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Message  Invité Mer 8 Avr - 17:14

Ce fut l'un des épisodes macabres du second septennat de Mitterrand.

Le 7 avril 1994, on trouvait dans un bureau de l'Elysée le cadavre de François de Grossouvre, mort d'une balle dans la tête.
Depuis, une question taraude ses proches : le responsable des chasses présidentielles, ex-éminence grise du président de la République, s'est-il bien suicidé ?
Jusqu'à ce jour, la famille du défunt a toujours respecté un mutisme sans faille. Mais, aujourd'hui, son fils Patrick, qui avait partagé son ultime déjeuner, évoque pour la première fois ses « doutes ».

Consul général de Monaco à Lyon, Patrick de Grossouvre a été convaincu de rompre le silence après la publication par Le Point (n°1533) d'extraits du livre « Dernières volontés, derniers combats, dernières souffrances » ; Pierre Péan y décrit le conseiller de l'Elysée s'échinant alors à salir le président.
« Au contraire, réagit le fils de l'intéressé, c'est la Cour de l'Elysée qui n'a eu de cesse de salir mon père post mortem. »

« A ses obsèques, l'un de mes frères a détourné la tête quand Mitterrand lui a serré la main.
Dans l'église, à son passage, certains le huaient tout bas tandis que d'autres lui tournaient le dos. Après la cérémonie, nous avons songé que le président avait dû se sentir humilié, bafoué.
Je suis donc venu le voir deux jours plus tard au palais de l'Elysée. J'ai contesté ses déclarations sur la santé morale de mon père. Agacé, Mitterrand a coupé court et m'a asséné que "ni lui ni nous n'avions intérêt au tumulte des médias qui allait se calmer de lui-même". »

Personne n'a entendu de coup de feu dans le palais. Aurait-on abattu le conseiller avec un silencieux ? Des rumeurs ont couru, d'autant que des gendarmes de la présidence ont fouillé en douce son appartement de fonction, avant que la police judiciaire perquisitionne. Patrick de Grossouvre s'étonne de n'avoir « jamais retrouvé un manuscrit de souvenirs que [son] père avait mis en chantier ».

Après enquête préliminaire, le parquet n'a pas jugé bon d'ouvrir une information judiciaire.

Mais Patrick de Grossouvre a pu consulter les procès-verbaux.
« Le rapport de police qui liste le mobilier du bureau de mon père omet de mentionner le coffre-fort où il rangeait les notes qu'il adressait à Mitterrand.
Il n'y a pas eu d'expertise balistique et l'on ne sait pas si la balle logée dans le plafond a bien été tirée par son arme.
Le rapport d'autopsie précise que le corps présentait "une luxation avant de l'épaule gauche et une ecchymose à la face".
Mon père n'est pas tombé, il a été retrouvé assis dans son fauteuil. Le rapport note que la luxation doit être la conséquence du tir. Moi, je ne me l'explique pas.
Un médecin légiste m'a raconté que ce genre de trace était souvent la conséquence d'une torsion arrière du bras. »

http://www.denistouret.net/constit/Grossouvre.html

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