Comment Sarkozy a convaincu Darcos de reculer

Ministre comblé depuis plusieurs mois par des réformes réussies, Xavier Darcos est depuis lundi un ministre contrarié. Il a annoncé lundi qu'il reportait à l'année prochaine - en réalité la rentrée 2010 -, la réforme de la classe de seconde. «Les conditions d'un dialogue serein ne sont plus réunies», a-t-il sobrement indiqué. Quelle mouche a donc piqué Xavier Darcos pour changer soudainement de tactique, à seulement une semaine des vacances de Noël ? «Il s'est rendu compte, dans le courant de la semaine dernière, qu'il était devenu l'otage d'un mouvement qui avait changé de nature», explique un proche. «Je ne veux pas devenir le point catalyseur de mouvements sociaux qui ne me concernent pas», a confié au Figaro le ministre de l'Éducation.
Toute la semaine dernière, Xavier Darcos s'en est entretenu avec François Fillon et Nicolas Sarkozy, soulignant le caractère «anomique» du mouvement. Une impression confirmée par les syndicats eux-mêmes. François Fillon l'a encouragé à «tenir». Le chef de l'État aussi. Le ton ferme du ministre depuis le début de la crise avait en effet été pleinement validé par l'Élysée.
Mais, de son côté, Nicolas Sarkozy a progressivement pris conscience des risques de dérapages des mouvements sociaux. Le «syndrome grec» ne lui a pas échappé, et il l'a évoqué devant les députés jeudi dernier. Mais ce sont ses conversations avec plusieurs chefs d'État au Conseil européen de Bruxelles qui ont lancé l'alerte rouge. Le président en est revenu «inquiet», avec le sentiment que les conditions pouvaient être réunies, la crise aidant, d'un «Mai 68 européen», selon l'expression d'un proche du président.
En déplacement au Proche-Orient, Xavier Darcos a affiné tout au long du week-end avec Nicolas Sarkozy et Claude Guéant ce changement de stratégie. Dès samedi matin, la décision a été prise par Sarkozy de faire une pause. Hors de question d'être pris dans un engrenage semblable à celui qui avait broyé le CPE de Dominique de Villepin en 2006. Car Nicolas Sarkozy a noté que son ministre de l'Éducation, a cette fois-ci perdu la bataille de la communication.
Manque de pédagogie



«Darcos a jusqu'ici multiplié les réformes sans rencontrer de sérieux obstacles, mais celle-ci était insuffisamment expliquée, et l'opinion ne l'a pas comprise», constate un conseiller du président. Or Nicolas Sarkozy a toujours considéré qu'une réforme sans effort préalable de pédagogie était une réforme mal partie. C'est notamment l'argument qu'il a toujours opposé à Dominique de Villepin à propos du CPE.
«Ce fut le choix du ministre de se donner du temps pour aboutir à un consensus, mais les syndicats en ont profité pour faire circuler les rumeurs les plus délirantes alors que le projet n'était pas arrêté», résume un conseiller de Darcos, qui pense, avec le recul, que son ministre aurait dû annoncer tout de suite les grandes lignes de sa réforme. Loin des micros, certains conseillers du ministre soulignent qu'il leur est difficile de toujours demander plus d'efforts à l'Éducation nationale, quand les universités sont généreusement servies par le plan de relance annoncé à Douai, et que «rien n'est prévu pour le secondaire».
Darcos, que d'aucuns présentaient déjà comme un possible successeur de François Fillon, va donc devoir tout remettre sur le métier. «C'est le lot de tous les ministres de l'Éducation», philosophe l'un des conseillers de Sarkozy. Darcos avait en effet annoncé qu'il ne serait pas le «ministre de l'Hésitation». Il est devenu, railleront ses adversaires, le «ministre de la Temporisation». Mais le choix de l'Élysée présente au moins un avantage : le ministre de l'Éducation apparaît comme celui qui a voulu tenir jusqu'au bout. Nicolas Sarkozy, devra rassurer, quant à lui, ceux qui le voient déjà en un autre Chirac, reculant devant les réformes à accomplir parce que la France «est trop fragile».

«Ce fut le choix du ministre de se donner du temps pour aboutir à un consensus, mais les syndicats en ont profité pour faire circuler les rumeurs les plus délirantes alors que le projet n'était pas arrêté», résume un conseiller de Darcos

résume un conseiller de Darcos

"J'ai envie de dire à ceux qui font la grève qu'il faut qu'ils fassent attention parce que le monde, la France avancent plus vite que les cortèges". (Sur RTL)

franline a écrit:une forme de prise d'otage psychologique ; les rumeurs ne viennent certainement pas de la droite Anna ! mais certainement de certains syndigaleux aigris et anarchistes en mal de vivre qui refusent d'évoluer ....et pour se faire, le mieux est de bien manipuler les jeunes cerveaux français influençables ....! utiliser la jeunesse a des fins explosives ... imiter la Grèce , lancer des parades d'aboiements dans la rue et si possible foutre le bordel histoire de se défouler .

livaste a écrit:oui mais toi Jean Claude , tu ne connais pas les syndicats d'enseignants ( on a les mêmes à la maison justice )

livaste a écrit:pour ta gouverne , je ne suis pas dans le " carcéral "!!!
mais je connais les syndicats enseignants parce que c'est mon métier de base , et quand je parle de justice , je ne parle pas prison mais éducation !
je ne connais pas les syndicats du privé mais eux au moins se battent pour les salaires , pas pour faire de la politique

livaste a écrit:oui mais toi Jean Claude , tu ne connais pas les syndicats d'enseignants ( on a les mêmes à la maison justice )