agriculteurs et éleveurs bretons polluent , l'état indemnise les communes

Les algues vertes en décomposition présentent un "vrai risque pour la santé". La synthèse du rapport demandé la semaine dernière par Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie, à l'Institut national de l'environnement et des risques (Ineris) montre que certains des prélèvements effectués dans la baie de Saint-Michel-en-Grève dans les Côtes d'Armor révèlent une concentration en hydrogène sulfuré qui "avoisine les 1.000 ppm" (point par million). Or, "on sait qu'au-delà de 500 ppm, la dose peut être mortelle", souligne le quotidien régional Ouest France qui révèle jeudi le contenu du rapport . "Il n'y a pas de danger pour la santé quand les algues sont dans l'eau ou ramassées régulièrement", rappelle toutefois Chantal Jouanno citée par Ouest France. "Les mesures faites au-dessus des algues vertes déposées par les dernières marées avoisinent les 10 ppm", écrit le quotidien.



Ce rapport avait été demandé après la mort d'un cheval fin juillet sur une plage de Saint-Michel-en-Grève, vraisemblablement due à l'inhalation d'hydrogène sulfuré dégagé par des algues vertes en décomposition. Cette prolifération d'algues vertes est notamment favorisée par les nitrates d'origine agricole et en progression depuis trente ans sur une partie du littoral breton. Selon la synthèse, "les experts se rejoignent sur le fait que, ponctuellement, le gaz émis peut-être dangereux". Ils préconisent d'"interdire la zone qui a fait l'objet de l'étude, d'identifier d'autres zones, d'équiper de systèmes de détection portables le personnel chargé du ramassage et de réaliser une évaluation des risques sur la filière complète, du ramassage au traitement des algues vertes".



"L'État aidera les communes" (Fillon)



François Fillon qui doit se rendre jeudi matin à Saint-Michel-en-Grève, accompagné de Chantal Jouanno, du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire ainsi que de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a promis que "l'État aidera les communes" pour lesquelles "le dégagement des algues représente une charge très élevée dans leur budget" cette année. En outre, il recommande, dans un entretien au quotidien Ouest France, un renforcement des actions de prévention et annonce la création d'une "mission interministérielle sur la gestion du risque des algues vertes" qui fera des propositions "d'ici à trois mois", avec un "plan d'action" qui "puisse montrer ses effets au printemps".



Interrogé sur l'influence des élevages porcins dans ces marées vertes et le fait que l'État soit "pointé du doigt" par des associations, François Fillon a estimé que le phénomène résulte de la "conjugaison de plusieurs facteurs". Des "actions de modifications des pratiques agricoles (limitation des épandages) assorties de contrôles renforcés ont permis des avancées" mais, relève-t-il, "dans certaines zones, les résultats ne sont pas en rapport avec l'ampleur des efforts accomplis".