REMANIEMENT MINISTÉRIEL

Les nerfs à vif ! Il a suffi que Nicolas Sarkozy évoque, à Versailles, à trois reprises, le «prochain gouvernement» - des mots qui ne figuraient pas dans la version écrite de son discours - pour semer un vent de panique chez les ministres. À la sortie de l'hémicycle, c'était même le sujet de conversation numéro un entre eux. «Cela va-t-il être plus large que prévu ?», s'inquiétait un secrétaire d'État tandis que Xavier Darcos semblait résigné à rester à l'Éducation nationale. Il faut dire que Nicolas Sarkozy en a surpris plus d'un en annonçant lui-même la date de mercredi. Et surtout en employant le mot de «remaniement» alors que ses conseillers, depuis plusieurs jours, s'escrimaient à minimiser l'événement. L'Élysée parlant d'un «simple réaménagement».

Qu'en est-il vraiment ? Nicolas Sarkozy, qui s'était concentré ces derniers jours sur son discours de Versailles, n'a évoqué cette échéance qu'en tout petit comité avec ses conseillers Claude Guéant, Raymond Soubie, Patrick Buisson et le sondeur Pierre Giacometti. En fin de semaine dernière, à Bruxelles, le président s'est longuement entretenu de ce sujet avec François Fillon. Les deux hommes ont prévu de se revoir mardi pour «finaliser» leur nouvelle équipe.

Dans les couloirs du Congrès, on ne parlait que de «ça». Et les spéculations, en tout genre, allaient bon train. «On reste sur l'hypothèse de huit à neuf départs ou changements de portefeuille», avance un ministre dans la confidence. Les partants potentiels ? Les mêmes noms circulent : Christine Albanel (Culture), Christine Boutin (Logement) ou encore Roger Karoutchi (Relations avec le Parlement). Les promus ? L'arrivée du centriste Michel Mercier ne fait plus guère de doute. Rayonnant et ultrabronzé, le président du groupe UC au Sénat a pu constater qu'on lui donnait déjà du «monsieur le ministre». Son nom a aussi été prononcé, mais Axel Poniatowski, le président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée, reste prudent : «Tout cela m'a l'air très opaque.» Encore plus dubitatif même si son arrivée semble quasi certaine : Paul Giacobbi, député radical de gauche d'Haute-Corse, affichait lundi une mine très décontractée. Tout comme le maire de Nice, Christian Estrosi, qui rêve d'un retour au gouvernement.


De nouveaux noms

Mais de nouveaux noms sont apparus lundi à Versailles. Celui de Yamina Benguigui, réalisatrice et adjointe de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris : cette figure de la diversité pourrait hériter de la Culture. À la Justice, certains évoquaient la nomination d'un «grand magistrat».

La nomination à l'Agriculture de Luc Chatel libérerait le secrétariat d'État à l'Industrie et à la Consommation au profit de Nadine Morano, qui quitterait la Famille alors que plusieurs de ses positions (homoparentalité, mères porteuses) ont troublé à l'UMP. Ce jeu de chaises musicales permettrait à Valérie Létard, actuelle secrétaire d'État aux Solidarités et protégée de Jean-Louis Borloo, de remplacer Morano à la Famille. Sauf nouveau changement, l'heure du Conseil des ministres de demain devrait être repoussée, selon l'Élysée, «en fin de matinée».

Mercredi matin, un communiqué annoncera la composition du nouveau gouvernement Sarko Fillon. Si l’on sait déjà que Rachida Dati et Michel Barnier, élus au parlement européen, sont partants, on attend surtout les noms des nouveaux “ministres d’ouverture”, une savoureuse spécialité présidentielle.
En exclusivité pour “l’actu en patates”, et grâce à des sources très très haut placées, j’ai pu me procurer cette liste. Pour préserver l’insoutenable suspense je ne vous donne que leurs noms. À vous de le relier au poste qu’ils devraient occuper.

Je ne doute pas que quelques lecteurs très très bien informés aient également profité de fuites. N’hésitez pas à nous les faire partager dans les commentaires.

