Six lycéens des quartiers admis à Sciences-po...

Pour Hamza, Astria et les autres, l’été a bien commencé. Après avoir obtenu leur baccalauréat, ces jeunes du Mée et de Chelles viennent de décrocher leur place à Sciences-po Paris. Pour réussir, ces élèves méritants se sont préparés pendant toute l’année scolaire dans le cadre de leurs lycées respectifs, signataires d’une convention d’éducation prioritaire (CEP) avec le prestigieux établissement parisien.

Créé en 2001, ce dispositif visant à rétablir l’égalité des chances rencontre un succès croissant en Ile-de-France. Ils sont désormais 32 lycées franciliens à avoir signé cette convention, dont deux en Seine-et-Marne. Un troisième (Jean-Vilar à Meaux) s’est porté candidat. Cette année, deux élèves admis à Sciences-po Paris sont issus du lycée George-Sand au Mée-sur-Seine, et quatre élèves du lycée Gaston-Bachelard de Chelles.

Selon Muriel Benadon, proviseur du lycée George-Sand, cette admission est la récompense du travail assidu des candidats : « Dès la rentrée, nous avons organisé une séance hebdomadaire de deux heures pour que les élèves candidats lisent la presse nationale et régionale. Ils ont dû rédiger une revue de presse sur le sujet de leur choix. » Fin mars, un jury interne au lycée George-Sand a sélectionné les élèves autorisés à présenter leur revue de presse devant le jury de Sciences-po Paris. Sur cinq élèves, seuls deux ont été retenus. La dernière étape avant le grand jury : obtenir son bac sans passer par le rattrapage.
Malgré une différence de sélection par rapport aux autres candidats , ces élèves issus de milieux modestes réalisent de brillantes études au sein de cet établissement. « Sur les quatre jeunes filles issues du lycée George-Sand admises en 2007 et 2008, aucune n’a abandonné, explique Muriel Benadon. L’une d’entre elles s’apprête à partir à New York, et une autre en Asie pour leur troisième année d’étude. Elles veulent devenir journaliste et diplomate… Sciences-po leur a ouvert de belles perspectives d’avenir. »
« Il y a une différence de niveau entre les Sciences-po venant de ZEP et les autres », confie toutefois Charlotte, une ancienne élève du lycée George-Sand, qui a intégré Sciences-po Paris grâce à la convention. « On est presque toujours les derniers de la classe et on doit fournir dix fois plus de travail, raconte la jeune fille, qui s’est retrouvée en cours avec un fils Giscard d’Estaing et un fils Chaban-Delmas. Ça fait bizarre. »

Le Parisien

« On est presque toujours les derniers de la classe Exclamation et on doit fournir dix fois plus de travail,

c'est marrant , ils se plaignent mais s'il faut faire des efforts alors c'est toujours à leurs yeux dix fois plus .... peut-être ont-ils découvert que dans la vie on se doit de faire des efforts pour réussir quelque chose ??? ...

Sauf qu'il doivent effectivement fournir dix fois plus d'effort quand ils ne viennent pas des grands lycées parisiens où l'on nous inculque des méthodes rigoureuses et strictes dans des conditions infiniment différentes et meilleurs. Je connais la chose, et les élèves venant d'établissements difficiles sont ceux qui dans les filières d'excellence travaillent le plus et se plaignent le moins (ici, il y a le cadre de l'interview où eux seuls sont interrogés), et de loin.

Ils s'en sortiront quoiqu'il arrive et quels que soient les difficultés auxquelles ils vont être confrontés.

Pour le reste, bénis soient-ils d'intégrer les rangs des pipoteurs.

peut-être que ceux venant des grands lycées ont appris dès tout petit à faire des efforts qui profitent aujourd'hui ,une fois arrivé dans une grande école et donc , fournissent 10 fois moins d'efforts aillant comme tu dis les méthodes nécessaires pour se faire!

ma fille a suivi les conseils de sa prof d'histoire concernant l'apprentissage des cours et s'en ai trouvé avec 10 fois moins d'heures de révisions .... elle ne vient pourtant pas d'un grand collège ; juste qu'elle a des profs méthodologiques , organisés qui aident volontiers ceux qui le demandent même dans une classe où le bordel règne en maître!

franline a écrit:peut-être que ceux venant des grands lycées ont appris dès tout petit à faire des efforts qui profitent aujourd'hui ,une fois arrivé dans une grande école et donc , fournissent 10 fois moins d'efforts aillant comme tu dis les méthodes nécessaires pour se faire!
!

Il y a une grande disparité dans l'enseignement selon les établissements qu'il est impossible de nier. Les jeunes profs inexpérimentés (pas mauvais) sont pour leur écrasante majorité envoyés dans des établissements à problèmes, où les problèmes de discipline sont incomparables avec ceux d'établissements plus tranquilles, mais surtout, où les hétérogénéités sont mille fois plus importantes. Un professeur ne peut faire cours pour deux élèves, sauf dans les établissements d'élite où l'on s'aligne sur les têtes de classe. Et je sais de quoi je parle.

Alors oui, nous qui sortons de ces cursus avons des méthodes solides, supérieures à celles de la majorité des autres élèves, j'en ai encore eu la preuve cette année. Mais ce n'est pas que de notre fait. Tous les enfants n'ont pas les mêmes profs, et c'est un problème administratif.
Du coup on bosse moins mais on râle plus.

Cette polémique récurrente me hérisse, vraiment. J'ai étudié dans un lycée ZEP, j'ai pu bénéficier du contrat entre Sciences Po et mon lycée (conf de Gorbatchev notamment, visite de l'AN, travail sur l'actualité avec des étudiants de cinquième année etc. Même si, à la fin, j'ai décidé de ne pas aller à Sciences Po, ça m'a apporté beaucoup de choses, et c'est valable pour tous les autres élèves que j'ai connus ayant suivi ce système, qu'ils aient réussi ou non l'entrée. J'ai vu l'un des pires débilos comportementaux qui soient (lancer de gommes et de stylos en cours incessants, etc) devenir assidu, intéressé et intéressant, et entrer à Sciences Po, où il a aussi bien réussi que les autres après des débuts certes difficiles.
Donc je pense qu'à un moment, il faut aussi savoir ce que l'on veut. On se plaint sans arrêt de la sous-culture des cités, du comportement idiot des élèves, alors en contrepartie, ça serait vraiment cool d'être un peu objectif sur l'une des seules initiatives de ces dernières années qui va dans le bon sens...