre alphabétique, toutes les connaissances qui enrichissent aujourd'hui l'esprit humain », qui s'adressera non pas à une élite, mais à tous, de façon à « instruire tout le monde sur toutes choses ».Ce projet se concrétise le 27 décembre 1863 avec la parution du premier fascicule du Grand Dictionnaire universel.
En 1871, Pierre Larousse est atteint de paralysie et s'éteint le 3 janvier 1875, à l'âge de 57 ans, sans avoir pu voir la fin de son œuvre. C'est son neveu, Jules Hollier, qui achèvera ce monumental dictionnaire encyclopédique
Re: Agenda , c'est arrivé en janvier ...
9 janvier 1934
L'affaire Stavisky
Le 9 janvier 1934, les Français apprennent la mort par balle du financier Alexandre Stavisky.
L'affaire Stavisky
Le 9 janvier 1934, les Français apprennent la mort par balle du financier Alexandre Stavisky.
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Une mort suspecte
L'homme était recherché par la police suite à un détournement de fonds au Crédit municipal de Bayonne. Son cadavre est retrouvé dans un chalet de Chamonix.
Il s'agit apparemment d'un suicide mais l'opinion publique soupçonne aussitôt des hommes politiques d'avoir fait assassiner l'escroc pour l'empêcher de dénoncer ses complices.
Le scandale Stavisky est peu de chose comparé à celui de Panama ou à ceux des vingt dernières années (écoutes téléphoniques, Crédit Lyonnais, Elf,...).
Il ne met en cause ni un président de la République, ni même un quelconque ministre mais seulement une demi-douzaine de politiciens de second rang qui se sont compromis avec Stavisky dans le trafic d'influence. Son retentissement n'en est pas moins immense.
Désenchantement
C'est qu'après les années d'espoir qui ont suivi l'hécatombe de 1914-1918, la France est affectée par une crise à la fois économique et politique.
La mort de Stavisky met brutalement à jour toutes les rancoeurs. Les xénophobes s'en prennent à une politique de naturalisation trop laxiste (Stavisky est un juif d'origine russe). L'Action française royaliste, les ligues populistes de droite et les communistes dénoncent à l'envi la décadence de la IIIe République.
L'indignation populaire entraîne la chute du gouvernement radical-socialiste. Édouard Daladier remplace Camille Chautemps à la présidence du Conseil. Il destitue aussitôt le préfet de police Chiappe, suspect de sympathie avec les ligues de droite.
Le 6 février 1934, Édouard Daladier présente à l'Assemblée nationale le nouveau gouvernement. Dans le même temps, une grande manifestation est organisée à Paris, place de la Concorde, à l'appel des ligues, de l'association d'anciens combattants Les Croix de Feu ainsi que de mouvements communistes, sur le thème : «A bas les voleurs !»
La manifestation dégénère. La police tire. Seize manifestants et un policier sont tués. On compte un millier de blessés.
Trois jours plus tard, une contre-manifestation dégénère à son tour et fait 9 morts. Edouard Daladier doit céder la place à Gaston Doumergue à la tête du gouvernement.
Non sans mauvaise foi, la gauche parlementaire dénonce dans la manifestation du 6 février une tentative de coup d'État fasciste. Elle appelle au rassemblement des forces progressistes.
Par ricochet, l'affaire Stavisky va ainsi contribuer à la victoire du Front Populaire de Léon Blum aux élections législatives de 1936....
Re: Agenda , c'est arrivé en janvier ...
Qui était Stavisky?
Une mort suspecte
La police l'a retrouvé la veille, agonisant au pied d'un lit, dans un chalet de Chamonix. Il meurt quelques heures plus tard à l'hôpital.
La mort de Stavisky, d'après le rapport de police, est consécutive à un suicide mais l'opinion publique soupçonne aussitôt des hommes politiques de l'avoir fait assassiner pour l'empêcher de dénoncer ses complices... L'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné écrit : «Stavisky s'est suicidé d'une balle tirée à trois mètres. Ce que c'est que d'avoir le bras long» !
Le plus probable est que la police, ayant repéré la planque de l'escroc, l'a poussé au suicide en multipliant les allées et venues autour du chalet. Ensuite, elle ne s'est pas hâtée de le conduire à l'hôpital.
Notons que la traque policière a été conduite par l'inspecteur Pierre Bonny (34 ans). Ce policier a été plus tard recruté par la Gestapo allemande et fusillé pour collaboration en 1945 (NB : il s'était aussi occupé six ans plus tôt de l'affaire Seznec, fait divers sujet à polémique).
Un escroc aux relations haut placées
Né le 20 novembre 1886 en Ukraine dans une famille juive, naturalisé français en 1910, Alexandre Stavisky s'associe à... son grand-père pour commettre une première escroquerie au théâtre des Folies Marigny, à Paris. Mais il doit rendre des comptes à la justice et son père, un dentiste d'une parfaite honnêteté, se suicide de désespoir.
En 1926, il est incarcéré pour dix-huit mois à la prison de la Santé, à Paris, pour une affaire de détournement de bijoux. Il se promet de ne plus se faire prendre... et tiendra parole.
En 1931, l'escroc réussit son plus beau coup en persuadant Garat, le député-maire de Bayonne, d'ouvrir une «caisse de crédit municipal»et d'en confier la gestion à un comparse, un certain Tissier.
Stavisky dépose au mont-de-piété des bijoux (volés, faux ou surévalués par un expert complice). En contrepartie, comme tous les déposants, il reçoit des bons qu'il échange contre de l'argent auprès d'institutions financières confiantes en la signature de la caisse de crédit municipal.
Mais il fait en sorte que le montant figurant sur la souche des bons soit inférieur à la somme qui lui a été livrée. Il présente les souches au mont-de-piété, récupère les bijoux... et conserve la différence entre l'argent reçu et l'argent restitué. Il ne lui reste plus qu'à recommencer... Stavisky va ainsi détourner 239 millions de francs de bons avec d'autant plus de facilité qu'il peut se prévaloir d'une lettre de recommandation d'un ministre !
Devenu richissime, «Monsieur Alexandre» se pavane dans les salons du tout-Paris au bras de sa femme Arlette, un ex-mannequin de Chanel. Il est encore poursuivi en justice pour diverses affaires mais son réseau de relations lui permet d'obtenir que sa comparution soit dix-neuf fois reportée.
On révèlera après sa mort que ces reports lui furent accordés par le procureur de la République de Paris, un nommé Pressard qui n'était autre que le beau-frère du président du Conseil (le chef du gouvernement) Camille Chautemps.
Les meilleures choses ont une fin, hélas... Le 2 juillet 1933, quatre bons négociables ne peuvent être honorés par le crédit municipal de Bayonne, à court de liquidités. L'affaire des «bons de Bayonne» éclate au grand jour avec l'arrestation en décembre 1933 du directeur du Crédit municipal et du député-maire de la ville. Un autre député et deux directeurs de journaux subventionnés par Stavisky seront également arrêtés. En fuite, l'escroc sera retrouvé à Chamonix quelques semaines plus tard.
Ce scandale est relativement peu de chose comparé à celui de Panama ou à ceux de la fin du XXe siècle (écoutes téléphoniques, Crédit Lyonnais, Elf,...). Il ne met en cause ni un président de la République, ni même un quelconque ministre mais seulement une demi-douzaine de politiciens de second rang qui se sont compromis avec Stavisky dans le trafic d'influence.
Son retentissement n'en est pas moins immense et va faire vaciller la République...
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