A la veille du remaniement ministériel, les pronostics vont bon train : la surprise pourrait venir de la Culture, où Frédéric Mitterrand succéderait à Christine Albanel.
A la faveur du départ de Rachida Dati pour le Parlement européen, Eric Woerth glisserait du Budget à la justice, remplacé par Luc Chatel.- le 23/06/2009 - 05h05
Mis à jour le 23/06/2009 - 12h44


La fin de l'attente est proche. Les ministres seront bientôt fixés sur le sort que leur réserve le chef de l'Etat lors du remaniement qui devrait être rendu public dans les heures qui viennent. La nouvelle équipe sera annoncée au plus tard avant le Conseil des ministres mercredi à 10h. Alors que depuis plusieurs jours les hypothèses les plus variées ont couru, parmi lesquelles une recomposition complète de l'équipe gouvernementale, l'idée dominante désormais est celle d'un remaniement "a minima", à la satisfaction du Premier ministre François Fillon. Selon un haut responsable de la majorité, Nicolas Sarkozy se sent renforcé par le succès de l'UMP aux européennes et ne voit dès lors pas l'intérêt de procéder à un chamboulement à mi-mandat. Seule certitude : il devra remplacer deux de ses trois ministres élus à Strasbourg qu'il souhaite voir partir au Parlement, Rachida Dati (Justice) et Michel Barnier (Agriculture). S'en suivrait un jeu de chaises musicales : arrivant à la justice, Eric Woerth laisserait le budget à Luc Chatel, l'actuel secrétaire d'Etat à l'Industrie dont on ignore s'il conserverait le porte-parolat. Quant à l'Agriculture, elle reviendrait à Michel Mercier, sénateur centriste et trésorier du MoDem.

Répondant au souhait présidentiel de poursuivre l'ouverture, l'arrivée de Michel Mercier, ami de François Bayrou, s'ajouterait à celle du radical de gauche Paul Giaccobi, président du conseil général de Haute-Corse, à un poste non encore déterminé, selon des sources au gouvernement et à l'UMP. Du coup, Xavier Darcos (Education), qui briguait la Place Vendôme, resterait finalement à son poste. Quant à Jean-Louis Borloo (Ecologie), à qui des sources à l'UMP prêtaient le désir d'aller à la Justice, il dément formellement, insistant sur deux grands rendez-vous qui lui tiennent à cœur : le Grenelle de la mer début juillet et le sommet mondial de Copenhague sur le climat à la fin de l'année.

"Grosse campagne en interne"

La plus grosse surprise pourrait venir du ministère de la Culture où les noms se succèdent pour prendre la suite de Christine Albanel, fragilisée par les déboires de la loi Hadopi. Après Christophe Girard, adjoint de Delanoë à Paris, et Yamina Benguigui, c'est désormais Frédéric Mitterrand qui semble tenir la corde : selon lepoint.fr, il aurait déjà fait son pot d'adieu à la Villa Médicis à Rome, au cours duquel il aurai annoncé sa nomination à ses collaborateurs. D'ailleurs, peu après mardi midi, son entourage a assuré que Frédéric Mitterrand avait confirmé sa nomination.

Longtemps donnés partants, Roger Karoutchi (Relations avec le Parlement) et Christine Boutin (Logement), qui bataillent en coulisse pour leur maintien, pourraient finalement rester, peut-être à des postes différents. "Christine Boutin a fait une grosse campagne en interne pour se rendre indispensable et son parachutage à la tête du conseil général des Yvelines a échoué", observe ce conseiller. Quant à Roger Karoutchi, "en faire la seule sortie du gouvernement serait humiliant pour lui, sauf à l'accompagner de celle de quelques secrétaires d'Etat, comme Christian Blanc, qui a terminé sa mission sur le Grand Paris", avance un autre.

Mais si Roger Karoutchi devait finalement partir, le nom qui revient le plus souvent pour le remplacer est celui du député UMP Patrick Ollier, compagnon de Michèle Alliot-Marie (Intérieur). Autre nouveauté, Dominique Perben pourrait entrer au gouvernement pour piloter la réforme des collectivités locales, selon plusieurs responsables de la majorité.

franline a écrit:F.Mitterrand semble être compétent dans le domaine de la culture ...un domaine assez apolitique.

livaste a écrit:stratégiquement , placer Mitterand au ministère de la culture , cela me semble une sacrée stratégie !!!
Ca va foutre un souk dans l'opposition !!!

