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Comment j’ai ouvert un compte secret au Luxembourg

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Comment j’ai ouvert un compte secret au Luxembourg Empty Comment j’ai ouvert un compte secret au Luxembourg

Message  livaste Jeu 2 Avr - 10:17

Exclusif. Comment j’ai ouvert un compte secret au Luxembourg |
RéagirMarc Lomazzi | 02.04.2009, 07h00


Les multinationales et les milliardaires, domiciliés aux îles Vierges ou à la Barbade, ne sont pas les seuls à fréquenter les paradis fiscaux. Commerçants, rentiers, professions libérales… des milliers de Français ont mis au vert une partie de leur bas de laine hors de nos frontières. Mais est-il aussi simple d’échapper au fisc en ouvrant un compte dans un pays au secret bancaire réputé inviolable ? Pour le savoir, j’ai contacté les succursales des banques françaises en Suisse et au Luxembourg en me faisant passer pour un riche propriétaire immobilier. A chacune, j’ai expliqué vouloir sortir discrètement de France d’importantes sommes en liquide. Je pensais me faire claquer la porte au nez. Au contraire : presque tous les établissements consultés m’ont accueilli à bras ouverts, certains se prêtant sans sourciller au jeu de l’évasion fiscale.

J’ai choisi le nom d’emprunt, Monsieur Richard, et le scénario : je viens de mettre en vente à Paris un somptueux appartement dans un quartier chic de la capitale, l’acheteur propose 350 000 € de dessous-de-table.

Propriétaire de plusieurs studios, j’encaisse par ailleurs chaque mois 5 000 € de loyer versés sous le manteau. Paré de ma nouvelle identité, il ne me reste plus qu’à prendre contact avec les banques françaises établies au bord du lac Léman ou le long du boulevard Royal, le Wall Street luxembourgeois. Rien de plus facile, elles y sont toutes présentes.
Premier essai, j’envoie un e-mail à la banque Pasche, une discrète filiale du Crédit mutuel-CIC située sur les berges du Rhône à Genève. Le hic : « nous demandons un dépôt de 500 000 € minimum », me répond le jour même le service marketing.
Autre tentative avec l’agence BNP Paribas de Bâle. « Pas de problème pour déposer les loyers », m’assure au téléphone une chargée de clientèle. Mais pour les 350 000 €, elle refuse tout net. « Nos règles de déontologie nous empêchent de percevoir de telles sommes en liquide. Nous sommes très vigilants sur la lutte contre le blanchiment de l’argent sale. »
Dépité, j’appelle la Crédit agricole Private Bank, qui se vante d’être implantée dans presque tous les paradis fiscaux (Hongkong, Nassau, Montevideo, Zurich, Monaco, etc.). Au Luxembourg, le dépôt minimum est de 100 000 €, m’explique un commercial joint au téléphone.

« Je ne peux pas en parler au téléphone »

Il me réclame des justificatifs d’identité, de domicile et de provenance des fonds. Je lui raconte mon histoire. Il ne tique pas. « Si vous vendez un bien en dessous de sa valeur, me prévient-il simplement, vous risquez un contrôle fiscal. Je ne peux pas en parler au téléphone, je vous propose de rencontrer l’un de nos fiscalistes. »
Le lendemain, je tombe sur le site Internet de la SG Private Banking SA de Genève. Elle promet à ses clients « souhaitant se délocaliser » une « aide juridique et fiscale », voire la création « de sociétés offshore, fondation ou trusts ». Alléché, je décroche mon combiné. Bonne pioche. Le traitement de mon dossier ne paraît pas poser de problème. Le cash, m’explique-t-on, sera versé sur un compte numéroté. Il aura droit à une « confidentialité totale ». Un simple « mémo » sur la provenance des fonds sera rédigé à l’attention du « comité de déontologie ».

« Vous pourrez utiliser un pseudo »

Encore plus accommodante, la Nord Europe Private Bank, fondée au Luxembourg par le Crédit mutuel, me propose d’emblée de rencontrer dans les 48 heures un chargé de clientèle. « Des collègues font l’aller-retour à Paris plusieurs fois par semaine », me précise-t-on. Rendez-vous est pris dans les salons d’un grand hôtel parisien. La trentaine, costume strict, mallette en cuir, le banquier me met à l’aise. Les transferts en liquide font « partie des choses qui se font ». D’ailleurs, le même jour, au même endroit, d’autres clients français l’attendent. « Ils sont de tous les âges, de tous les profils », sourit mon interlocuteur.
Pour les 5 000 € mensuels, pas de souci : « On peut passer à la douane jusqu’à 10 000 € sans justificatif. » Très vite, il sort un formulaire d’ouverture de compte dans lequel je dois détailler ma situation professionnelle, mes revenus, mon patrimoine… « Votre compte numéroté sera ouvert dans trois jours. Vous pourrez utiliser un pseudo si vous exigez que votre nom ne soit pas prononcé. » Le secret bancaire ? « Il est total, si je l’enfreins je risque la prison. » Et en cas de contrôle fiscal ? « Vous pouvez choisir de ne pas déclarer ces revenus aux impôts, ça ne nous regarde pas, répond-t-il. Sachez que les inspecteurs du fisc ne s’adresseront jamais à nous mais à vous. Or, sans un ordre de votre part, on ne bougera pas. »
Quant aux 350 000 € de dessous-de-table, le sujet ne le trouble pas. « C’est la zone grise de la transaction. Si vous ne voulez pas l’officialiser pas de problème. Simplement, la somme devra être transférée chez nous via une banque monégasque ou suisse. » Peut-on envisager de dissimuler la somme dans une fondation ou un trust bidon crée pour l’occasion ? « Pourquoi pas, approuve mon banquier. Mais nous avons fait les calculs. Compte tenu des frais de gestion, l’opération n’est rentable qu’à partir de 600 000 à 700 000 €. »
On en restera donc au simple compte numéroté. « A partir de 50 000 € de dépôt, on peut faire fructifier votre dépôt », me glisse soudain le chargé de clientèle. Pour mes revenus occultes, il m’offre un placement en or : un portefeuille d’obligations rapportant 6,2 % par an. Aussi sûr et trois fois plus rentable que le livret A ! « Voilà pourquoi de plus en plus de clients français ouvrent chez nous des comptes officiels. »
Officiels ? Traduisez déclarés au fisc du pays d’origine. « Par contre, poursuit-il, le type qui vient avec 500 000 € en liquide et refuse de dire d’où ça sort, là on dit non et dans certains cas on le dénonce. Nous ne voulons rien avoir à faire avec l’argent de la drogue ou des choses comme ça. »

Le Parisien


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Message  Invité Jeu 2 Avr - 15:02

ce n'est pas étonnant!
a l'époque quand mon père est mort ; il avait fait des placements au Luxembourg... bref, la banque luxembourgeoise m'avait demandé si je voulais un compte anonyme , si j'avais de l'argent a "blanchir".... j'étais sidérée !
j'ai illico tout fait rapatrier en France !
Ma soeur de gauche , bien-pensante a mort .... s'offusque de tout et de rien , serait capable de faire un thèse sur la pauvreté , a participé a un programme avec une ONG au Mali .... a laissé ses sous au Luxembourg .... "ça rapporte plus+" disait elle à l'époque . Rolling Eyes Bref, ce n'est pas parce qu'il existe des banques pourries qu'il faut se jeter dessus et profiter ...perso moi j'ai préféré mieux dormir la nuit .

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