Le PS sous les 20%, le MoDem encore distancé par les Verts

L'enquête a été réalisée avant le clash Bayrou/Cohn-Bendit de jeudi soir. Et c'est bel et bien ce dernier qui est en train de prendre le dessus dans le «match» qui l'oppose au leader du MoDem dans la dernière ligne droite de la campagne européenne. A en croire un sondage TNS Sofres Logica pour France Télévisions, Radio France et Le Monde, publié ce vendredi,les listes emmenées par «Dany le rouge» gagnent en effet 2 points par rapport au sondage du 2 juin, pour atteindre un record de 15,5% des intentions de vote, devant le MoDem, à 12,5%, également en nette progression (+1,5 point).

De son côté, l'UMP-Nouveau centre reste largement au-dessus de la mêlée en stabilisant son score (27%). Distancé, le Parti socialiste de Martine Aubry passe désormais sous les 20% à 19% (-1 point), un résultat qui pourrait accentuer la crise dans un parti toujours convalescent après le Congrès de Reims de nobembre dernier.


Le NPA de Besancenot en perte de vitesse

Derrière le quatuor de tête, le Front de gauche, qui regroupe les communistes et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, tire son épingle du jeu avec 6,5% , devant le Front national 5%, qui progresse d'un point.

Grand perdant de cette fin de campagne : le Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot, dont le score annoncé tombe à 4,5%. Soit à peine un demi-point de plus que Libertas, les listes de Philippe de Villiers et Frédéric Nihous. En queue de peloton, les listes de Lutte ouvrière sont à 1,5% (-1), l'Alliance écologiste indépendante à 1,5% (-0,5), Debout la République à 1%. Les autres listes totalisent 2% des intentions de vote.

L'institut de sondage souligne que 26% des personnes interrogées n'ont pas exprimé d'intention de vote, au lieu de 32% dans la précédente vague. Et à la question «êtes-vous sûr de votre choix ou pourriez-vous changer d'avis?», 67% des personnes interrogées se disent sûres de leur choix, alors que 29% reconnaissent qu'elles pourraient changer d'avis. Chiffre toujours aussi inquiétant : seules 43% des personnes interrogées se disent intéressées par les élections européenes.

Sondage réalisé par téléphone les 3 et 4 juin auprès d'un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas). Notice détaillée disponible auprès de la commission nationale des sondages.

franline a écrit:il faut dire que Cohn-Bendit hier soir a été très posé mise a part l'intermède débile avec Bayrou .Il a su faire la promotion de ses collègues en tout simplicité ...a croire qu'en disant du bien des adversaires ça pousse les électeurs a voter pour celui qui dira le plus de bien des autres.... !
qu'en à Bayrou , je pense moi aussi qu'il perd toutes ses chances à une éventuelle présidentielle après ses pleurnicheries débiles .(Mélenchon aussi en a tenu une couche ...)

"Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : 'Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ?' Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même". "J’avais besoin d’être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu’ils dépendent de moi ".

L’altercation entre Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou, jeudi sur France 2, restera peut-être comme le (seul) moment fort de la campagne des européennes de 2009. La violence de l’échange a réveillé une campagne qui ronronnait. Retour sur un dérapage peut-être bien calculé.

Qui a commencé ? Dès le début du « duel » prévu par Arlette Chabot entre Cohn-Bendit et Bayrou, la tension est palpable entre les deux hommes.

Leur premier désaccord porte sur le « tu » et le « vous ». Dany tutoie François, qui vouvoie Dany. Ensuite, c’est Cohn-Bendit qui, le premier, passe à l’attaque.

Pourquoi Cohn-Bendit dit-il à Bayrou qu’il est « minable » ? Parce que Bayrou, citant Nicolas Sarkozy, lui rappelle qu’il téléphone souvent au président de la République et qu’il a déjeuné trois fois à l’Elysée. C’était en
tant que président du groupe des Verts au Parlement européen, répond Cohn-Bendit en jugeant « ignoble » cette attaque. C’est là qu’il dit à Bayrou : « Mon pote, tu ne seras jamais président de la République, car tu es trop minable. »

Bayrou a-t-il prémédité sa charge ? Interrogé à la sortie du studio, il n’a pas répondu directement, se contentant de dire : « Il m’a cherché. » S’entendant traiter de « minable » (c’est inédit dans un débat télévisé), Bayrou reprend l’adjectif et juge « ignoble d’avoir poussé et justifié des actes à l’égard des enfants ». Hier, son entourage jurait qu’il n’y avait pas préméditation, mais que Bayrou était exaspéré d’entendre, depuis le début de la campagne, Cohn-Bendit dire qu’il avait été « touché par la Vierge ». Proche du président du MoDem, Jacqueline Gourault déplorait que Cohn-Bendit ait « le droit de tout dire et de tout écrire », et pas les autres responsables politiques.

Bayrou regrette-t-il son attaque ? Apparemment pas du tout. Dès jeudi soir, il a enfoncé le clou à Strasbourg. Hier matin, sur RMC et BFM TV, il a expliqué avoir lu il y a quelques jours « le Grand Bazar » (lire ci-dessous) et déclare : « Moi, je pense aux enfants et je considère que faire une théorie politique autour de ces pratiques, c’est dangereux pour les enfants. (…) Je ne peux pas accepter d’insultes de ceux qui ont choisi cette voie. » Et hier matin, il a déclaré, lors d’une conférence de presse, ne pas pratiquer « la politique des regrets ».

La polémique est-elle close ? Pour Bayrou, sans doute pas. Cohn-Bendit, lui, tente de calmer le jeu. Lors de l’émission, il n’a pas souhaité répondre à Bayrou, se contentant d’un « je m’en doutais… ». A la sortie du studio de France 2, les deux hommes sont passés l’un à côté de l’autre sans se regarder. Hier, sur France Inter, Cohn-Bendit a assuré : « Il y a eu un moment très dur, on va discuter de ça après. »

A qui profite l’altercation ? Certains électeurs jugeront que tous les coups ne sont pas permis (lire la Voix express ci-dessous). D’autres pourront être choqués par les écrits passés de Cohn-Bendit. D’autres pourront encore dire que Bayrou est allé trop loin. Verdict demain dans les urnes.