Ce devrait être un remaniement plus large que prévu. Nicolas Sarkozy est décidé à apporter du sang neuf dans une équipe où quelques poids lourds pourraient changer de place et de nouvelles têtes apparaître. Ce remaniement a commencé par une surprise: Frédéric Mitterrand, neveu de l'ancien président de la République et actuel directeur de la Villa Médicis à Rome, a annoncé lui-même sa nomination à la Culture en remplacement de Christine Albanel, première victime de ce remaniement. «C'est sa première boulette», grince un conseiller. Mais cela ne remet pas en cause l'arrivée de cette personnalité rendue célèbre par ses émissions télévisées. Incontestablement un coup de maître de Nicolas Sarkozy même si en 1995, il avait appelé à voter pour Jacques Chirac.

Hortefeux à l'Intérieur

Ce midi, Nicolas Sarkozy a reçu à l'Elysée François Fillon en compagnie de Claude Guéant pour procéder à la réorganisation de l'équipe gouvernementale. Le premier ministre est ensuite retourné à Matignon où il a commencé à recevoir les futurs et anciens ministres mais aussi ceux qui pourraient changer de portefeuille. L'actuel secrétaire d'Etat Luc Chatel, qui a été reçu le premier, devrait être promu à l'Education nationale. L'ancien ministre et maire de Nice Christian Estrosi a également vu François Fillon. Il pourrait hériter d'un nouveau secrétariat d'Etat à la Sécurité publique. Selon une source proche de l'Elysée, Michèle Alliot-Marie ne voudrait pas de cette «cohabitation» et pourrait donc quitter le ministère de l'Intérieur pour celui de la Justice où elle remplacerait Rachida Dati. Si cette hypothèse se confirmait, Nicolas Sarkozy demanderait à son ami Brice Hortefeux de rejoindre le ministère de l'Intérieur. Il serait alors remplacé aux Affaires sociales par Xavier Darcos. Deux énormes surprises.

Une annonce dès ce soir ?

Au ministère de l'Agriculture, le centriste Michel Mercier tient la corde. L'ancien ministre Dominique Perben pourrait revenir aux affaires avec pour mission de mener à bien la réforme des Collectivités territoriales. Annoncée partante, Christine Boutin sauverait sa place mais changerait de portefeuille en s'occupant des prisons. C'est le député du Nord et secrétaire général adjoint de l'UMP Marc-Philippe Daubresse qui lui succéderait au Logement. On parle aussi du Corse Paul Giacobbi à condition qu'il accepte de mener la liste de la majorité présidentielle aux régionales en 2010, de la Guadeloupéenne Marie-Luce Penchard, du villiériste Bruno Retailleau. Le sénateur Henri de Raincourt pourrait enfin remplacer Roger Karoutchi aux Relations avec le Parlement.

Dernière surprise : la populaire secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade devrait changer de portefeuille et remplacer Bernard Laporte aux Sports. Elle sauverait ainsi sa place dans le gouvernement alors que Nicolas Sarkozy continue de lui reprocher d'avoir refusé de conduire la liste aux européennes.

François Fillon est retourné à l'Elysée en fin d'après-midi où il a rencontré pour la deuxième fois Nicolas Sarkozy. Selon différentes sources, l'Elysée et Matignon, qui avaient prévu de communiquer demain matin la liste du nouveau gouvernement, pourraient le faire un peu avant les journaux télévisés ce soir.

livaste a écrit:stratégiquement , placer Mitterand au ministère de la culture , cela me semble une sacrée stratégie !!!
Ca va foutre un souk dans l'opposition !!!

- Ceux qui changent de portefeuille:

Michèle Alliot-Marie devient ministre d'Etat, ministre de la justice,
Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur,
Xavier Darcos, ministre du travail
Bruno Le Maire, ministre de l'alimentation de l'agriculture et de la pêche.
Luc Chatel, tout en conservant son rôle de porte-parole du gouvernement, devient ministre de l'éducation.



Jean-Marie Bockel devient secrétaire d'Etat à la justice.
Rama Yade devient secrétaire d'Etat aux sports, le portefeuille des droits de l'homme dispraît.

- Ceux qui entrent:

Christian Estrosi devient ministre chargé de l'industrie.
Frédéric Mitterrand a été nommé nouveau ministre de la culture et de la communication.
Le sénateur centriste Michel Mercier, trésorier du Mouvement démocrate (MoDem), a été nommé ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire.
Henri de Raincourt, président du groupe UMP, devient ministre chargé des relations avec le Parlement.

