"Une autre planète", "une île"....
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"Une autre planète", "une île"....
Depuis cinq ans, pas un élève de leur lycée, au Cheylard, en Ardèche, n'a échoué au bac ES ; depuis trois ans, ils sont même plus de 70 % à l'obtenir avec mention ; mieux, en 2008, les élèves des quatre classes de terminale (S, ES, L et STI génie électrotechnique) ont réussi un 100 % au bac.
Et cela se sait. Des familles se démènent pour que leurs enfants aient de la place dans ce lycée. Ainsi Mylène. En classe d'économie, elle est installée au fond de la classe. Ni cancre ni timide, elle est ce qu'on appelle une bonne élève. Bons résultats et beaucoup de volonté : c'est elle-même qui a décidé de quitter son établissement d'"en bas" - la vallée du Rhône - pour venir ici, au Cheylard, loin de tout. "Je n'étais pas à l'aise dans mon ancien lycée, explique-t-elle sans gêne. On n'était pas encadrés, il y avait un gros laxisme de l'équipe enseignante." Florian, lui, était en échec scolaire, en Haute-Loire : "Je ne travaillais pas du tout, je n'avais aucun objectif." Tous deux connaissaient le lycée du Cheylard "de réputation". Ils ont tenu à y "monter".
Le Cheylard est à "plus de 500 virages" de la vallée du Rhône, disent ceux qui ont compté. Plus d'une heure de route tortueuse et voici un bourg industriel (environ 3 500 habitants) niché dans les montagnes du nord-ouest de l'Ardèche. Une petite société bien enracinée autour de la vie paysanne et de trois grosses entreprises à capitaux familiaux ; un monde resté à l'écart de la France mondialisée et métissée ; un microcosme qu'aucune vague d'immigration n'a jamais atteint. "Une autre planète", "une île" : ce sont les mots des professeurs du Cheylard pour décrire leurs conditions de travail.
Ils ne parlent pas tellement de leur splendide isolement ou du décor - les fenêtres de leurs salles de classe donnent sur des forêts de pins douglas et de châtaigniers - mais de ce qu'ils voient comme un particularisme bienvenu : ils consacrent 100 % de leur temps à l'enseignement. La commission de discipline du lycée ne se réunit jamais. Partout, dans le hall d'entrée, les sacs des élèves traînent par terre, apparemment en toute confiance. Les portiques de sécurité dont on parle à la télé, ça les fait donc "plutôt sourire". "Ça paraît tellement loin...", constate Elodie Lavenent, 35 ans, professeure d'anglais.
"Nous avons des élèves entre guillemets "normaux"", ajoute Marie-Hélène André-Veglio, une jeune professeure de mathématiques. "On n'a pas les soucis de la vallée du Rhône, avec l'agressivité, les violences, dit le maire, Jacques Chabal (UMP). On a beaucoup moins de problèmes de drogue, un peu de fumette, c'est tout." "Il y a beaucoup de fumette, rectifie un habitué du coin, et aussi des violences paysannes." Mais très rarement au lycée, situé en contrebas du centre-ville. "C'est le rêve ici, je crois que je ne partirai pas avant longtemps, lance David Méchin, 29 ans, agrégé d'histoire-géographie. On m'avait prévenu, Le Cheylard, personne ne veut y aller, et ensuite plus personne ne veut partir." Sur les douze professeurs qui ont essuyé les plâtres à l'ouverture du lycée, en 1998, huit sont encore là, onze ans plus tard.
Ce lycée faiseur de miracles, l'éducation nationale n'en voulait pas il y a une quinzaine d'années, quand élus locaux, chefs d'entreprise et parents d'élèves ont fait campagne pour obtenir un lycée près de chez eux. Une sorte d'union sacrée s'était constituée autour du maire. Question de prestige local pour l'élu. Question pratique pour les parents d'élèves, las de voir leurs enfants s'en aller le lundi à l'aube en autocar pour ne revenir que le vendredi soir. Question d'avenir pour les entreprises, soucieuses d'attirer des cadres et de trouver sur place des employés mieux instruits, mieux formés. Pour appuyer le dossier, elles ont promis de verser au futur établissement la totalité de la taxe d'apprentissage, soit 60 000 euros par an, ce qui en fait un lycée très bien équipé.
