Parisot opposée à des discussions "nationales" sur le partage des bénéfices

"Des discussions ont lieu chaque année dans l'entreprise. Chaque année, quand il y a une négociation salariale annuelle, et il y en a dans quasiment toutes les entreprises, on discute du partage de la valeur ajoutée. Mais il ne saurait y avoir de discussion avec les organisations syndicales sur le sujet au niveau national", a estimé Mme Parisot.

Le président Nicolas Sarkozy a proposé la mise sur pied d'une "mission d'analyse et de concertation", confiée à Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'Insee, "sur le partage de la valeur ajoutée et son évolution", aussi bien pour les secteurs public que privé.

Il a suggéré que soient engagées, sur la base de ses conclusions, des discussions entre partenaires sociaux sur le partage des profits entre les entreprises et leurs salariés.

Lors de son intervention télévisée, le chef de l'Etat a indiqué que "l'Etat prendrait ses responsabilités" si des progrès n'étaient pas "réalisés rapidement".

Laurence Parisot a salué la création de la mission confiée à M. Cotis, qui permettra de dire "comment se situe la France par rapport au reste du monde", et souligné la nécessité de faire de la "pédagogie".

Mme Parisot a indiqué avoir demandé la mise en place d'un "comité de suivi des réponses qui sont données à la crise". "Nous insistons pour qu'il y ait un monitoring financier, car on est en train de mettre des millions et des milliards, l'Etat, les partenaires sociaux, les collectivités locales, et je crains que nous soyons en train de créer une usine à gaz sociale sans atteindre l'efficacité qu'attendent les Français", a-t-elle dit.

Concernant la question de l'emploi, la présidente du Medef a déclaré qu'elle avait "répété que sauver des emplois aujourd'hui, c'est d'abord préserver les entreprises".

Elle a souligné qu'avec "les dispositifs particuliers (...) proposés dans les trois grandes négociations, chômage partiel, formation professionnelle, assurance chômage, les entreprises françaises (avaient) mis sur la table du social un milliard et demi d'euros".

Le président de la CGPME Jean-François Roubaud s'est pour sa part félicité à l'issue de la réunion que "le président et le gouvernement (aient) fait attention à ne pas pénaliser les entreprises davantage, y compris les TPE et PME".