Pierre Lellouche, député de Paris, devient secrétaire d'Etat aux affaires européennes.
L'eurodéputée Nora Berra a été nommée secrétaire d'Etat "chargée des aînés".
Marie-Luce Penchard, conseillère technique à l'Elysée et secrétaire nationale de l'UMP chargée de l'outre-mer, a été nommée secrétaire d'Etat à l'Outre-mer.
Benoît Apparu, député UMP de la Marne, devient secrétaire d'Etat au logement.

Ceux qui partent:

Comme prévu, Michel Barnier, ministre de l'agriculture, et Rachida Dati, ministre de la justice, quittent le gouvernement pour se consacrer à leur mandat de député européen.
Christine Albanel, ministre de la culture,
Christine Boutin, ministre du logement,
Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer,
Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux sports,
André Santini, secrétaire d'Etat à la fonction publique.
Roger Karoutchi quitte le secrétariat d'Etat aux relations avec le Parlement.

-Frédéric Mitterrand a été nommé nouveau ministre de la Culture et de la Communication, succédant à Christine Albanel, dans le cadre du remaniement gouvernemental, a confirmé mardi le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant.

-Michèle Alliot-Marie, ministre sortante de l'Intérieur, a été nommée mardi garde des Sceaux, ministre de la Justice et des libertés.

-Rama Yade quitte le secrétariat d'Etat chargé des Affaires étrangères et des Droits de l'Homme pour celui des Sports.

-Le sénateur centriste Michel Mercier, trésorier du Mouvement démocrate (MoDem), a été nommé ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire.

-Luc Chatel, secrétaire d'Etat à l'Industrie et la Consommation et porte-parole du gouvernement sortant, devient ministre de l'Education et confirmé comme porte-parole du gouvernement.

-Xavier Darcos, ancien ministre de l'Education, a été nommé ministre du Travail, des relations sociales et de la famille en remplacement de Brice Hortefeux.

-Brice Hortefeux quitte le ministère du Travail pour passer au ministère de l'Intérieur, à la place de MAM.

-Eric Woerth reste ministre du Budget et de la fonction publique et prend la charge de la réforme de l'Etat.

-Marie-Luce Penchard, secrétaire nationale de l'UMP chargée de l'outre-mer, a été nommée secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, en remplacement d'Yves Jégo.

-Le maire de Nice Christian Estrosi, a été nommé mardi ministre en charge de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi et chargé de l'Industrie.

-Bruno Lemaire devient ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche à la place de Michel Barnier.

-Valérie Letard devient secrétaire d'Etat chargée de l'écologie et du développement durable.

-Nora Berra a été choisie comme secrétaire d'Etat chargée des ainés.

-Christian Blanc devient secrétaire d'Etat chargé du développement de la région capitale.

-Pierre Lellouche a été nommé secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes.

-Nadine Morano est secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité.

-Benoît Apparu devient secrétaire d'Etat chargé du logement et de l'urbanisme.

-Hubert Falco prend le poste de secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants.

-Jean-LouisBorloo reste ministre de l'Ecologie. de l'énergie et du développement durable et de la mer.

-Michel Mercier devient ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire.

-Henri de Raincourt devient ministre auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement.

-Valérie Létard devient secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat, ministre de l'Ecoclogie et du Développement durable.

-Jean-Marie Bockel prend les fonctions de secrétaire d'Etat auprès du ministre de la justice et des libertés.

-Hervé Novelli a été nommé secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation.

-Bernard Kouchner, Christine Lagarde, Valérie Pécresse, Dominique Bussereau, Fadela Amara, Amain Marleix, Chantal Jouanno, Patrick Devedjian, Hervé Morin, Roselyne Bachelot, Eric Besson, Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet, Anne-Marie Idrac, Alain Joyandet, Martin Hirsch sont confirmés dans leur fonction.

livaste a écrit:à la place de Sarkozy , j'aurais viré tout ceux qui ont déjà dit une connerie !!
Il y aurait eu un vrai changement !

kalimero a écrit:

livaste a écrit:à la place de Sarkozy , j'aurais viré tout ceux qui ont déjà dit une connerie !!
Il y aurait eu un vrai changement !

il aurait été obligé de démissioner

Même s’il n’en est pas le seul responsable, le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement paie au prix fort les couacs de la majorité à l’Assemblée nationale, dont le dernier en date est celui sur la loi Hadopi. C’est un nouveau coup dur pour Karoutchi, qui avait déjà perdu en mars la primaire face à Valérie Pécresse pour conduire la liste UMP aux régionales en Ile-de-France en 2010.

