François Hollande se met en «condition» pour 2012

L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste était l'invité du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI» dimanche soir.


François Hollande a des conseils pour mener une campagne, des idées et de l'ambition. Pour l'ancien premier secrétaire, les européennes de juin sont une étape «pour l'Europe et pour la suite, 2012». «Alors, ne ratons pas la marche on ne sait jamais comment on va finir l'escalier», a-t-il conseillé dimanche soir lors du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI».

Une étape pour lui-même aussi. François Hollande n'a pas perdu de vue l'élection présidentielle : «Je suis dans la préparation,personnellement et collectivement.» Bref, il y pense pour se mettre en condition «d'exercer la fonction» le cas échéant. Opposé à des primaires à l'américaine qu'il compare à un «barnum», il souhaite que le candidat du PS soit désigné «fin 2010, début 2011». Une leçon qu'il a tirée de la primaire de 2006, qui s'était tenue six mois avant l'élection. «Ce n'est pas une procédure qui vous donne un bon président», a-t-il cependant prévenu.

Même s'il reconnaît l'autorité de Martine Aubry, la première secrétaire qui est selon lui «l'opposante crédible» à Nicolas Sarkozy, il est plus réservé sur sa capacité à mener le PS lors de la prochaine présidentielle. «Je ne crois pas du tout à l'idée du candidat naturel. Ceux qui ont été des candidats naturels n'ont pas été naturellement candidats !»
Il prodigue aussi ses conseils sur la meilleure manière de mener la campagne des européennes. «J'en ai conduit deux», a-t-il rappelé. En 1999, il était tête de liste. En 2004, il était premier secrétaire du PS. À chaque fois, il avait remporté un succès. «Au-delà des résultats, cela a toujours été difficile de convaincre les Français et les Européens de venir voter», a-t-il expliqué.
Pour mener campagne, François Hollande a quatre propositions : «Un emprunt» pour la relance ; la «lutte contre les paradis fiscaux qui existent en Europe» ; un salaire minimum dans chaque pays et enfin la recherche d'une «croissance verte». En ce qui concerne la France, il a plaidé pour une réforme fiscale et une «augmentation» de l'impôt «des plus hautes tranches». Il s'est aussi dit défavorable à la suppression de la taxe professionnelle.

La volaille socialiste


À mois de trois semaines du scrutin, le député de Corrèze reste évasif sur l'objectif à atteindre pour le Parti socialiste. Dans les enquêtes d'opinion, le parti de Martine Aubry est toujours distancé par l'UMP. «En moyenne, le PS fait 22 %» aux élections européennes, a-t-il rappelé. Donc, «il vaut mieux faire 22 % et plus».
Puisqu'il avait suggéré, il y a quelques semaines, de rechercher les «convergences» et les «divergences» avec François Bayrou, François Hollande a aussi été interrogé sur le président du MoDem, allié ou concurrent du PS ? «François Bayrou est dans l'opposition. Il n'est plus de droite, il est au centre, il n'est pas devenu de gauche», a résumé Hollande. L'ancien premier secrétaire du PS assure qu'il ne craint pas de voir le centriste plumer la volaille socialiste. «Elle est dodue, la volaille socialiste.»