La demande de crédit est en nette augmentation

Bonne nouvelle pour les acheteurs. Pour le cinquième mois consécutif, les taux d'intérêt des crédits immobiliers ont baissé en mars. Cela représente une chute de près d'un point depuis fin octobre 2008, a indiqué mardi le courtier en ligne Empruntis. En détail, le taux moyen des emprunts à 15 ans a reculé de 5,35% fin octobre à 4,40% fin mars. Soit une chute de 0,95. Les baisses des taux atteignent en mars 0,10 point en moyenne, pour toutes les durées d'emprunts comprises entre 10 et 25 ans et se retrouvent ainsi au niveau de juin 2007. En outre, les prix de l'immobilier sont plus bas fin mars 2009 qu'ils ne l'étaient en juin 2007. Pour Empruntis, la conjoncture est donc «meilleure en mars 2009 qu'elle ne l'était en juin 2007».

Enfin, le courtier en ligne note «une augmentation très nette des demandes de crédits» en mars qui «semble confirmer la reprise du marché». Conséquence, Empruntis prévoit pour les mois à venir une stabilisation ou une très légère baisse des taux.

Le marché de l'immobilier neuf est toujours dans la tourmente. Les mises en chantier ont chuté de 22,1% entre décembre 2008 et février 2009, a annoncé mardi le ministère de l'Ecologie. Seulement 72 710 mises en chantier ont ainsi été dénombrées sur ces trois mois. Quant au nombre de permis de construire (100 119 unités), il a baissé de 14,8% au cours des trois derniers mois. Et sur les douze derniers mois (mars 2008 à février 2009), le nombre de mises en chantier est en repli de 17,4%, avec 358.464 unités tandis que le nombre de permis de construire recule de 17,5%.

Pourtant, rien que pour le mois de février, la tendance est à un léger mieux. Au cours de ce mois, les mises en chantier ont en effet progressé de 3% par rapport à la même période un an plus tôt. «Ce dernier chiffre donne une petite bouffée d'espoir mais il ne faut pas trop s'illusionner car il est gonflé par la mise en place du doublement du prêt à taux zéro pour le logement neuf», explique Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris X-Nanterre.


Un « frémissement » du marché

Du côté de la Fédération des promoteurs-constructeurs, cette reprise des mises en chantier est cependant perçue comme une bonne nouvelle. Selon son président, Jean-François Gabilla, il signifie même un «frémissement» du marché. «L'efficacité du plan de relance, notamment avec les mesures fiscales pour les investisseurs, qui se fait actuellement sentir dans les ventes, se traduira par une amélioration des chiffres à partir du deuxième semestre», explique-t-il. Et de poursuivre : «les ventes ont été multipliées par 2 ou 3 par rapport au quatrième trimestre 2008 et le taux de désistement a diminué de moitié par rapport au mois de décembre.»
Pourtant selon Michel Mouillart, les mises en chantier devraient encore baisser de 10% en 2009. Pour ce dernier, il devrait y avoir 325 000 mises en chantier cette année contre 368 609 nouveaux chantiers un an plus tôt et surtout 437 086 unités en 2007. «Cela signifierait une perte de 110.000 mises en chantier en 2 ans alors que lors de la précédente crise entre 1989 et 93, la chute n'avait été que de 83.000 en 4 ans. Cela donne l'ampleur de la crise», souligne Michel Mouillart.