Parlementaire confirmé, cet élu des Hauts-de-Seine était aussi l’ami du couple Sarkozy quand l’épouse s’appelait Cécilia. Une période avec laquelle le chef de l’Etat a décidé de prendre ses distances.

En juin 2007, sa nomination avait été annoncée de façon inhabituelle, puisqu’il était prévu qu’il ne prenne ses fonctions qu’en octobre, après la Coupe du monde de rugby : il était en effet l’entraîneur de l’équipe de France (éliminée, au Stade de France, en demi-finale par l’Angleterre). C’est surtout parce qu’il était populaire (et ami de Sarkozy) que Laporte a été nommé secrétaire d’Etat aux Sports. Très vite en délicatesse avec sa ministre de tutelle, Roselyne Bachelot, et rattrapé par des enquêtes fiscales sur certaines de ses sociétés, il aura surtout accumulé les gaffes. Avec parfois des formules drôles : « J’ai voulu voir les Antilles de vive voix. »

Entré au gouvernement en mars 2008, Yves Jégo aura gagné de ses quinze mois passés au secrétariat d’Etat à l’Outre-mer le sobriquet de Mr. Bean pour sa ressemblance avec le personnage comique de la série anglaise. Mais ce sarkoziste bon teint, qui s’était pris d’une réelle passion pour l’outre-mer, aura finalement chuté sur le terrible conflit social qui a secoué les Antilles au début de l’année. Il se sera notamment heurté à l’intransigeance d’Elie Domota, le leader du LKP. Parti négocier en direct à Pointe-à-Pitre, il avait été sèchement rappelé à Paris pour un « recadrage » par le Premier ministre. Maître d’œuvre des états généraux de l’outre-mer voulus par Sarkozy, Jégo laisse en plan un énorme chantier.

La ministre du Logement se disait sereine et « imperméable » aux rumeurs la donnant partante. Jusqu’au bout elle aura cherché à valoriser l’apport de sa sensibilité au sein du gouvernement. Elle venait de rebaptiser « chrétien démocrate » son mouvement, le Forum des républicains sociaux, et espérait encore hier obtenir un ministère des Prisons, l’une de ses priorités. Se revendiquant comme catholique pratiquante, Boutin, qui s’était fait connaître par son opposition au pacs, n’hésitait pas à s’opposer à ses collègues du gouvernement, notamment Nadine Morano, sur la légalisation des mères porteuses ou le projet de statut des beaux-parents. Aux yeux de Sarkozy, elle n’incarnait pas l’ouverture et cela ne lui a pas réussi.

Celle qui était jusque-là la conseillère technique de Nicolas Sarkozy à l’Elysée sur les questions d’outre-mer (ainsi que secrétaire nationale de l’UMP chargée de ce même dossier) n’a pas le tempérament explosif de sa mère, Lucette Michaud-Chevry, l’ancienne ministre de Jacques Chirac et ex-présidente du conseil régional de Guadeloupe.

A 50 ans, Marie-Luce Penchard est surtout une femme de dossiers, qui connaît l’outre-mer sur le bout des doigts. La nomination d’une domienne à l’Outre-mer, fait plutôt rare en raison des susceptibilités entre territoires ultramarins, n’est cependant pas un hasard. La Guadeloupéenne Penchard devra tenter d’éteindre l’incendie qui couve encore aux Antilles.

nouveau visage de la diversité
Elue au Parlement européen le 7 juin sur la liste UMP du Sud-Est, Nora Berra, 46 ans, n’aura pas le temps de siéger à Strasbourg. Le nom de cette fille d’un tirailleur algérien, née à Lyon, circulait avec insistance comme nouveau visage de la diversité au gouvernement. Médecin généraliste, passée par l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon et des laboratoires privés, elle s’occupera de la dépendance des personnes âgées en tant que secrétaire d’Etat chargée des Aînés. Conseillère municipale de Lyon, elle est une protégée de Dominique Perben, qui l’avait bombardée, en vain, tête de liste aux municipales de mars 2008 dans le VIIIe arrondissement.