La présidence tchèque de l'UE enchaîne les couacs

À peine la présidence tchèque de l'Union européenne (UE) entamée , les couacs diplomatiques s'enchaînent. Jeudi, dans un communiqué annonçant le feu vert de Vladimir Poutine au déploiement d'observateurs européens en Ukraine , la présidence tchèque a qualifié le Premier ministre russe Vladimir Poutine de "président russe". Une erreur qui l'a obligée à revoir sa copie et à renvoyer une nouvelle version qui n'a finalement été corrigée que partiellement.

Dans un premier communiqué envoyé aux journalistes, il est dit au premier paragraphe que le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek a parlé à la chancelière allemande Angela Merkel et avec "le président russe Poutine". "Le Premier ministre tchèque et le président russe se sont entendus sur les conditions de déploiement d'une mission de surveillance à tous les endroits pertinents pour les flux de gaz", poursuit le deuxième paragraphe.

Lapsus

Après ce raté, une deuxième version est rédigée. Si le premier paragraphe a été rectifié et mentionne bien "le Premier ministre russe", le deuxième n'a pas bougé et parle toujours du "président russe". Il faudra attendre le troisième texte ( cliquez ici pour le lire ) pour que toutes les modifications soient faites. Le communiqué a été actualisé une dernière fois vers minuit après avoir été publié jeudi soir vers 22 heures. Interrogée, une source proche de la présidence tchèque, visiblement embarrassée, a refusé tout commentaire.

Les lapsus à ce sujet ne sont pas rares. Vladimir Poutine a été président de Russie pendant plus de huit ans, jusqu'en mai 2008, lorsqu'il a cédé le pouvoir à Dmitri Medvedev qu'il avait lui-même choisi comme son dauphin. Medvedev a ensuite désigné Poutine comme Premier ministre, mais beaucoup d'analystes estiment que ce dernier est resté l'homme le plus influent de Russie.

Embarras

La présidence tchèque des 27, très surveillée depuis qu'elle a pris, le 1er janvier, le relais d'une présidence française très active avec Nicolas Sarkozy, n'en est pas à son premier "couac". Samedi 3 janvier, commentant l'offensive terrestre de l'armée israélienne dans la bande de Gaza , le porte-parole de la présidence tchèque avait parlé d'"une action défensive, et non offensive". Une petite phrase qui avait provoqué de nombreuses protestations. Moins d'une heure plus tard, le ministère tchèque des Affaires étrangères rectifiait le tir avec un communiqué beaucoup plus critique à l'égard de l'État hébreu. "Même le droit indéniable d'un État à se défendre lui-même n'autorise pas des actions qui affectent massivement les civils", avait souligné le chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg.


De nombreux médias n'avaient cependant retenu que la première déclaration et souligné son parti pris pro-israélien, potentiellement préjudiciable pour des négociations équilibrées. Dimanche, refusant de s'excuser, Karel Schwarzenberg avait précisé à la télévision publique que la seule déclaration valable était celle des Affaires étrangères, la précédente étant "un malentendu" provoqué par une erreur du porte-parole. Peu après, la fondation Kadhafi avait demandé à Tripoli de suspendre ses relations avec Prague si les dirigeants tchèques ne s'excusaient pas. Pour l'organisation dirigée par Seif al-Islam Kadhafi, le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, la déclaration du porte-parole tchèque est "une insulte pour les martyrs palestiniens et les blessés". Au même moment, le porte-parole s'excusait personnellement dans un communiqué : "Je voudrais m'excuser pour le malentendu qui s'est produit le 3 janvier 2009 pour la déclaration de la présidence tchèque."