"On me disait, on va avoir un petit lycée avec des enseignants en préretraite", se souvient le maire. A l'ouverture, en 1998, il a rencontré des profs étonnamment jeunes. Et réceptifs, ajoute le deuxième proviseur du lycée, Jacques Fiol, arrivé en 2002 : "Il y avait une énergie folle, deux bonnes idées par semaine." Les résultats des premières cohortes d'élèves n'avaient rien d'extraordinaire, loin de là. Diagnostic du proviseur Fiol : "Les élèves ne comprenaient pas ce qu'on attendait d'eux. Certains ne savaient pas apprendre. On leur a donné des outils."
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/06/18/bachotage-gagnant_1208393_3224.html
Ça fait rêver !
shimmy- Président du Conseil Général
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Date d'inscription : 14/01/2008
Re: "Une autre planète", "une île"....
s'il y a autant de réussites c'est qu'il y a sélection drastique ! je doute qu'ils utilisent des recettes d'antan( règle en bois , bonnet d'âne , punitions -interdit de nos jours- ....) mais oui , ça fait rêver , effectivement !
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Re: "Une autre planète", "une île"....
La sélection ne fait pas tout. Regarde les profils des élèves cités... Non, simplement, c'est un établissement à taille humaine, visiblement dirigé par des gens capables (et ça change beaucoup de choses!) et donc une équipe de profs libre de faire travailler correctement les élèves. Le tout dans un environnement calme.
Y'a pas de miracles...
Y'a pas de miracles...
Invité- Invité
Re: "Une autre planète", "une île"....
effectivement , mais on ne peut pas embaucher la moitié de la France pour enseigner parce qu'on est 65 millions d'habitants dans lesquels quelques centaines milliers d'élèves.Nous ne pouvons pas fonctionner comme par exemple la Suède qui ne se compose que de 9 millions d'âmes. enfin , c'est mon avis ...ça coûterait trop chère à l'État .
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Re: "Une autre planète", "une île"....
Ce n'est pas qu'une question de moyens, mais je crois qu'il faut aussi savoir ce qu'on veut et financer ce qui est le plus important pour notre pays. Il y a quelques dépenses fastueuses dans les ministères qui pourraient passer à l'as pour aider les établissements qui en ont besoin, et mieux répartir l'argent de l'EN est une priorité, parce que quand tu te rends dans la plupart des établissements, tu as du mal à croire que l'EN c'est le premier budget de l'Etat...
Ce qui est essentiel, en plus de moyens corrects, c'est la cohérence de la direction, là où il y a des administrations courageuses et décidées, il y a peu de problèmes et peu de turn over dans les équipes pédagogiques. Avec tout ça, les chieurs tu les maîtrises ou tu remédies à leur mal-être, et les caïds sont virés rapidement.
Autant dire que sur ce plan-là on est mal barrés.
Ce qui est essentiel, en plus de moyens corrects, c'est la cohérence de la direction, là où il y a des administrations courageuses et décidées, il y a peu de problèmes et peu de turn over dans les équipes pédagogiques. Avec tout ça, les chieurs tu les maîtrises ou tu remédies à leur mal-être, et les caïds sont virés rapidement.
Autant dire que sur ce plan-là on est mal barrés.
Invité- Invité
Re: "Une autre planète", "une île"....
je parlais a une instit de CM2 ,ce matin au siège de "la Provence" ...journal régional des BDR. Elle me disait avoir été grassement insultée(sale pétasse , poufiasse , en**lée de bl***** ) par 3 gamines de sa classe et ce à maintes reprises ; elle a donc demandé après maintes convocations des parents , conseils de discipline ...l'exclusion ! les parents n'ont pas compris cette demande et défendaient leurs gamines en prétendant que chez eux , elles parlaient comme ça sans que cela pose problème ... ) ; le directeur de l'école a refusé l'exclusion car , disait-il , étant dans sa dernière année avant sa retraite , se refusait a remplir de la paperasse inutilement juste pour "muter" le problème ailleurs ..... (elle enseigne dans le XVème arrondissement de Marseille .... un peu - apeine- en dessous des quartiers Nord de Marseille) ....
quand on entend ça , on se dit qu'on est mal barré !...même avec un prof pour dix élèves , l'éducation de base étant ce qu'elle est pour pas mal de gosses.... je ne crois pas que cela changerait quelque chose ; mes gosses sont dans des classes de 27 et arrivent à suivre , travailler et avoir des résultats corrects à la hauteur du travail qu'ils fournissent .
quand on entend ça , on se dit qu'on est mal barré !...même avec un prof pour dix élèves , l'éducation de base étant ce qu'elle est pour pas mal de gosses.... je ne crois pas que cela changerait quelque chose ; mes gosses sont dans des classes de 27 et arrivent à suivre , travailler et avoir des résultats corrects à la hauteur du travail qu'ils fournissent .
