Barack Obama aurait-il une dent contre Nicolas Sarkozy?

En plus de se rendre à Paris samedi soir à titre privé - et donc sans passer par l'Elysée - le président américain a fait savoir qu'il comptait sur la présence de la reine d'Angleterre en Normandie, dans le cadre du 65e anniversaire du D-Day. Problème (et polémique): Paris n'a pas envoyé d'invitation à Buckingham Palace.

Barack Obama tient à la présence de la reine d'Angleterre à Colleville. (Reuters)Barack Obama tient à la présence de la reine d'Angleterre à Colleville. (Reuters)
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Quand Barack Obama se fait l'avocat de la reine d'Angleterre... A quelques jours de son débarquement sur les plages normandes, le président américain a, volontairement ou non, relancé la polémique entre Paris et Londres au sujet de l'absence d'Elizabeth II au 65e anniversaire des commémorations du D-Day (lire: La reine snobée par Sarkozy). Alors que le feu semblait s'éteindre entre les deux capitales européennes, Buckingham Palace ayant annoncé, contrairement aux allégations de la presse britannique, que la souveraine n'avait pas été affectée par l'"oubli" élyséen, le locataire de la Maison blanche a, lundi, soufflé sur les braises. Par la voix de son porte-parole, le président des Etats-Unis a fait savoir que son administration s'échinait à assurer la présence de la reine d'Angleterre samedi au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, sur les hauteurs de la mythique plage d'Omaha Beach, où se déroulera l'hommage aux libérateurs américains.

Visite privée à Paris

"Nous sommes en train de travailler avec les parties concernées pour que cela soit le cas", a confirmé Robert Gibbs à la presse, même si l'Elysée comme le 10 Downing Street ne semblent pas au courant de cette initiative. "Bien que nous considérions l'initiative de la Maison blanche comme utile, nous ne sommes pas informés des efforts de l'administration américaine sur ce sujet", a, lundi, déclaré, un porte-parole de Gordon Brown. Invité de la chaîne Sky News, le Premier ministre britannique s'est en personne exprimé sur le sujet. "Si la reine ou des membres de la famille royale étaient en mesure ou voulaient se rendre aux commémorations du D-Day, je ferais en sorte que cela se produise", a-t-il révélé.

La polémique a été dégonflée mardi. Le prince Charles a annoncé sa venue en Normandie. "Le prince Charles a contacté la reine pour lui dire que ce serait bien qu'un membre de la famille royale s'y rende et lui a proposé d'y aller", a rapporté une porte-parole du prince.

En tout état de cause et au-delà de cette polémique royale dont Paris se serait volontiers passé, l'arrivée de Barack Obama sur le sol français se prépare dans une certaine crispation. A quatre jours de l'événement, les services de l'Elysée, sollicités par les journalistes et les responsables politiques normands, sont toujours incapables de fournir un programme officiel complet du déroulé des commémorations. En outre, et contrairement à ce qu'on pouvait imaginer, le président américain ne devrait pas s'attarder auprès de son homologue français. Au mieux, des échanges informels entre les deux hommes se dérouleront à Caen avant le début des festivités. Et si, samedi soir, avant de repartir pour Washington, Barack Obama doit faire un saut à Paris, ce sera dans le cadre d'une visite privée. A ce jour, aucun crochet par l'Elysée n'est en effet au programme. A la veille des élections européennes, le détour n'aurait pourtant pas été pour déplaire à Nicolas Sarkozy.