600 à 700 emplois attendus à Marseille-Fos

«Avec les gros consommateurs en énergie, ArcelorMittal, la pétrochimie et les raffineurs pétroliers qui sont implantés à Fos, nous avons des besoins en énergie équivalents à ceux d'une ville de 800 000 habitants comme Marseille, soit 800 à 1 000 MW installés», explique Michel Peronnet, directeur du développement des projets industriels et énergies du Grand Port maritime de Marseille. Le port, qui dispose de réserves foncières très importantes à Fos, peut se permettre d'avoir cette stratégie. « C'est la logique d'implanter des centrales au gaz ou au charbon au plus près des quais alors que ces matières premières arrivent par bateau », ajoute Michel Peronnet. Ce dernier a donc pris son bâton de pèlerin pour démarcher les énergéticiens pour qu'ils s'implantent à Fos plutôt qu'à Barcelone. L'objectif est de générer des trafics récurrents pour le port, et notamment dans le gaz naturel liquéfié.

Plusieurs investissements importants sont en cours. EDF est en train de remplacer sa centrale de production d'électricité au fioul de Ponteau (750 MW) par un cycle combiné au gaz de 930 MW pour un investissement de 400 M€. Cofrateth, filiale de GDF, pour sa part construit une centrale en cycle combiné au gaz (d'une puissance de 500 MW, 250 M€ d'investissement, 20 emplois directs) sur le site d'ArcelorMittal. Elle devrait être opérationnelle cette année. GDF Suez installe aussi sur le site de Caban-sud à Fos une autre centrale au gaz (840 MW, 420 M€ d'investissement, 40 emplois directs). La première tranche sera opérationnelle début 2010 et la deuxième en 2013. Au total, ces trois centrales consommeront 1,2 million de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL).

Cap sur les énergies renouvelables

Pour approvisionner ces installations, mais également pour participer à l'approvisionnement énergétique de la France, GDF est en train d'achever la construction à Fos de son deuxième terminal méthanier (GDF2) qui lui aura demandé un investissement de 600 M€ et qui générera 80 emplois. Le port portera ainsi sa capacité de 4,5 millions à 11 millions de tonnes de GNL par an puis à 17 millions de tonnes en 2017. Shell projette également d'implanter un terminal méthanier de même ampleur à Fos. Deux gros projets énergétiques représentant 3 milliards d'euros d'investissement sont par ailleurs en cours d'examen.

Le port ne néglige pas pour autant les énergies renouvelables : 29 éoliennes ont été installées, représentant 31 MW et 37 M€ d'inves­tissement. L'établissement a en outre identifié plus de 35 000 m² de toiture aptes à recevoir des panneaux solaires et pouvant générer de 8 à 18 MW.

Un appel d'offres a été lancé. Au total, ces différentes réalisations devraient permettre la création de 650 à 700 emplois directs et indirects, estime Michel Peronnet.