Invité- Invité
Re: "Une autre planète", "une île"....
Tout dépend du public auquel tu as affaire en fait. Globalement, on peut quand même dire aujourd'hui que les enfants, sollicités comme ils sont par toutes sortes de distractions, et notamment des écrans, ont une capacité de concentration bien moindre que les enfants d'il y a une, deux, trois générations. Bien sûr, il faudrait que les parents fassent leur boulot et les débranchent, mais en attendant, dans pas mal d'endroits, 27 élèves par classe c'est trop.
Le nombre d'élèves par classe est surtout pénalisant dans les cours de langue, et ce quelque soit le public. Va faire parler suffisamment 27 à 30 élèves par heure de cours...
Mais ce n'est effectivement pas ce qui fait le plus de dégâts. Comme le montre bien ton exemple, la vraie cata, ce sont les parents imbéciles et une direction lâche. Avec les deux ingrédients, tu ne peux pas travailler correctement en tant que prof, c'est impossible.
Le nombre d'élèves par classe est surtout pénalisant dans les cours de langue, et ce quelque soit le public. Va faire parler suffisamment 27 à 30 élèves par heure de cours...
Mais ce n'est effectivement pas ce qui fait le plus de dégâts. Comme le montre bien ton exemple, la vraie cata, ce sont les parents imbéciles et une direction lâche. Avec les deux ingrédients, tu ne peux pas travailler correctement en tant que prof, c'est impossible.
Invité- Invité
Re: "Une autre planète", "une île"....
j'avoue que 27 pour apprendre ne serait-ce que l'anglais ce n'est pas évident avec des élèves perturbateurs mais, bon, c'est faisable .J'ai pris des cours universitaires d'anglais , on était très nombreux et j'ai énormément appris (les bases nécessaires ; le reste je l'ai appris sur le tas .)
je vois ma fille qui a fait espagnol cette année et l'an dernier a super bien évoluée car sa prof est très pédagogue et fait pas mal de mise en application ... associe le geste à la parole , mise en situation , jeux ludiques , attractifs ... bref, il y a et il t aura toujours quelques tâches qui perturbent et perturberont les cours , que ce soit à 15 ou à 27 .Mais dépendant des profs , les perturbateurs peuvent l'être moins si les cours sont attractifs.
je vois ma fille qui a fait espagnol cette année et l'an dernier a super bien évoluée car sa prof est très pédagogue et fait pas mal de mise en application ... associe le geste à la parole , mise en situation , jeux ludiques , attractifs ... bref, il y a et il t aura toujours quelques tâches qui perturbent et perturberont les cours , que ce soit à 15 ou à 27 .Mais dépendant des profs , les perturbateurs peuvent l'être moins si les cours sont attractifs.
Invité- Invité
Re: "Une autre planète", "une île"....
Les cours de langue eux-même posent évidemment problème, mais étant donné qu'avec l'allemand, j'ai eu la chance de tester classe entière et petits groupes, je peux te dire que la différence est quand même palpable...
Après, la pédagogie et surtout l'investissement personnel de chaque élève sont super importants pour progresser. Un élève qui ne cherche pas à travailler une langue étrangère en pratiquant de lui-même ne la parlera jamais. Mais c'est dur de leur faire comprendre...
Après, la pédagogie et surtout l'investissement personnel de chaque élève sont super importants pour progresser. Un élève qui ne cherche pas à travailler une langue étrangère en pratiquant de lui-même ne la parlera jamais. Mais c'est dur de leur faire comprendre...
Invité- Invité
Re: "Une autre planète", "une île"....
et il faut des profs compétents ! quand j'ai entendu et vu l'ancienne prof d'anglais (l'an dernier) de ma fille j'ai pris peur!!!
Invité- Invité
Re: "Une autre planète", "une île"....
Malheureusement, il y a des incompétents partout, et en langues ça se voit très vite...
Invité- Invité
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